"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
À l'occasion d'un de leurs traditionnels dimanches entre soeurs, Simone Veil et Denise Vernay rouvrent l'album aux souvenirs et se replongent dans la tragique histoire de leur famille. En 1939, la France entre en guerre, mettant brusquement terme à une enfance insouciante faite de scoutisme et de virées en bord de mer. Déchirée puis dispersée, la famille Jacob subit les tourments de l'occupation allemande et de sa politique antisémite.
Dans les camps de la mort, Simone soutient à bout de bras une mère et une soeur à la santé déclinante. Quant à Denise, elle oeuvre dans la résistance, isolée à Lyon. Lorsqu'elle est déportée à son tour, elle cache jusqu'au bout son ascendance juive. La famille Jacob, qui se croyait pourtant indivisible, se retrouve projetée dans différentes visions de l'enfer. Et lorsque vient la Libération, et que la nation se reconstruit autour du récit d'une France résistante, Denise fait de l'ombre à ses soeurs déportées raciales, témoins et victimes malheureuses d'atrocités que l'on préfère déjà oublier.
Cette adaptation des Inspéarables, de Dominique Missika, retrace l'histoire de la famille Jacob, spéarée par le destin mais unie par le coeur.
Si Simone Veil est une personnalité majeure de la cinquième République, elle et sa soeur ont combattu toute leur vie, chacune à sa manière, pour que l'on se souvienne des tourments d'un siècle sombre mais aussi porteur de grands espoirs.
Le récit nous transporte dans le quotidien d'une famille juive ordinaire, confrontée à la montée de l'antisémitisme et à la terreur nazie. Séparées par les événements tragiques de la guerre, les sœurs Jacob doivent faire face à des épreuves insurmontables. Simone, déportée à Auschwitz, lutte pour sauver sa mère et sa sœur Madeleine, tandis que Denise s'engage dans la résistance malgré le risque d'être démasquée en tant que juive.
L'adaptation des "Inséparables" par Dominique Missika met en lumière le lien indéfectible qui unit ces trois sœurs, malgré les épreuves et les séparations. À travers leurs parcours respectifs, on découvre le courage, la résilience et la solidarité qui les ont animées tout au long de leur vie. Simone, devenue une figure emblématique de la lutte pour les droits des femmes et la mémoire de l'Holocauste, incarne à elle seule la force et la détermination de toute une génération marquée par la guerre.
Ce roman graphique est un hommage poignant à la mémoire de la famille Jacob et à toutes les victimes de l'Holocauste. Il nous rappelle l'importance de se souvenir, de témoigner et de transmettre aux générations futures les leçons de l'histoire. Simone Veil et ses sœurs resteront à jamais les inséparables, unies dans la douleur et dans l'espoir d'un monde plus juste et plus digne.
Cet album raconte l’histoire de Simone Veil, Denise et Madeleine lors d’un week-end de décembre 2008. Simone et sa sœur Denise se retrouvent dans la maison de campagne de Simone à Cambremer en Normandie. Nous pénétrons dans l’intimité de cette demeure dans laquelle règne une atmosphère apaisante, la campagne est recouverte de neige, le chat ronronne et le feu crépite. Les deux sœurs échangent des souvenirs au coin du feu, évoquant leur enfance, leur vie avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale, ainsi que les moments partagés et ceux loin l’une de l’autre.
L’histoire explore divers aspects de la vie de la famille Jacob, depuis l’insouciance de l’enfance jusqu’aux épreuves de la guerre, des bouleversements de la vie aux persécutions nazies, des déportations aux camps de concentration à l’horreur des traitements infligés, de la résistance, la survie, la douleur, le courage, la résilience et l’amour fraternel.
D’après le roman de Dominique Missika, c’est un album poignant rempli de souvenirs et d’émotions. Les émotions et les sentiments se déploient, évoluant entre le passé et le présent. L’histoire est poignante, racontant le courage et la force d’esprit face aux atrocités de la guerre. Les souvenirs et les confidences s’enchaînent autour d’un dessin sobre empreint de douceur et de délicatesse.
Ce bel album renferme un rendez-vous entre sœurs. Un moment intime, tendre et émouvant.
Le dimanche, Simone Veil et sa sœur Denise ont l’habitude de se retrouver en Normandie, à Cambremer. En attendant l’arrivée de Denise, le chat fait tomber une photographie prise par le père, représentant la famille Jacob, à la Ciotat, sur la plage : Madeleine, Denise, Jean et Simone avec leur mère. La maladresse du beau matou fait remonter les souvenirs : les temps heureux sous le soleil, dans l’insouciance, qui vont bientôt s’assombrir car les nazis vont mettre à mal ce bel équilibre…
Le récit va alterner, au fil de la remontée des souvenirs, les jours heureux, la famille soudée, la montée du nazisme et la guerre, les camps de concentration, le retour, et le parcours de Simone.
On voit la confiance aveugle d’André qui ne voit en Pétain que le chef de guerre de 14-18 et obéit lorsqu’on lui demande d’aller se déclarer comme Juif en mairie, même s’il voit qu’il est mis sur la touche dans son travail.
Néanmoins, tous seront déportés, les parents, Simone, Madeleine et Jean raflés en tant que Juifs, alors que Denise le sera à titre de résistante ayant risqué sa vie, après avoir résisté à la torture. Seule Simone et Denise reviendront, mais comment témoigner de l’horreur des camps alors que la France d’après-guerre veut oublier.
J’ai beaucoup aimé la présentation, avec ces allers et retours passé-présent qui rendent le récit moins oppressant, la manière de raconter l’Histoire respectant le déroulement des faits, tout en narrant l’histoire de la famille Jacob.
Le choix des couleurs m’a plu ; la couleur pour les moments heureux, le camaïeu de gris pour décrire les camps. Le caractère rebelle de Simone tout au long de sa vie, ses combats de femme.
Je connaissais beaucoup de choses sur sa vie, car je voue une admiration sans borne pour cette femme, et je me souviens très bien de la manière dont elle a défendu son texte de loi à l’assemblée nationale, sous les huées de certains députés qui n’ont pas hésité à la traiter de nazi (elle est sortie en pleurs).
Par contre, j’ignorais qu’au retour des camps on avait fait une distinction entre les « bons déportés » issus de la Résistance et les autres, victimes de la Shoah qu’on traitait avec un certain mépris, car ils ne s’étaient pas rebellés lors de leur arrestation !!! et toute sa vie, Simone ressentira cette différence car Denise est une héroïne reconnue par rapport à elle.
Les dessins m’ont plu, les textes aussi et cette BD m’a donné envie de lire le roman de Dominique Missika que j’avais laissé de côté (vu l’état d’engorgement de ma PAL, je dois faire des choix) et j’ai aimé revoir la belle rousse débordant d’énergie : Marceline Loridan-Ivens ou encore la rencontre entre Antoine Veil et Simone…
Je pense que je vais me laisser tenter par "Simone Veil : l'immortelle" version papier car la lecture d'une BD sur tablette ou ordinateur c'est frustrant, en ce qui me concerne...
Un grand merci à NetGalley et aux éditions La boîte à bulles qui m’ont permis de découvrir cette BD ainsi que leurs auteurs que je ne connaissais pas encore.
#SimoneVeiletsessoeurs #NetGalleyFrance !
https://leslivresdeve.wordpress.com/2023/09/24/simone-veil-et-ses-soeurs-les-inseparables-de-pascal-bresson-et-stephane-lemardele/
Cette bande dessinée retrace la vie de Simone Veil et de sa famille.
Simone Veil est une figure marquante de l'Histoire de France, célèbre pour son engagement en faveur de l'IVG et sa survie dans les camps de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale.
La BD présente un témoignage de sa vie et de celle de ses sœurs, mettant en avant leur histoire familiale. La BD explore la vie de Simone Veil et de sa sœur Denise, révélant des aspects moins connus de leur parcours, tels que la participation de Denise à la Résistance.
Cette lecture est cruciale pour se rappeler des tragédies passées, en particulier la Shoah.
Présentée sous forme de bande dessinée, elle peut toucher un public plus vaste et plus jeune.
L'histoire de cette famille, marquée par la force et le courage exceptionnels de ces femmes, m'a captivée.
J'ai apprécié le style graphique, sobre et épuré.
Adapter le livre "Les inséparables : Simone Veil et ses sœurs" écrit par Dominique Missika en format de bande dessinée est une excellente idée.
Cela offre une nouvelle façon d'explorer l'histoire de Simone Veil et d'en savoir davantage.
https://www.instagram.com/claudia.passionlivres/?hl=fr
Simone Veil est une des figures majeures de mon panthéon personnel des femmes que je respecte et que j'admire depuis ma jeunesse à la fois pour ses idées, pour sa droiture ainsi que pour son courage.
J'avais lu, lors de sa sortie, son autobiographie, "Une vie" (2007) puis "Les inséparables : Simone Veil et ses sœurs" de Dominique Missaka (2018); c'est cet ouvrage qu'adaptent avec beaucoup de finesse, d'émotion et de tendresse Pascal Bresson et Stéphane Lemardelé, en prolongeant l'histoire jusqu'à l'entrée au Panthéon de Simone Veil le 1 juillet 2018.
Ce que je cherchais avec cette BD n'était pas d'apprendre de nouveaux faits, car à cet égard, Dominique Missaka a écrit un ouvrage très complet mais de voir comment les thèmes qu'elle évoque sont traités avec ce media très visuel qu'est la BD. Le fil directeur est la rencontre chaque dimanche, en 2008, de Simone avec sa sœur Denise, pour évoquer le passé aussi bien heureux que dramatique.
C'est très réussi; les auteurs ont bien souligné les thèmes qui étaient chers à Simone Veil : la confiance que les Juifs français, patriotes, qui avaient servi courageusement la France en 14-18 avaient dans l’État, persuadés qu'il les protègerait, l'énorme douleur pour les déportés de se reconstruire, la difficulté de retrouver une place dans la société qui ne souhaitait qu'une chose, oublier. Un sujet est particulièrement mis en exergue : la différence de traitement, après la guerre, entre les déportés résistants qui ont été fêtés, acclamés, traités en héros et les déportés "raciaux" comme les Juifs qu'on a accusés de passivité, qu'on n'a pas écoutés; c'est cette dichotomie qu'ont vécu intimement les deux sœurs : Denise qui a été déportée à Ravensbrück comme résistante et Simone, sa mère et sa sœur ainée, déportées à Auschwitz puis Bergen-Belsen comme juives donc à éliminer.
Les auteurs font le choix judicieux de ne pas mettre l'accent sur la période de déportation mais plutôt sur la vie après; ils montrent la volonté des sœurs de témoigner inlassablement pour honorer ceux qui sont morts dans les camps et pour qu'une telle horreur ne se reproduise plus.
Pascal Bresson et Stéphane Lemardelé ont fait le choix de complètement oblitérer le combat de Simone Veil en faveur de la construction européenne, le rôle qu'elle a joué comme présidente du Parlement européen; c'est un peu dommage car elle a mené des actions importantes dans ce domaine et à œuvré sans relâche pour une Europe unie.
Pascal Bresson , en 2018, avait déjà écrit "Simone Veil : L'immortelle"; on sent, à travers ces scénarios de BD, toute l'admiration qu'il ressent à l'égard de cette grande dame qui a aussi beaucoup œuvré pour les femmes; cet album est un très bel hommage, à la fois pour Simone, ses sœurs mais aussi pour tous ceux qui ont souffert sous le joug hitlérien.
J'ai aimé la palette de couleurs qui s'adapte aux situations : des couleurs vives, éclatantes et chatoyantes au temps du bonheur familial à Nice avant la guerre, une palette qui se réduit au gris et au marron dans les camps, un bleu glacial pendant l'hiver, ce qui nous permet d'être totalement immergés dans l'atmosphère que souhaitent rendre les auteurs. Les dessins sont classiques, élégants, sobres comme l'était Simone Veil.
Un très bel album.
#SimoneVeiletsessoeurs #NetGalleyFrance
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C'est vrai qu'on perd beaucoup de plaisir de lecture des BD avec une liseuse ou un ordinateur : l'avancée des pages est laborieux, parfois uniquement en noir et blanc sur les liseuses. Bref, vive le papier :=)