"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Voilà un bien bel ouvrage, bien épais, regroupant les épisodes 0 à 13 de la série Harbinger de 1992.
Le look "oldies" de la couverture m'a séduit tout de suite, et son contenu a été évidemment à la hauteur de mes attentes.
Pour couronner l'ensemble, la couverture rigide a un côté granuleux et rugueux rappelant les vieux comics d'antan dans les kiosques à journaux.
Que de nostalgie !! Et ça ne va pas s'arrêter là...
Mais malgré les apparences, ce livre est d'une fraicheur incroyable.
Déjà c'est une intégrale et donc un sacré morceau, pas forcément bien commun...
De plus le néophyte y découvrira un monde de super-héros particulièrement humains et vulnérables.
Certes les protagonistes possèdent des pouvoirs mais ils ne paraissent pas "indestructibles" à l'image d'un Superman ou d'un Wolverine.
D'ailleurs l'un de nos héros/héroïnes (ATTENTION SPOIL !!) meure au cours du récit mais il faudra le lire pour savoir qui...
De plus le fait de focaliser sur une troupe de jeunes permet aussi d'insister sur l'effet psychologique de ces pouvoirs comme être dépassé par ceux-ci, commettre des erreurs et maladresses pour les contrôler, se sentir exclu à cause d'eux, ne pas réussir à s'affirmer etc...
Bref accentuer encore le mal être que certains adolescents peuvent connaître.
Mais les auteurs sont bien malins car ils savent que leur public est bien évidement cette jeunesse.
Et donc évoquer tout cela de manière imagée permet de toucher, séduire et de fidéliser le lectorat en faisant preuve de compassion, et améliorer ainsi les projections.
Evidemment, l'expérimenté, lui, ne pourra s'empêcher de faire des parallèles et d'enregistrer les ressemblances avec les autres univers de super capés.
Il y en a bien sûr des flagrantes mais il ne faut pas oublier que l'un des auteurs a travaillé pour l'une des deux grosses "Majors" avant de créer cette saga...
Cependant c'est toujours jouissif d'observer ces scènes de grosses batailles où de nombreux égos démesurés souhaitent toujours prendre le dessus !
Coté dessin, le style de David Lapham rappellera sans équivoque les années 80-90 où pullulaient les aventures des icônes comics dans les Strange et autres revues...
Le trait est fin, minutieux, expressif, créatif mais hélas presque trop figé.
Son dessin me rappelle par moment la perfection des planches des diverses réalisations de Russ Manning, c'est pour dire que j'en ai été bien captivé !
Les couleurs accompagnent évidemment cet effet nostalgique. Elles donnent l'impression d'être posées en quadrichromie. Elles sont vives et particulièrement contrastées pour intensifier les actions et le rythme de l'histoire.
Le découpage est chargé et compact, majoritairement en gaufrier. Malgré tout, le plaisir pour la rétine est puissant.
La narration est aussi dense que le découpage. On ne boudera donc pas nos heures de lecture !
Le scénario de fond est plutôt cohérent, bien que quelques épisodes me semblent partir un peu trop loin, mais c'est aussi ça le charme de ce monde extraordinaire de science-fiction.
Comme à leurs habitudes, les éditions Bliss Comics nous régalent aussi d'une superbe galerie de planches, dessins et couvertures en bonus en fin d'album.
Nous pourrons lire aussi un intéressant et chouette préface signé de la coloriste JayJay (Janet) Jackson.
Voilà donc une belle référence de l'univers Valiant dans un superbe écrin que Bliss Comics nous a donc concocté.
La série des crossed est à réserver aux gens prévenus : C'est trash.
Rien à voir avec un zombie like comme on en voit tant !
Ce qui dérange c'est justement ce qui en fait un réel concept à part : Ce ne sont pas de simples humains devenus zombies ou autre bêtise du genre... Une maladie dont on ne sait rien, (et ne saura jamais rien tel que c'est partit), fait que les "inféctés" sont purement et simplement désinhibés. Plus d'instinct de survie, plus aucune limite. Toute les horreurs qui peuvent leurtraverser l'esprit ou qu'ils ont pu voir dans un film devient un besoin viscéral car plus aucun code de moral, plus aucune inhibition si ce n'est un besoin de se soulager...
Ce ne sont là que des mots, l'explication du concept, le pire est la mise en dessin desservie par de vrais virtuose US qui savent rendre ça plus vivant, et donc encore plus choquant !
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