"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Sur le point de quitter l'Europe, Dimitri Gallois et Luna Yamada sont victimes d'un règlement de compte sanglant. Mafia serbe, armée privée américaine, groupe bancaire basé au Luxembourg : la véritable cible de cette collusion toxique est Santo Serra, à la tête d'une branche stratégique de la 'Ndrangheta, et c'est avec lui que Dimitri et Luna vont tenter de briser l'engrenage mortel qui les happe. Lorsque l'horizon semble s'éclaircir, Luna disparaît au cours d'une embuscade. Pour la retrouver, Dimitri va fouler les terres les plus noires de la sauvagerie et de la folie contemporaines. Sur fond de guerre mondialisée, de manipulation et de corruption, Sébastien Raizer nous livre, dans un style riche et puissant, un roman magistral sur le libéralisme totalitaire et la destruction généralisée qu'il instaure.
Dimitri et Luna sont un couple très amoureux pris dans un règlement de compte ultraviolent entre mafia serbe, armée privée américaine et un groupe bancaire basé au Luxembourg...
Sur fond de guerre mondialisée, série noire de Gallimard publie un récit d’autant plus sombre qu’il fait écho à notre actualité… Une partie de l’action se déroule en Lorraine, après l’écroulement de la sidérurgie, non loin des paradis fiscaux du Luxembourg, là ou est né l’auteur. Il nous place dans un monde, (actuellement ? Dans quelques années ?) où les mafias en lien avec des banques, des armées privées, à la tête de vastes empires d’entreprises diverses, contournent les lois, laissant toute la place à l’argent, faussent la réalité par tous les moyens dans la violence et la destruction.
Les références aux grands classiques sont nombreuses et plutôt intéressantes. Dès le chapitre 3, on assiste à une terrible scène proche du meurtre de Raskolnikov. Crimes et châtiments sonde le cœur noir de l’homme, Terres noires part « sonder le cœur noir de l’Occident », selon les termes indiqués dans « note et remerciements » à la fin de l’ouvrage. Référence aussi à 1984 de Georges Orwell et même à Othello de Shakespeare…
« Un roman magistral sur le libéralisme totalitaire et la destruction généralisée qu’il instaure », telle est la promesse de la quatrième de couverture. A côté de la fiction caractéristique du roman noir, se présente une véritable enquête journalistique. La virtuosité est là, un électrochoc permettant de questionner l’arrière plan d’un eldorado américain, vanté depuis des décennies, dominé maintenant par un complexe militaro-industriel tout puissant, avec des mafias toujours plus puissantes dans les pays dévastés par la guerre.
L’histoire est addictive et si je n’ai pas eu vraiment d’empathie pour les personnages, j’étais pressé d’aller au bout d’une lecture dont la fin est plutôt jubilatoire, avec enfin un peu de lumière !
Chronique avec composition photo et illustration musicale sur blog Clesbibliofeel.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !