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La question de l'immigration fait partie des grands débats publics de la France d'aujourd'hui. Ce débat est d'autant plus vif qu'il a été ranimé, d'une part, par la « crise des migrants » que connaît actuellement l'Europe et, d'autre part, par les attentats qui ont récemment endeuillé notre pays. Si la question de l'immigration se pose avant tout en termes d'identité et de sécurité, sa dimension économique n'est pas à négliger : elle conditionne les perspectives d'intégration des immigrés présents sur le territoire national, ainsi que les degrés d'ouverture ou de fermeture auxquels seront confrontés les immigrants de demain.
Le constat que fait ce livre est le suivant. Depuis la fin des Trente Glorieuses, et malgré sa tradition d'asile et d'accueil, la France a voulu réduire une immigration qu'elle a perçue comme un « problème » ; ce faisant, elle a accueilli une proportion d'immigrants non qualifiés plus forte que les autres pays ; les à priori négatifs des Français vis-à-vis de l'immigration s'en sont trouvés renforcés, et leurs attentes à l'égard de politiques d'immigration restrictives, renforcées. La France s'est ainsi enfermée dans un cercle vicieux : faible taille, faible qualification et faible diversité de son immigration l'empêchent de tirer parti des bénéfices économiques qu'une immigration plus importante, mieux sélectionnée sur la base de l'éducation et des qualifications, et originaire d'un champ géographique plus large et plus varié que l'ancien champ colonial, pourrait lui apporter.
Il faut donc repenser l'immigration comme une contribution positive, comprendre les atouts qu'elle représente en matière de diversité, d'innovation et d'insertion dans l'économie globale, et suivre des pistes de réformes inspirées des expériences de pays disposant d'une immigration à la fois plus large sur le plan quantitatif, plus qualifiée et plus diversifiée... et plus consensuelle.
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