Le 13 mai 2013, le jury a délibéré pour désigner les finalistes retenus pour le Prix Orange du Livre dont le lauréat sera annoncé le 11 juin 2013. Six titres ont été sélectionnés.
« Papa m'a demandé de l'aider à en finir. » Je me répète cette phrase, elle sonne bizarrement. Qu'est-ce qui ne colle pas ? « Papa » et « en finir » ? Fin 2008, à l'âge de 88 ans, le père d'Emmanuèle Bernheim est hospitalisé après un accident vasculaire cérébral. Quand il se réveille, diminué et dépendant, cet homme curieux de tout, aimant passionnément la vie, demande à sa fille de l'aider à mourir. Comment accepter ? Et puis, « aider à mourir », qu'est-ce que ça veut dire ? Avec Tout s'est bien passé, Emmanuèle Bernheim livre le récit haletant et bouleversant de cette impensable aventure, de cette course d'obstacles dramatique et parfois cocasse. Dix ans après son dernier roman, Emmanuèle Bernheim revient avec ce récit écrit pour la première fois à la première personne du singulier.
Le 13 mai 2013, le jury a délibéré pour désigner les finalistes retenus pour le Prix Orange du Livre dont le lauréat sera annoncé le 11 juin 2013. Six titres ont été sélectionnés.
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Ouh là là je n'aurais pas aimé être à la place d'Emanuèle. Voilà la première réaction quand j'ai eu terminé le livre.
Et si ça m'était arrivé, qu'est-ce que j'aurais fait ? Ca c'est la deuxième pensée quand j'ai eu terminé le livre.
On aime les descriptions minutieuses des sentiments, des réactions. Emanuèle Bernheim nous entraîne avec elle dans toutes ces démarches d'accompagnement d'un proche vers la mort. Parfaitement lucide son père, qui a mené une vie quelque peu originale, lui demande de l'aider à mourir dignement.
Qui n'a pas eu un proche dont la déchéance physique effrayait ? L'auteur et sa soeur doivent non seulement y faire face mais en plus pallier toutes les difficultés pour accéder au désir de leur père.
Avec des mots simples, que je qualifierais « de tous les jours » nous prenons part à leur histoire. le récit est poignant, on accompagne vraiment l'auteur quand elle marche dans les rues. On souffre avec elle quand elle voit son père en difficulté pour les gestes simples.
On pourrait toutefois reprocher, surtout dans le début du livre un style un peu trop journalistique, des phrases courtes et un style un peu haché.
Un récit à relire. Un roman extraordinaire, qui livre avec franchise et humour, l'histoire unique d'un père qui supplie sa fille de l'aider à mourir. Deux soeurs vont faire sortir leur père, un bon vivant qui ne supporte pas d'être enfermé et diminué, d'un hôpital parisien, afin de le conduire en Suisse où il a choisit de mourir, libre et digne. Un questionnement sur la liberté, l'euthanasie, le choix de mourir selon sa propre volonté et de maîtriser sa vie jusqu'au bout. Si le sujet n'était pas aussi grave et l'acte si répréhensible en France, ce roman serait classé dans la série "road-book à suspense" car l'auteur nous emporte dans une évasion originale, avec interrogatoires de police, trahisons, délations, cachettes secrètes, mystères, changements de programme, courses-poursuites... Le lecteur, complice et transi, se voit attendre la mort de l'homme avec soulagement... Sensible, vrai et poignant.
bien écrit. Poignant. Sujet sensible mais d'actualité. pousse à réfléchir.
Et si c’était moi ? En refermant Tout s’est bien passé d’Emmanuèle Bernheim, on est inévitablement habité par un doute : celui de savoir quelle serait notre propre attitude si, comme l’auteur, nous devions faire face à cette dernière mais terrible volonté. En quelques 200 pages, Emmanuèle Bernheim fait le récit des derniers mois de sa vie avec son père. Un père hyperactif, cultivé, connu de tous. Un père fort, imposant, leader. Un père survivant, combatif, insubmersible.
L’histoire d’Emmanuèle Bernheim, c’est celle d’un père et de ses deux filles, celle d’un dernier pacte, d’un ultime don d’amour. Alors que l’on s’attend – ou plutôt je m’attends, par erreur peut-être – à des pages sur lesquelles on laisse couler nos larmes, incapables que nous sommes de retenir notre émotion en parcourant ses lignes pleines de faiblesse, de corps qui lâche, de procuration, de testament… parce que l’on ne peut s’empêcher de s’y projeter, l’auteure laisse transparaître dans ses propos une incroyable distance qui l’amène à accorder presque plus d’attention aux détails sans importance d’un bureau de médecin qu’aux informations délivrées sur la santé de son père.
Mais Tout s’est bien passé, ce n’est pas seulement le récit de la fin d’une vie. C’est cette phrase, cette demande du père d’Emmanuèle Bernheim. Celle que l’on voudrait ne jamais entendre. Celle qui, malgré tout, nous obsède autant qu’elle nous terrifie.
On peut appréhender voire craindre la mort de l’un de ses parents. Mais que ressent-on quand l’on se voit demander de la faciliter ? Est-on encore l’enfant lorsque l’on est chargé de réunir les bonnes conditions de décès de son père ? Emmanuèle Bernheim a accepté cette requête. Avec sa sœur, elles se sont mobilisées pour lui permettre de mourir à une date qu’il avait choisie et sans devoir attendre l’insupportable dégénérescence qui lui était promise.
Au-delà du récit de cette aventure, haletante course contre la montre faite de changements de programmes, d’annulation de chambre d’hôtel, d’interrogations par la police et de consultations d’avocat, de coups de fil passés dans la nuit et de dénonciations, Emmanuèle et Pascale sont parvenues à offrir à leur père ce dernier cadeau : une mort douce et sans douleur dans un appartement suisse. Pour ne pas se compromettre, elles ne l’ont pas accompagné. Et tout au long des lignes, on en vient étrangement à souhaiter la réussite de l’expédition funèbre. On espère sa mort. On la lui souhaite. A en oublier que le succès de l’un ne fait pas nécessairement le bonheur des deux autres. Et on est soulagé, en apprenant la nouvelle.
On est bouleversé, bien sûr, en arrivant au bout de ce chemin sur lequel on a accompagné Emmanuèle Bernheim.
Assez de « on ». Je suis bouleversée bien sûr. Mais surtout, je me demande si, confrontée à une situation de ce genre, j’aurais autant de force et de volonté. Si moi aussi, je serais capable de devancer la vie, de ne pas la laisser décider de l’un des plus grands bouleversements qui soient, de percevoir mon deuil d’abord et avant tout comme un dernier acte de dévouement filial.
J’ai été emportée. Emportée et secouée par de profonds questionnements sur ma propre histoire. Mais ce qui m’a émue vraiment, ce sont ces insignifiantes petites choses que relèvent Emmanuèle Bernheim. Ces petites choses qui ponctuent nos quotidiens, ces petites marques que laissent nos êtres aimés et qui, parce que l’on prend conscience de leur disparition prochaine, deviennent soudain autant de traces de vie.
Bouleversant récit autobiographique que celui d’Emmanuèle Bernheim, écrit à la première personne, au présent, fait de phrases courtes, percutantes, lui donnant un rythme parfois saccadé, comme une course contre la montre, un course contre la mort mais surtout une course contre la fin de la vie, d’une vie. Celle de son père qui lui demande de « l’aider à en finir ». Mais en finir avec quoi, lui qui aimait tant la vie ?
E. Bernheim a ce talent inouï de transcrire le réel, les moments de la vie quotidienne par des mots d’une justesse incroyable, comme p.67 quand elle décrit le souvenir (car elle ne fume plus) de ce moment de l’ouverture du paquet de cigarette. Pourquoi dans le récit d'un détail de la vie quotidienne, notre gorge se noue et l'émotion nous envahit ? C'est du grand art. L'émotion naît et ne nous quitte plus jusqu'à la fin. Mais jamais ce récit ne sombre dans le pathos ni dans le mélodrame et on se surprend dans ce livre à y trouver des moments qui paradoxalement font sourire ou même rire.
Ce livre parle de la vie, de la liberté, de détermination et d’amour de la vie. La détermination à en finir qui anime le père de l’auteur est à la hauteur de l’amour de la vie qu’il avait.
Dans ce livre, les choses sont regardées en face, sans détour. C’est extrêmement puissant et particulièrement touchant.
Superbe analyse de la fin de vie
Commentl’aborder
Désir de chacun et comment on se trouve démuniface à la demande de quelqu’un de proche
C'est un beau texte, certes, et un sujet douloureux qui incite à la méditation. Peut-être trop intime pour être ainsi livré ?
Un formidable thriller psychologique, émouvant, drôle et remarquablement écrit. Pas un mot de trop et rien que des mots justes....
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