"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Photographe aux ambitions artistiques déçues, le narrateur est engagé par une entreprise de meubles pour réaliser des photos de catalogue. Humilié d'être obligé de mettre son talent au service de la consommation de masse, il cherche en vain du répit dans la compagnie de Nathalie, qui pose dans les décors qu'il photographie, ou dans celle d'un autre modèle, une fillette surnommée Miss KitKat, chaperonnée par son horrible mère. Il va se laisser tenter par la voie de la transgression quand un collègue lui proposera de participer au lancement d'un site pornographique à prétentions esthétiques... Sauver les meubles est un roman de la solitude contemporaine. Le ton caustique du récit, souvent très cru et plein d'humour, décrit notre univers fait de faux-semblants, de clichés, de fantasmes. Dans un tel monde, est-il encore possible d'être libre?
A l'heure où Ikea renonce à son fameux catalogue, il est amusant de lire Sauver les meubles. Un photographe se résout à prendre des photos de mises en scène pour un célèbre marchand de meubles. Allergique à cet univers factice et marchand, il tente de s'isoler de son nouvel environnement professionnel. Mais il se laisse tenter à la fois par une relation amoureuse et par une collaboration extra-professionnelle, pour le meilleur.... et pour le pire! Humour corrosif et regard désenchanté.
Gallimard force le respect : éditeur d'Hervé Guibert, plus récemment de Barcelona ! (Grégoire Polet) que j'avais apprécié. Pour ce premier roman de Zufferey, l'éditeur vante le ton caustique du récit. Mouais ! Tout le monde n'est pas Houellebecq…
Pour être franc, on s'ennuie ferme, c'est répétitif et assez inintéressant. Je m'attendais à une intrigue, une atmosphère, comme dans Rome en un jour de Maria Pourchet (toujours chez Gallimard). Mais ici, rien de tel. Les dialogues, trop nombreux, sont totalement plats, et ce n'est pas la vacuité des personnages qui suffit à le justifier. L'auteur n'a rien à dire, c'est tout. Peut-être suis-je dur, peut-être est-ce dû aux excellents livres lus juste avant celui-ci : le très inventif Prenez soin du chien (J. M. Erre), les très prometteur Petits plats de résistance (Pascale Pujol), l'intéressant le bébé(Marie Darrieusecq).
Un mot sur l'écriture. Je trouve qu'aller à la ligne à chaque phrase banale de 4 mots (et encore), ça n'impressionne pas longtemps et ça ne crée pas quelque chose. Quant aux nombreuses pages (surtout vers la fin) avec seulement une phrase d'environ 8 mots (voire moins), cela gâche surtout les forêts, mais ça ne sert aucunement le récit (au contraire, dans Je tue les enfants français dans les jardins (Marie Neuser), le chapitre qui ne fait qu'une phrase se justifie totalement)
être artiste-photographe et devoir, pour survivre, vivre, mettre du beurre dans les épinards ou dans les nouilles (cela dépend de vos goûts) d’être photographe dans une grosse boite de mobilier, genre scandinave n’a rien de pénétrant. Votre rôle ? Vous mettre là où Assistant le dit, appuyer sur le déclencheur. Vous ne vous occupez même pas de la postproduction. Votre image arrive sur l’ordinateur « Bien. C’est lisible, efficace. » Les autres photos que vous avez cadrées vous-même pour faire plus chaleureux, plus artistiques sont qualifiées de marrantes et… Direction l’icône et la corbeille. On ne vous demande pas de l’esthétique, mais du papier glacé avec une famille heureuse, sans ride ni engueulade
Il faudra vous y faire, vous devez payer votre studio et la maison de retraite de votre père.
Heureusement, l’amour guette et arrive sous les traits de Nathalie, mannequin pour mettre les meubles en valeur. Vous voici en ménage. Tout va bien au début, mais vous avez peur d’aller plus loin…
Votre pote Christophe, celui qui inflige, au sous-sol, les pires dommages au mobilier pour tester leur solidité, a une idée géniale : créer un site porno « Valley of dolls ». Un site payant. « C’est ça l’amitié, faire du porno ensemble ? C’est toujours mieux qu’une initiation à la pêche ou un week-end à Las Vegas »… Vous êtes partis dans vos délires réalistes et lorsque vous rentrez à l’appartement, Nathalie vous accueille fraîchement. Pensez, votre première soirée entre potes. Vous aimeriez lui expliquer le projet, votre enthousiasme, mais « T’as vu l’heure ? Tu m’expliqueras demain. » Cela veut dire pas envie d’écouter vos élucubrations de mecs ivres.
Maintenant, vous avez deux vies. L’une au grand jour à photographier le mobilier et l’autre à mitrailler des couples, voire plus, en pleine action sexuelle. Vous prenez votre pied, vous vous sentez pousser des ailes car libre, on vous fait confiance… Cela marche, le site connait un certain succès, mais, comme toujours, il faudrait aller plus loin, s’accrocher à autre chose que ce qu’il veut faire en photo. Beaucoup plus difficile de se coltiner avec les humains qu’avec les sites de rencontre virtuelle que vous affectionnez.
Votre père, sans qu’il soit présent, joue de rôle de votre conscience, de vous bousculer,
« -Il faut toujours qu’on vienne te chercher.
- Non.
- Que Nathalie t’accule pour que tu craches le morceau. Que Christophe te bouscule pour que tu recommences la photo.
Nathalie, je l’ai imaginée à coups d’attente et de désir. La vraie, elle range les verres au-- dessus du lavabo et s’abrite sous une couverture.
- Tu en fais tout un monde, de cette couverture, ce n’est qu’un détail.
Non, les objets nous dévoilent, les meubles ne cachent rien. Notre canapé révèle nos ambitions, les chaises de cuisine nos espoirs, la bibliothèque, nos peurs. Si l& personnalité est une photo, l’appartement en est le négatif.
Nathalie c’est la tasse et sous-tasse de même couleur, c’est l’armoire à rangement, c’est la chaise droite, le mug « I love NY », le portemanteau dans l’entrée.
- Et toi ?
Je suis le verre ébréché, le tiroir qui ferme mal, le bol à cochonneries, la poignée où on accroche les vestes. »
Vous voudriez tellement photographier le désordre, vivre hors des clous, mais cela ne se peut pas, cela ne peut pas !
Elle :
« Elle est la tasse blanche produite en série.
Elle est l’ampoule économique.
Elle est le tableau déjà encadre.
Le pot de moutarde utilisé comme verre.
L’accessoire fonctionnel.
La collection « Back to basics ».
Le textile indémodable.
Le meuble passe-partout. »
Lui :
« Je suis le lavabo qui fuit.
Le frigo qui ronfle.
Je suis la chaise branlante.
La tâche qu’on n’arrive plus à ravoir.
La plante qu’on n’arrose plus.
Le bibelot qui prend la poussière.
Les plaques indécrassables.
Le tiroir qui grince. »
Un livre jubilatoire, caustique, désabusé, où les règles sont transgressées. Que ce soit en photographiant des salons ou des ébats sexuels, les corps sont là pour susciter le désir, le plaisir. Regarder la vie à travers un objectif met de la distance entre le réel et le photographe. Et toujours cette maudite solitude que la voix intérieure du narrateur met en relief.
Un premier roman dont le ton m’a beaucoup plu.
Lu dans le cadre des 68 premières fois.
http://lechatquilit.e-monsite.com/pages/mes-lectures-2017/sauver-les-meubles.html
Abandonner ses prétentions d'artiste-photographe, abdiquer face à la nécessité d'un salaire fixe et se retrouver à photographier des mises en scène pour le catalogue d'un grand magasin de meubles, voilà ce à quoi s'est (mal) résigné le narrateur. Entre conversations sur des sites porno et tentatives de trouver une place dans l'équipe professionnelle, il parvient à s'installer avec Nathalie. Mais le couple qu'ils forment devient vite le reflet des scènes idéalisées qu'il est censé immortaliser. Où est la fantaisie ? Où est la graine de folie et de transgression qu'il attend sans avoir le courage de les provoquer ? L'amour, comme l'art, comme la vie, comme les meubles, est devenu objet de consommation, rangement des êtres dans un tiroir déterminé, bien étiqueté, pas bouger, pas broncher, faire comme tout le monde. Alors le sublime, le grandiose, la remontée vers les sources de l'Amazone, sombrent dans le trivial et le mesquin. Même plus un meuble à sauver.
Que puis-je dire ? Je me suis fortement ennuyée, n'ai pas trouvé matière à m'accrocher, à apprécier, à vibrer. Pas la moindre empathie pour les personnages. Un désintérêt croissant pour ce qui peut bien leur arriver. Jusqu'à la dernière page, j'ai attendu un frisson, une émotion, une question. En vain !
Reçu dans le cadre d'un masse critique Littérature de Babelio, le livre Sauver les meubles porte bien son titre. L'histoire est celle d'un jeune photographe qui se voit obliger d'accepter un emploi dans une grande enseigne de meubles, photographier des meubles et des mises en scène médiocres à son goût pour mettre en valeur ces objets du quotidien. Fini le côté artistique allons à l'essentiel !
Cet emploi il l'a accepté dans le but de pouvoir payer l'institution de soins où vit désormais son père, photographier des meubles n'est pas reluisant pour ce cynique qui se prend pour un grand artiste; il est seul dans la vie et passe son temps sur des sites de rencontres très orientés sexe.
L'ouvrage de Céline Zufferey tourne autour de ce désenchantement pendant de nombreuse pages où l'on s'ennuie un peu, puis survînt un événement important dans la vie de notre anti-héros, il emménage avec une collègue de travail se pensant amoureux fou mais le voilà une fois de plus blasé de la vie. Il s'investit dans un projet de création de site porno avec un autre collègue de boulot et trouve enfin son petit "paradis" : la créativité.
Le livre aurait pu avoir pour titre : les désillusions de la vie, l'auteur aborde le thème de la solitude engendré par une société où les rapports humains deviennent compliqués, la société de consommation en prend aussi pour son grade.
En somme, un ouvrage sur un dépressif chronique qui nous fait pas vraiment du bien, je ne peux pas dire que je me suis ennuyée jusqu'au bout car il y a quand même de bons chapitres et certains excellents moments. Il manque tout de même une dose d'humour bien piquant qui aurait pu élever le livre à un niveau supérieur.
Allé le prochain sera meilleur.
Prenez 1 photographe désabusé qui se voit contraint de faire des photos pour 1 société de meubles, 2 personnages féminins gravitant autour de lui: Nathalie, une collègue qui joue le rôle de la mère pour les photos et Mlle Kitkat qui joue le rôle de la fille et des discussions imaginaires avec son père qu'il ne voit plus et qui va mourir au cours du roman.
Une histoire sans intéret pour moi, plate dont je n'ai pas compris le sens donné par l'auteure. Le style littéraire ne m'a pas convenu non plus et je me suis forcée de lire jusqu'au bout afin de voir s'il n'y avait pas quelque chose de plus positif..mais pas pour moi.. Désolée
Si on me demandait mon avis sur ce livre, je ne tomberai pas dans la facilité malgré le nombre de jeux de mots avec lesquels je pourrai critiquer cet ouvrage, en lien avec son titre.
Du coup, non, je dirais juste que je me suis ennuyé.
Je dirais que le héros, un peu cynique, un peu désabusé, va travailler comme photographe chez IKEA, va nous expliquer combien c'est loin d'être créatif pendant 100 pages puis il va se tourner vers le porno et va nous expliquer pendant 100 autres pages combien là en revanche c'est créatif … Puis viendront une trentaine de pages où à bout de vivre cette vacuité existentielle , le narrateur mélange porno et réalité en une succession effrénée de chapitres courts …
Je dirais aussi que l'esprit bobo dépressif revenu de tout qui suinte de ces pages m'a profondément agacé.
Je dirais pour finir que c'est dommage car l'auteur écrit bien mais moi j'ai vraiment peiné pour arriver à la fin et il ne me restera pas grand-chose de cette lecture dans quelques jours.
J'aurais pu dire tout ça oui mais comme on me demande rien, je m'abstiens car je n'aime pas dire du mal.
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