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Abandonné dès sa naissance en pleine crise de 1929, Jack Levitt traîne ses airs de mauvais garçon et ses pulsions meurtrières dans la grisaille de Portland. Empoisonné par l'amertume qui fait bouillir son sang, Jack suit depuis toujours le parcours d'isolement que la société a prévu pour lui. Après l'orphelinat, la maison de correction; après la prison du comté, la prison d'Etat. Jack a vingt-six ans quand il sort de San Quentin. Affranchi par la connexion qui l'a uni à son codétenu Billy Lancing, Jack tentera de se libérer de la solitude de la vie, son ennemie de toujours, à travers l'aventure conjugale et la paternité. Mais là encore, la liberté est hors de portée.
On entre dans ce roman avec un prologue qui est un véritable chef d'œuvre de concision. En quelques pages l’auteur retrace 7 ans de la vie des parents de Jack Levitt, personnage principal du livre.
On retrouve ensuite Jack en 1947 à l’âge de 17 ans. Il quitte l’orphelinat et traîne dans Portland avec une bande de gamins qui comme lui sont à la recherche de bon temps, d’argent facile, de filles et d’alcool. Alternant les après-midi au billard et les mauvais coups, il se lie d'amitié avec d’autres jeunes à la recherche de sensations comme lui et croise Billy Lancing. Cette vie va le conduire rapidement à son premier faux pas. Il franchit la ligne tenu entre marginalité et délinquance. Direction la maison de correction... puis la prison....
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« Sale temps pour les braves » est un grand roman américain. Un récit d’apprentissage, terriblement mélancolique dans lequel Carpenter livre le portrait tragique d'un homme enragé, blessé qui réfléchit sans cesse à la condition humaine, à la liberté, à la nature de la société, au système de justice corrompu et toute la force du roman réside dans l'introspection du héros.
Jack est un désabusé en qui couve une rage sourde. On suit avidement le combat pour la liberté de cet insoumis au fatalisme résigné, représentant inoubliable des exclus et des perdus à la recherche du rêve américain.
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La noirceur lucide, la sobriété, le ton juste et l'écriture limpide de Don Carpenter sont remarquables. Les plus belles pages de ce livre sont sans doute celles qui parlent des relations amoureuses entre prisonniers mais tout est magnifique dans ce roman ample et puissant. On est bien face à un classique.
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Traduit par Céline Leroy
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