"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le roman est construit sur des va-et-vient entre trois périodes temporelles : 1965, où l'on voit évoluer deux flics, un Blanc, Stan Walczak et un Noir, George Wildey, dans le Philadelphie des émeutes raciales et des trafics d'héroïne ; 1995 : Jim Walczak, le fils de Stan, devenu policier à son tour, est hanté par le meurtre de son père, un crime resté irrésolu ; 2015 : Jimmy est retraité mais ses deux fils sont policiers et sa fille - une enfant adoptée, la rebelle de la famille - finit des études de médecine légale. Elle décide de résoudre le meurtre de son grand-père, et ainsi de faire littéralement exploser le récit officiel qui détermine les liens entre les trois générations depuis un demi-siècle. Duane Swierczynski n'a pas son pareil pour maintenir la tension sans jamais la laisser retomber, pour négocier les changements de rythme avec brio.
3 générations de flics façonnés et hantés par des coups de feu tirés il y a cinquante ans.
Chapitre 1: Philadelphie, 1965 , deux policiers de rue, un noir et un blanc, sont abattus dans un bar alors qu'ils faisaient une pause. Stan Walczak, laisse derrière lui un garçon de 12 ans, Jimmy.
Chapitre 2: 1995, l'inspecteur Jim Walczak se tient devant le bar où son père a été tué trente ans plus tôt.
Chapitre 3: 2015, Audrey, assiste à la pose d'un plaque commémorative en l'honneur de son grand-père, là où autrefois se tenait le bar.
Tout le roman est construit sur cette structure. Alternance d'époque et alternance du personnage principal pour résoudre le crime originel tout en parlant de famille et d'héritage. On a donc une intrigue principale mais trois histoires, trois lignes de vie dans une ville qui évolue au fil des années.
L'enthousiasme monte crescendo et le besoin de comprendre ce qui s'est passé durant 50 ans augmente de façon exponentielle. Les strates narratives s'accumulent et se nourrissent les unes les autres dans une merveilleuse symbiose. le rythme s'accélère, la tension monte à mesure que le récit s'intensifie sans jamais le faire au détriment des détails. Chaque génération est traitée en profondeur et avec subtilité.
Duane Swierczynski accomplit un véritable exercice d'équilibriste et l'accomplit même avec une facilité extrême. Ce roman policier aux multiples facettes met le lecteur au défi jusqu'à sa conclusion, extrêmement satisfaisante. Il aurait été très facile de s'effondrer au dernier obstacle mais Revolver le surmonte.
Prix Rivages des Libraires 2023
Philadelphie, 7 mai 1965. Un bar sans nom au coin de la 17ième rue et de Farimount. Un homme avec un révolver. Tout se joue en quelques minutes pour l'agent de police Stan Walczak et son coéquipier Georges Widley.
De mes lectures américaines, j'ai jusqu'ici peu voyagé du côté de Philadelphie. J'ai été ici mille fois récompensée de mon attente en lisant ce livre captivant et fascinant. Entre polar noir et trame historique, quel suspens !
J'ai aimé arpenter la ville quadrillée avec ses innombrables angles de rues. Jamais perdue mais aimantée par l'endroit du crime où la famille Walczak revient chaque année depuis 50 ans.
Au bord de l'évanouissement à chaque flash-back qui torture en disant peu comme un projecteur qui brûle les rétines et laisse la gorge sèche.
J'ai été piégée, accrochée à l'histoire de Stan en 1965, de son fils Jimmy en 1975 et de la petite-fille du clan, Audrey qui fait sortir tous les artifices en ce jour anniversaire de 2015.
Secrets de famille.
Ambiance électrique de la jungle, la ville aux milles facettes. Terriblement vivante malgré ses dangers et qui devient sous les feux de l'écriture de Duane Swierczynski, particulièrement attachante.
Philadelphie 1965 : Stan Walczak et son équipier sont tués par balle dans un bar.
Philadelphie 1995 : Jim Walczak, le fils de Stan, est devenu flic à son tour. Il enquête sur le meurtre d'une jeune fille.
Philadelphie 2015 : Audrey, fille de Jim, petite-fille de Stan, revient à Philly et décide d'enquêter sur la mort de son grand-père 50 ans auparavant.
Trois époques, trois générations, une famille, des secrets qui ne demandaient qu'à rester cachés...
Quand on commence Revolver, difficile de le lâcher ! Comme le dit Michael Connelly sur le bandeau de la version originale, Duane Swierczynski est un formidable conteur (et si Michael le dit alors...).
Et d'ailleurs, Revolver m'a rappelé Michael Connelly, un roman policier de forme plutôt classique mais à l'ambiance bien marquée, planté dans un décor soigné, Philadelphie.
A l'instar d'Audrey, on veut savoir ce qu'il s'est vraiment passé dans ce bar en 1965. Et on avance au rythme de la famille Walczak, soulevant un secret de famille par ici, dévoilant un pan du passé par là.
La construction est habile et bien pensée, elle maintient une tension qui ira crescendo jusqu'au dénouement final. Un roman policier totalement addictif !
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