«Je n'avais pas compris grand-chose au téléphone quand la directrice de cette association du parc de La Villette m'avait contacté. Ce que je pouvais dire, c'est qu'elle cherchait un journaliste pour animer des ateliers d'éducation aux médias, et comme c'était devenu ma spécialité, je m'étais dit pourquoi pas. J'avais dû lui faire répéter plusieurs fois:c'était pour un stage de TIG.- Vous savez ce qu'est un TIG?- Bien sûr! Enfin, je crois...Moi, Basile de Bure, petit bourge des beaux quartiers, face à une bande de délinquants, potentiels fichés S? L'idée de la remercier poliment m'avait traversé l'esprit, et puis je ne sais pas pourquoi, je m'étais repris. Après tout, j'en étais peut-être capable. Et j'étais trop curieux.»Baya, Kaïs, Ezra, Joey, Gabriel, Julien ou Bakary ont tous été condamnés, pourtant leurs chemins ne se ressemblent guère. Au plus proche de la vérité, Basile de Bure fait le récit de leurs jeunes vies, de la fracture et remue ce que leurs parcours disent de nos peurs, du racisme, de notre aveuglement face à une jeunesse bouc émissaire d'un système incapable de se réformer. La culpabilité, le remords et le droit à l'oubli sont au coeur d'histoires humaines réduites à des faits divers, tandis que l'ombre de la prison et de sa tache indélébile hante ces existences au plus près de la nôtre.
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Lecture intéressante, adaptée au langage éducatif.
Un document très intéressant écrit par le journaliste Basile de Bure.
Il a animé pendant plusieurs années des stages d'éducation aux médias dans le cadre de TIG (travaux d'intérêt général). Le livre présente à la fois la grande humanité du système judiciaire de probation, ses difficultés, une évocation de l'enfance favorisée de l'auteur, contrepoint de celle des jeunes présentés dans le texte. Il livre surtout des portraits très beaux et très durs de ces jeunes confrontés à la justice. Le déterminisme social, l'éducation, la pauvreté, le manque de repères mais aussi beaucoup d'espoir et la grande diversité et richesse de leurs parcours. Quand on est professeure en Rep et zone prévention violence depuis 15 ans, cela ne peut que nous parler et donne envie de s'engager encore davantage.
Je le conseille !
Pourquoi ne suis-je pas né sous la même étoile ? chante le groupe IAM
Une interrogation qui illustre parfaitement cet essai, très joliment écrit par Basile de Bure, journaliste, issu des beaux quartiers, qui se retrouve un peu par hasard et malgré lui, à animer des ateliers de TIG.
Les TIG, on en entend parler dans les films mais finalement, on n'en sait pas grand-chose. On a cette image, de jeunes en train de ramasser des papiers....mais n'y a t-il que ça, qui sont ceux qui en bénéficient ? Est-ce une solution contre la déliquance ?
Une passionnante enquête du côté des jeunes, de leurs problèmes, de leur regard sur la justice, la police, leur vie .....Mais également du côté des magistrats, des institutions, qui manquent de moyens, et qui pourtant proposent des solutions, autres que l'incarcération.
Un casier pour une bêtise peut impacter tout un avenir....comment essayer de changer ça ? Ces différents portraits apporteront de nombreuses réponses.
Un constat violent qui fait réfléchir sur l'égalité des chances.....A lire, sans attendre.
un récit quelque peu désespérant qui m'a renvoyée dans mon passé professionnel mais .qui a permis un lien intergénérationnel::obligée de demander la "traduction"de certains mots!cela a engendré de passionnantes discussions sur l'inégalité des chances.d'abord,puis sur le pouvoir de l'argent :
"Ce sont les pauvres qui se retrouvent devant la justice.V.Hugo",
des discussions âpres sur le racisme,l'éducation;""je n'avais pas conscience du privilège inouÏ que constituait le simple fait d'avoir une bibliothèque chez soi..."
Droit de vote,légalisation du cannabis,violences policières :que de sujets-matière à réflexions !!!!
L'objectif de l"auteur,journaliste ,est de mettre en valeur la réinsertion:témoignages touchants,édifiants,qui ne manquent pas de nous interpeler.
" Ce qui change tout,c'est l'argent.L'argent pourrit les gens."
"...on continuera à être abreuvé par une politique de la peur."
Le titre est emprunté au refrain de"Mauvais oeil" du rappeur Booba,quelques soient nos opinions ce récit ne peut laisser indifférent.
Immense coup de cœur pour "Que le destin bascule "!
Dans ce récit, Basile De Bure s'interroge et nous interroge sur la délinquance. Qu'est-ce qu'un délinquant? Naît-on délinquant? Est-ce la société qui crée les délinquants?
Pour nous aider à nous forger une opinion, le journaliste nous offre en miroir son histoire et celles de jeunes délinquants rencontrés lors d'ateliers d'éducation aux médias dispensées dans le cadre de TIG.
Né du bon côté, issu d'un milieu privilégié ces rencontres vont être un électrochoc pour celui qui ne s'était jamais la question de l'origine des délinquants.
Cet électrochoc, on l'a également en découvrant des êtres humains derrière des actes réprimés par la loi. On est choqué, scandalisé, atterré à la lecture de certains parcours de vie, ceux de Baya et Gabriel m'ont particulièrement scandalisée.
Le tout est extrêmement bien écrit et devrait permettre une ouverture des esprits en tout cas devrait permettre des débats dans un pays qui prône l'égalité des chances sans être dans la mesure de l'appliquer.
Le titre, véritable injonction est également un souhait cher à Basile de Bure de réveiller les consciences et faire évoluer les mentalités dans l'espoir de faire bouger les choses.
Un livre à mettre dans toutes les mains.
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