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Sylvia inaugure la série policière des douze titres américains portant un prénom féminin. "Howard Fast signe pour la première fois du pseudonyme d'E.-V. Cunningham. Il signe, par la même occasion, son meilleur roman policier, que l'on peut d'ailleurs préférer à ses plus grandes réussites historiques. L'anecdote en est fort simple : il s'agit pour le détective privé Alan MacKlin de reconstituer le passé d'une inconnue que veut épouser un milliardaire. La jeune femme devra tout ignorer de cette enquête. Pour parvenir à ses fins, MacKlin ne dispose que d'une photo, d'une carte manuscrite et d'un recueil de poèmes, «La lune obscure», publié par la mystérieuse Sylvia West. Cette situation de base, archétype de bien des histoires de détective privé, l'auteur va la transcender par sa sensibilité et par la puissance d'émotion qu'il saura lui conférer en la transformant en une radieuse histoire d'amour." (Jean-Pierre Deloux, Polar n° 25)
Belle découverte repérée par ma libraire ( merci La Nuit des temps à Rennes).
ce roman est très classique dans sa forme : un détective privé américain est à la recherche du passé d'une superbe femme. On se croit totalement dans un vieux film en noir et blanc des années 50 .
Alan Macklin, détective , faute de poste de professeur d'histoire, vivote à Los Angeles jusqu'à ce qu' un milliardaire lui demande d'enquêter sur le passé obscur de sa future femme Sylvia. Une seule règle précise: le détective ne doit en aucun cas la rencontrer durant l'enquête. Va commencer un long périple qui le mènera de Pittsburgh à New York en passant par le Mexique.
Sous ce scénario très traditionnel va surgir une intrigue sentimentale de grande finesse. Les deux personnages vont se retrouver par leur enfance de misère, de pauvreté à laquelle ils ont échappé de manière différente avec un seul point commun : la lecture et la connaissance. On assiste peu à peu à une attirance profonde du détective pour Sylvia, un sentiment irrépressible et grand. C'est une véritable histoire d'amour maquillée en polar.
L'auteur nous décrit aussi avec précision l'Amérique des années 50 dans des milieux mafieux, de prostitutions, des villes dangereuses à la frontière mexicaine à l'inverse du rêve américain; on y rencontre des personnages secondaires attachants et construits comme le vieux prêtre, la bibliothécaire.
Le personnage de Sylvia est magnifique; elle est envoutante, complexe, intelligente, fascinante aussi bien pour le lecteur que pour le détective . Un grand portrait de femme écrit dans les année 60.
Ce qui rend le roman exceptionnel, c'est l'histoire racontée sans aucun misérabilisme, que les deux personnages principaux, Mack et Sylvia ont, sans se connaître, en commun ; celle de deux gosses qui ont connu la pauvreté et la faim, et qui mû par une force invincible, ont tracé seuls le chemin de leur vie. Lui est devenu professeur spécialisé dans l'histoire antique, son rêve est de posséder un bateau pour naviguer en Mer Egée comme Ulysse. La pénurie de postes universitaires l'a transformé en détective privé ; elle, enfant maltraitée, sale, affamée, s'est nourrie de livres pour échapper à son destin, a dévoré tout ce que les bibliothèques lui ont proposé. Pauvre et affamée mais jolie, elle a aiguisé l'appétit des hommes, elle leur a parfois fait payer. Il est donc question de toutes formes de nourritures et d'appétits dans Sylvia.
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