"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un petit garçon rentre de l'école. Un homme portant une boucle d'oreille lui demande s'il peut l'aider à retrouver son chat. Il conduit une Ford Mondeo. La forêt est toute proche.
Le petit garçon de sept ans est mort en partie ce soir-là et n'en dira rien à personne.
Délicatement, Arnaud Dudek monte sur le ring. Il raconte comment vit et grandit un enfant violé. Comment il devient adulte, père. Et ce qu'il fait lorsque, vingt-trois ans après les faits, il reconnaît l'homme à sa voix.
Un récit court, incisif, qui pique, qui atteint, qui touche qui asphyxie. Une renaissance grâce à l'enfantement de l'horizon. Une douceur après l'impossible douleur.
Nous devons tous quelque chose à ceux qui nous abîment, c'est souvent triste, souvent laid, souvent dur et parfois le soleil revient, grâce à ceux qui nous réparent.
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2018/06/tant-bien-que-mal-darnaud-dudek.html
Un petit garçon de sept ans rentre de l'école tout seul avec la clé de sa maison attachée à un lacet autour de son cou lorsqu'il est abordé par un homme dans une Ford Mondéo. Ce jeune homme à la boucle d'oreille et au curieux accent lui demande de l'aider à retrouver son chat. Il est hélas facile d'imaginer la suite... Une suite dont l'enfant se souvient comme d'un trou noir. L'enfant n'en parlera à personne car il veut protéger son entourage. " Faire taire le monstre innommable qui nous ronge". Il a l'impression d'être mort en partie ce jour là à sept ans. Quand un autre enfant, T., est retrouvé mort quelque temps plus tard, la culpabilité de ne pas avoir parlé le ronge...
Arnaud Dudek raconte la vie de cet enfant après ce viol, il raconte l'homme qu'il est devenu avec ses rituels, ses cauchemars, ses angoisses, les mutilations qu'il s'inflige, son incapacité à prendre des décisions. " Quand le monstre hurle à l'intérieur, je m'entaille le biceps avec une lame de rasoir. Le lendemain je vais mieux. A chacun sa planche de salut."
Mais un jour l'enfant devenu adulte reconnait l'homme à la voix si particulière...
Histoire d'un petit garçon qui a subi un viol et qui retrouve son agresseur à l'âge adulte, ce très court roman est un concentré d'émotions. Tout est dans la suggestion dans ce récit où Arnaud Dudek évoque l'indicible en très peu de mots avec beaucoup de pudeur, avec une remarquable retenue. Épuré à l'extrême mais poignant...
Belle découverte d'un auteur que je n'avais jamais encore lu.
Un petit garçon de sept ans est abordé par un inconnu qui lui demande de l’aider à retrouver sa petite chatte blanche et le fait monter dans sa voiture pour une promenade en forêt. Il rentrera chez lui une demi-heure plus tard complètement transformé.
Pendant des années, l’enfant fera des cauchemars, subira ses tocs. Pendant des années l’adolescent se scarifiera les biceps et hurlera dans son sommeil. Pendant des années l’homme à la boucle d’oreille hantera son esprit.
Jusqu’au jour où, adulte, il reconnaitra la voix de son agresseur dans un pressing. Quelle décision va donc prendre le jeune homme, sur le point de devenir père ?
Un tout petit roman de quatre-vingt onze pages qui vous prend à la gorge, un récit coup de poing qu’on lit d’une seule traite afin de prendre une goulée d’air pur en le refermant ... Une écriture terrible et puissante !
Roman court. A peine 90 pages. Mais il n'en faut pas plus à l'auteur pour raconter son histoire et nous toucher. Rien de superflu dans son texte, il va au plus direct, mais tout en délicatesse. Phrases courtes, chapitres qui alternent l'enfance d'après l'agression et la difficile construction de l'homme et l'âge adulte sans doute atteint trop tôt et pourtant pas si simple à réellement appréhender. Les relations aux autres ne sont ne sont pas simples, l'engagement amoureux non plus.
Arnaud Dudek est poète malgré le thème lourd, mais j'en suis sans doute resté aux poésies de mon enfance, pour croire qu'elles ne parlent que de choses légères : "Je lui dois le petit peuple de mes cauchemars. Je lui dois une myriade de troubles obsessionnels. Je lui dois mon inaptitude chronique à la décision. Je lui dois des litres de sueur. Je lui dois des idées noires et quelques crises de nerf." (p.22) Il n'écrit pas une complainte, mais un livre émouvant sur l'enfance volée, la difficulté de se construire avec ses déchirures, ses blessures lorsqu'elles sont aussi profondes que celles dont il parle. Son texte est tellement beau que je pourrais le citer entièrement, mais ce serait fort dommage, vous ne pourriez pas profiter tranquillement de lui et le relire.
En écrivant mon article, j’écoutais l’excellent Christophe Miossec avec notamment le titre suivant On y va dont Arnaud Dudek parle dans son chapitre Lignes de suite (chapitre final donnant soit des explications à la naissance du roman, soit des informations sur tout autre aspect dudit roman), spécialité de la non moins excellente maison Alma.
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