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Les peintres savent que par moment, un pinceau léger suffit pour suggérer des sentiments diffus, des tranches de vie dont ne restent que les instants singuliers. L'auteur a voulu, à la manière des peintres, narrer un moment difficile de la ville de Saint-Quentin : la période d'occupation dès 1914, puis l'évacuation de la ville, enfin sa destruction. Il faut imaginer que cette ville de 40 000 âmes, était considérée comme germanisée dès 1914.
Les conditions de vie étaient très difficiles, avec près de 8 000 soldats et officiers installés chez l'habitant, terrorisant, affamant, emprisonnant, séquestrant, prenant des otages et mettant la ville à feu et à sang. Dans ce roman, des personnages attachants, en majorité des femmes, s'aperçoivent qu'il faut prendre en charge les affaires de la cité, organiser la résistance, faire le possible pour bouter les envahisseurs allemands hors de France.
Puis, comme c'est souvent le cas, les femmes lorsqu'elles accomplissent des actes héroïques, préfèrent reprendre discrètement leur place dans la cité, sans chercher ni la reconnaissance, ni les honneurs officiels. Ce roman raconte leur histoire.
Avis : DOCUMENTÉ
Je remercie Chérif Zananiri et la maison d’édition Ramsay pour le service presse de Sœurs d’armes, paru en janvier dernier.
Ce roman est un mélange entre récit historique et document d’archives ; il est à réserver aux lecteurs qui cherchent à s’approcher au plus près de la vérité de l’Histoire.
Nous sommes en 1914, à Saint-Quentin et la ville est occupée dès les premiers mois de guerre par une armée allemande omniprésente et omnipotente. Au cœur de la ville, Mathilde, Léonie, Alice et les autres femmes rencontrées au fil des pages nous montreront ce que voulait dire « être femme » durant ces années de terreur durant lesquelles les hommes étaient loin , ce qui les a obligées à tenir le pays. Toute leur intelligence servira à braver l’ennemi en étant miel au dehors pour les amadouer et vinaigre quand l’occasion était là pour les berner.
L’intérêt de ce livre est de voir vivre au jour le jour une multitude de personnages dans la continuité des jours faits de peur et d’espoir, mais surtout d’ingéniosité et de fraternité. Les femmes sont belles et courageuses, les amours sont fortes et dévouées, les actions sont souvent suicidaires. Le comportement des allemands est relaté au plus près ; ils sont les maîtres et le font sentir à tous.
L’écriture de l’auteur est riche de détails, le souffle du récit est heurté, comme soumis au temps et aux épreuves d’alors. Ce n’est pas une lecture reposante mais un moment studieux en devoir de mémoire.
Il est des lectures qui doivent être ! Juste pour dire, juste pour montrer, juste pour faire comprendre ce qu’était le temps lent et dangereux de chaque instant à certaines périodes chahutées de l’Histoire de notre pays. Rien que pour cela, merci Monsieur Zananiri.
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