Dans ce recueil de 13 nouvelles, la jeune autrice mexicaine frappe fort mais juste
Tout passe se nourrit de cette idée : sous Staline, et particulièrement dans les années 1948-1953, « on avait l'impression qu'un brouillard noir planait au-dessus de Moscou et qu'il s'insinuait dans le coeur des hommes ». Ivan Grégoriévitch revient de trente ans de camp en Sibérie. Il rend une brève visite à son cousin, Nicolas Andréiévitch. Ce sont les retrouvailles de l'idéaliste vulnérable et du virtuose du compromis, de l'homme de nulle part et de l'homme enraciné. Grossman décrit la rencontre de ces deux vies, de ces deux visages d'un côté, l'homme qui, paralysé par la peur, ne jouit pas de sa liberté; de l'autre, l'homme qui se dit prêt à ramper sur le ventre pour mourir en liberté, « ne serait-ce qu'à dix mètres des barbelés maudits ». Tout passe est une longue réflexion sur la résignation dans une société où penser met en danger, où obéir est le seul capital qu'il convient de faire fructifier et où personne n'ose vivre à son propre compte.
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