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Originaires du Massachusetts, Michaela et Gerard s'installent pour huit mois dans un institut universitaire renommé de Santa Tierra, au Nouveau-Mexique. Mariés depuis une dizaine d'années, ils voient dans ces paysages d'une beauté saisissante, quoique étrange, l'occasion de vivre enfin leur voyage de noces. Mais à peine sont-ils arrivés que Gerard, victime d'une mystérieuse maladie, est hospitalisé d'urgence. Loin de ses proches, Michaela est subitement confrontée à la terrifiante et vertigineuse perspective du veuvage.
Joyce Carol Oates livre le récit fiévreux d'une femme qui a trouvé dans le rôle d'épouse sa force d'accomplissement et qui, à tout juste trente-sept ans, est appelée à s'occuper de son mari mourant. Tandis que Michaela exhorte désespérément Gerard à respirer, elle se demande si son amour, aussi puissant soit-il, suffira à le sauver. Gouvernée par son chagrin, Michaela perd pied, confond le passé et l'avenir, redoute sa propre mort sur ces terres arides et poussiéreuses aux dieux-démons omniprésents.
Respire... explore avec ferveur le sentiment de loyauté attaché à l'amour conjugal, et questionne : comment rester fidèle à soi-même alors que l'être que l'on admire le plus est sur le point de disparaître ?
Un roman qui m'a happée, suffocant, Respire... ce sont les mots dits à son mari pour qu'il vive encore. "Respire, ne cesse jamais"
Ce roman a une écriture très directe à la deuxième personne, je me suis sentie prise dans l'histoire au plus près du mari. "Ce soupir, tu ne l'oublieras jamais" très émue, bouleversée parfois tant le ton et les mots sont justes. Le chagrin suite au deuil, cet amour pour son mari qu'elle va voir partout l'entraine dans la folie, les rêves, les cauchemars entre réalité et déclin. J'ai beaucoup apprécié cette lecture vive addictive profonde sur le deuil et l'amour. Un roman Puissant.
J’aime beaucoup la plume de l’écrivaine américaine, Joyce Carol Oates, qui sait si bien raconter les soubresauts humains mais j’avoue avoir eu du mal à lire Respire.
Le thème de la perte d’un époux lui a été inspiré par la mort de son second mari et, sans doute, y a-t-il une part autobiographique dans ce roman.
Sur 400 pages, on suit l’évolution de Michaela entre le moment où son mari est admis à l’hôpital, condamné par un cancer, et la période après la mort où son esprit divague.
Gérard et Michaela forment un couple uni et fusionnel. Leur complicité intellectuelle cimente leur union. Exilés un temps au Nouveau Mexique, loin des amis et de la famille, ils vont devoir affronter la maladie. Respire ! dit Michaela à son mari qui étouffe sous son respirateur. C’est poignant car on assiste à l’impuissance d’une épouse qui ne peut imaginer la vie sans son époux.
Lorsque la mort survient, Michaela continue de faire vivre Gérard. Il l’accompagne partout, ou bien elle le retrouve sur des sites touristiques qu’elle s’oblige à visiter car elle croit qu’il l’attend afin de passer de l’autre côté de la vie avec elle.
« Un fait curieux : une partie de toi croit que (probablement, presque certainement) Gérard t’attend quelque part sur le sentier du canyon mais en même temps tu sais que Gérard est mort, que Gérard est devenu de (simples) cendres, déjà rangées dans l’une des grandes valises et tendrement enveloppes de tes propres mains dans le peignoir éponge de Gérard pour les protéger de tout accident. »
La confusion de Michaela est poignante, elle tient à poursuivre ses ateliers d’écriture avec ses étudiants, s’intéresse à eux, et cela lui permet de maintenir la douleur à distance. Mais cette souffrance de la perte de l’être aimé la poursuit, au point qu’elle devient confuse.
Elle est veuve. Ce mot revient souvent, façon de l’apprivoiser et d’accepter d’entrer dans le deuil. Mais son corps résiste.
Il y a l’hôpital aseptisé, et la chaleur accablante du Mexique, et ces figures grotesques de figures de dieux qui décorent la maison, tout cela contribue au malaise de Michaela. Elle songe même au suicide.
« Malade de culpabilité, de honte.
Le premier devoir de la veuve est de rejoindre son mari.
Nous sommes sur terre pour adoucir mutuellement notre solitude.
Rien de plus solitaire que la mort.
Tu sens ta tête s’alléger comme un ballon rempli d’hélium. Tu es prise d’une soudaine griserie. Bientôt, cette épreuve sera terminée ! »
Joyce Carol Oates a pris le parti de dire tantôt « tu », tantôt « elle » en parlant de son héroïne et cela illustre bien cette confusion dans la tête de Michaela qui, par moment, perd pied.
Ses pensées sont parfois en italique tandis que de nombreux mots se retrouvent entre parenthèse, et j’ai trouvé que cela ralentissait ma lecture.
Malgré une lecture complexe et certaines longueurs, j’ai été touchée par ce récit sur le deuil et sur la fragilité de l’héroïne.
Ce roman de JCO est inspiré de sa propre vie et de son second deuil (le premier avait fait l’objet du très beau J’ai réussi à rester en vie).
C’est l’histoire d’un couple d’intellectuels, Michaela, enseignante en charge d’un atelier d’écriture et de son mari, plus âgé, Gérard, chercheur et philosophe spécialiste de Spinoza.
Ils sont arrivés il y a peu au Nouveau Mexique. Rapidement une toux sèche vient secouer Gérard. Mais il tarde à consulter. Une fois le diagnostic du cancer posé, l’issue n’en sera que plus rapide … et fatale.
Ce roman c’est l’histoire d’un deuil qui se focalise sur les quelques jours qui précèdent la mort de Gérard et sur ceux qui suivent. Durant la première phase, à l’hôpital, nous voyons Michaela qui tente de maintenir la tête hors de l’eau, de rester forte face à son mari dont l’état se dégrade considérablement, qui tente elle aussi de respirer pour ne pas sombrer. Ces quelques jours sont entrecoupés de flash-back qui nous éclairent sur la relation de ce couple quasi fusionnel et d’implorations destinées à Gérard : Respire … comme pour lui insuffler le souffle qui vient à lui manquer.
La seconde partie est celle du deuil, celui de cette veuve qui éprouve un puissant et profond sentiment de vide. La solitude vient altérer ses pensées. Ils formaient un duo ; elle ne peut se résoudre à voir cette union rompue. Ses tourments se confrontent difficilement à la réalité et se fondent dans des rêves quasi mystiques. Là j’avoue avoir parfois décroché. A plusieurs reprises, je suis revenue en arrière pensant avoir sauter un passage, ne comprenant pas toujours si l’on était dans la vraie vie ou ses hallucinations. Cependant, à aucun moment je n’ai songé à abandonner. La puissance de l’écriture de JCO qui illustre si bien ce mélange d’agitation, de chagrin ou encore de déchirement.
Ce livre se lit tel un journal de bord. Celui d’une femme dont on peut parfois penser qu’elle est totalement dépendante de son mari, mais dont on soupçonne néanmoins que cela pourrait arriver à chacun ou chacune d’entre nous suite à la perte d’un être cher. Une profonde réflexion sur le deuil qui s’achève et ce qu’il reste à construire, l’après.
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