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Ce devaient être les Jeux de la rédemption pour la RFA suite Jeux de la honte de 36 ans plus tôt, ce seront les Jeux de l'horreur. Les Jeux Olympiques de 1972 à Munich furent en effet marqués par la prise d'otages et l'assassinat de 11 membres de la délégation israélienne par un commando palestinien.
C'est au coeur de ce drame que la relation entre un reporter de la BBC, Sebastian, et un journaliste américain pour le Jewish Week, Sam, va connaître son apogée. Sebastian, le narrateur, est à Munich pour couvrir ces JO et surtout le sacre de Mark Spitz, plusieurs fois médaillé en natation cette année-là. Marié avec Viviane, il aura pourtant suffit d'un regard avec Sam pour que son esprit ne pense plus qu'à lui. En ce mois de septembre 1972, à la fin des XXe olympiades, ils se retrouvent alors plongés dans l'horreur et feront tout pour faire leur métier de journaliste côte à côte.
Etant fort intéressée par l'histoire des JO, j'ai été happée par l'ambiance sportive, du moins au début, de ce roman. On suit avec envie la relation qui se noue entre les deux protagonistes et la tournure qu'elle va prendre dans la tempête médiatique qui fait suite aux événements tragiques. On est au coeur du village olympique et des organes de presse tout au long de cette longue journée de septembre et c'est cette atmosphère qui ne m'a pas fait lâché le livre tout au long des 130 pages. Bref, j'ai beaucoup apprécié le livre et je le conseille à tous les passionnés de l'histoire de JO et aux autres aussi !
L’épisode tragique de la prise d’otages des athlètes israéliens lors des Jeux Olympiques de Munich en 1972 fait désormais partie de l’Histoire. L’auteur, qui avait sept ans au moment des faits, suivait les compétitions à la télévision et a été profondément marqué par ce drame, au point d’en faire la matière principale de ce court roman. La bonne idée tient dans la construction du livre et dans le choix du narrateur. Le récit est confié à Sebastian, un journaliste du service culturel de la BBC qui est chargé de couvrir les à-côtés des Jeux, de rendre compte de l’ambiance plus que des performances. A l’image de ces semaines particulières qui rassemblent la planète tous les quatre ans, il va vivre à Munich une parenthèse qui va à tout jamais le transformer.
Dans cette ambiance festive – le but affiché des autorités allemandes et bavaroises était de faire oublier les Jeux de 1936 et de monter au monde que la République fédérale allemande savait monter un tout autre visage – il va croiser le regard insistant d’un collègue américain : Sam Cole. Le hasard fait qu’ils sont logés au même étage, que Sam travaille pour le Jewish Week, qu’il est bel homme.
Sam et Sebastian écrivent les premiers gestes d’une belle histoire.
Mais la prise d’otages va tout changer. « Les circonstances m’interdisaient de parler de mes sentiments à Sam. Alors comment braver le monde quand tout ce que l’on peut faire, c’est attendre ? »
Un peu pour ne pas perdre son ami mais aussi par qu’il sent bien qu’il détient des informations de première main, Sebastian va se lancer dans la réalisation d’un documentaire qui détaillera les circonstances et les détails du drame, démontrant notamment les énormes failles du dispositif de sécurité mis en place qui aboutira à la mort de tous les otages. Sans oublier les victimes collatérales.
Ecrit sans fioritures, parfaitement documenté , ce roman est bouleversant à plus d’un titre.
Résonances
C’est à double titre que ce roman m’a marqué. D’abord pour avoir sans doute vécu cette histoire avec la même intensité au moment des faits. Mon père faisait partie des milliers de bénévoles venus aider le comité olympique et logeait non loin du village olympique. Ma mère et mon frère aîné ont pu le rejoindre quelques jours pour vivre au cœur de l’événement. Resté en France, je suivais presque minute par minute les Jeux, puis la prise d’otage, devant ma télévision. Avec cette impression étrange de découvrir avec presque trente ans d’avance la télévision d’information en continu. Avec la même absence de recul, la même confusion dans le récit des faits – info ou intox – et la même charge émotionnelle.
Le court récit de Jean Mattern m’interpelle également dans mon travail d’écrivain, puisque j’ai aussi choisi de partir d’un fait divers tragique pour tisser la trame de mon premier roman. Liaisons s’articule autour des attentats du 11 septembre et traite aussi de la manière dont les médias se sont appropriés cet événement. A la fois pour la recherche documentaire et pour le traitement des informations recueillies, c’est-à-dire ne garder que ce qui soutient le récit, je me retrouve dans son écriture.
Le sujet, l'attentat aux J. O. de 1972, est intéressant, mais il est doublé d'un coup de foudre amoureux auquel on a du mal à croire car il semble fabriqué et plaqué sur le fil directeur historique pour faire vendre le livre. Le personnage qui séduit le narrateur est évanescent, et l'épilogue, qui évoque une histoire entre deux âmes, ne convainc pas vraiment. Sans doute parce que la brièveté préside : un mois, septembre, une ébauche de rencontre bien peu développée. L'épaisseur du temps manque : elle aurait donné le poids nécessaire pour lester ce récit un peu léger.
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