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Elle est institutrice et mère d'une petite fille qui s'appelle Juliette. Elle vient de la ville, et la ville ne lui a pas encore lâché la peau du cou. Elle est jeune et dotée d'un appétit solide, malgré la guérilla de l'enfance, la galère bariolée et féroce de l'adolescence. Elle est nommée institutrice dans l'école d'un village situé sur une commune où le nombre d'habitants au kilomètre carré n'excède pas trois. C'est un causse - un plateau karstique dont les habitants sont dénommés « caussenards ». C'est l'hiver.
L'épaisseur de neige est telle qu'elle recouvre les voitures que les imprudents ont laissées dehors. Les voitures et la terre.
Elle se trouvait incroyablement bien dans cet endroit de la terre - incroyablement à côté de la plaque. Et elle pensait qu'ici, rien ne pouvait arriver, sinon ce que la nature avait décidé. Elle se trompait. Dans sa vie antérieure à Paris, Esther a toujours fréquenté toutes sortes de personnes. Elle a toujours eu le coeur sur la main. Et il y a notamment eu cette fille, Vanessa, mouillée dans un trafic de drogue. Et un jour, Vanessa refait surface. Elle a besoin d'aide. Sauf qu'entre temps, les gens du plateau ont Esther sous leur aile, et quand ils sentent que cette fille, Vanessa, est porteuse d'ennuis, ils vont faire en sorte de protéger Esther.
Vanessa a de la drogue sur elle, beaucoup, et deux dealers sur les talons. Alors le Causse va devenir terre de violences et de vengeance.
Les hivers sont rudes en Margeride. La neige étouffe tout dans ce coin de Lozère et les femmes fuient. Sauf Esther qui débarque avec sa gamine surexcitée et qui apprend à se fondre dans le paysage, qui côtoie les paysans du coin : Lucien aux yeux bleus et sa génisse, Lionnel le patron du bistrot et sa fille Alice, le Gari et ses coups de folie...
Il y aussi l'amie qui rend visite à Esther, Vanessa, malade du sida, camée, et qui traîne derrière elle des délinquants, vrais dealers, faux durs qu'un coup de pelle bien placé suffit à neutraliser avant qu'ils ne pourrissent dans la tourbe.
Il y a a neige, surtout la neige, comme un rideau opaque, comme un linceul, qui recouvre tout, les hontes et les secrets...
Et la prose de Laurence Biberfeld, précise et pourtant poétique, qui enveloppe, donne de l'épaisseur au roman et à ses personnages, fouille dans les âmes...
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