"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Rendez-vous à Positano est un roman d'amour, un texte dédié à une femme et un lieu. Dans l'après-guerre, Goliarda Sapienza découvre un modeste village hors du temps, niché tout près de Naples : Positano. Elle y fait la connaissance d'Erica, une jeune femme qui allait devenir pendant près d'une vingtaine d'années une soeur d'âme. Longtemps après la disparition de son amie, en 1985, l'écrivaine décide de revenir sur cette histoire pour sauver de l'oubli ce qui fut balayé par le destin.
"Que se réjouissent les admirateurs que l'inoubliable Modesta a entraînés à sa suite dans l'inépuisable Art de la joie. Et que salivent aussi les novices. Nul besoin d'avoir les clés du temple pour accéder à ce nouveau trésor. Puisque Goliarda n'a jamais suivi l'ordre des choses, ils peuvent entrer dans son oeuvre par la porte de sortie. L'éblouissement n'épargnera personne [...]"
Marine Landrot, Télérama
Les "Rendez-vous à Positano" sont ces moments où Goliarda se rend pendant des années dans un village du sud de l'Italie retrouver son amie Erica, femme célibataire et riche. Que s'est-il passé ? Où est l'écrivaine engagée, ayant une réflexion froide, distante ou passionnée sur l'amour (dont celui pour les femmes), la politique et l'engagement, la recherche de l'âme soeur, l'héritage familial, etc. ?
Pas dans Positiano en tout cas.
Le livre est en trois parties. La première est une sorte de narration du quotidien d'un village de riches et d'artistes, sorte de Barbizon de l'Italie (Positano, près de Capri) avec l'éloge de cette caste privilégiée qui vit d'art, de mer et de fêtes. Goliarda ressemble a une petite fille pauvre en extase devant ces gens. Les pauvres du village sont un stéréotype sur pieds: gentils, serviables, bons travailleurs, bons domestiques et débrouillards.
La deuxième partie est centrée sur Erica, la protagoniste (comme un miroir de Goliarda ?) : une stérilité qui la mine, des amours malheureux, un goût de l'art (et l'argent issu de l'art). Une enfance de riches, une chute sociale, un oncle miraculeux qui surgit, un peu de prostitution sûrement, etc. Même le suicide évoqué de la soeur ainée d'Erica est plat, peu crédible. Tout semble obéir à une mécanique de story-telling entre Harlequin sans érotisme et Autant en Emporte le Vent. Il y a un petit coup de théâtre entre le tueur qui est tué par un tueur mais rien qui accroche vraiment.
Ceci dit, la trame de l'Art de la Joie se sent fortement.
La troisième et dernière partie, très courte, est enfin dans le style de Goliarda Sapienza. Les doutes, la tristesse intérieure qui ne peut être révélée à cause de l'image sociale à maintenir jusqu'à se poser la question du suicide, la stérilité de nouveau dans l'idée de continuum, le temps qui passe et des choses qui changent, les gens qui disparaissent sont le filigrane.
Je suis un peu embêtée pour émettre un avis sur ce roman.
J'ai suivi les conseils d'un lecteur de poursuivre au moins jusqu'à la quatre-vingtièmes pages . J'ai bien fait car le dèbut est un peu barbant et l'histoire à du mal à décoller.
Après cela devient plus fluide ; on suit l'amitié d'Erica et de Goliarda qui se retrouvent dans ce village si calme, si ensoleillé, si authentique.
Les personnages secondaires sont singuliers. L'ambiance feutrée et ambivalente.
Néanmoins, malgré l'écriture si fine, les méandres du narrateur (qui n'est d'ailleurs pas toujours le même) engendrent des longueurs qui desservent le récit.
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