"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Au même titre que Hugo, que la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, que la baguette de pain et que le béret basque, Molière est l'un des mythes fondateurs de notre identité nationale. À l'étranger et chez nous, on parle souvent du français comme de "la langue de Molière". Et personne ne sait avec certitude d'où vient le nom qu'il s'est choisi pour monter sur les planches. Fondé sur la vérité, le théâtre de Molière remplace l'intrigue par le portrait. Il renonce à ce qui faisait jusque-là l'essentiel du théâtre - le merveilleux, l'invraisemblable, la fantaisie la plus débridée - au profit de quelque chose de tout à fait nouveau : le naturel. Il s'agit de peindre les gens de tous les jours : les vaniteux, les courtisans, les séducteurs, les coléreux ou les avares. "Vous n'avez rien fait, écrit Molière en parlant du théâtre, si vous n'y faites reconnaître les gens de votre siècle." Ce qu'inaugure Molière, c'est le réalisme classique.
On pourrait appliquer au théâtre de Molière ce que Dumas fils dit du roman : "Un bon roman est celui qui amuse tant qu'on le lit et qui attriste quand on l'a fini."
"Fort gai" selon La Fontaine, et pourtant pensif et contemplateur, peintre de la nature et de la passion, indifférent aux règles et aux genres, mêlant sans cesse l'émotion à l'amusement, Molière est probablement le plus grand poète comique de tous les temps, sans excepter Plaute, le Latin, ni Aristophane, le Grec.
Jean d'Ormesson de l'Académie française
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !