"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le roman se déroule pendant les dernières années de la vie de Jackson Pollock, qui trouvera la mort dans un accident de voiture en 1956.
1951. Pollock se saôule, joue, perd et règle sa dette en donnant deux toiles de grand format.
Juin 1956. Un jeune couple de bras cassés, accompagné d'un compère, braque une banque et dérobe les deux toiles de Pollock. Manque de chance, la banque appartient à la mafia. Recherchés également par la police, les deux jeunes gens revendent une première toile à un fourgue et rendent la seconde à un Pollock qui ne dessaôule plus. Il mourra quelques jours plus tard et l'histoire se terminera très mal pour les deux amants.
Court récit noir, comme souvent avec Marc Villard, qui -comme toujours chez Marc Villard- fait le tour de la question sans tergiverser et s'embarrasser de circonvolutions oiseuses. Les deux malfrats sont des gens simples, pas vraiment des cadors, juste une sœur entraînée par son frère paumé et qui, tous deux vont très vite se retrouver aux prises avec des gens d'une catégorie supérieure dans le crime. Marc Villard écrit là, une histoire à la Bonnie and Clyde (moins hémoglobinesque tout de même, cette référence m'est venue plutôt dans les descriptions de Patti et Dan), autour de l'oeuvre de Jackson Pollock. Un bref portrait de l'artiste est dressé, de sa personnalité plus que de ses toiles, alcoolique invétéré mondialement connu, qui a révolutionné l'art abstrait.
C'est très bien fait, rien de superflu, et l'auteur en plaçant son histoire à l'époque de Pollock nous évite les références aux portables, à l'ADN, à tout ce qui abonde dans les polars d'aujourd'hui et qui, gâche parfois mon plaisir. Donc rien de gâché, au contraire, une plongée dans l'Amérique des années 50. Bon comme un vieux polar que l'on reprend de temps en temps. Bon comme un vieux film de ces mêmes années. Tout est là pour le plaisir du lecteur.
A noter que ce titre, édité chez Cohen&Cohen est agrémenté de détails de la Composition N°16 de Jackson Pollock et que la collection Art noir de l'éditeur, toute en couverture et tranches de pages noires, change pour cause de fragilité, les romans noirs adoptent une présentation plus classique qui, si elle est moins marquée et originale, n'enlève rien au plaisir de lire des polars dans le monde de l'art.
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