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À Balbec, le narrateur admire des prunes, " glauques, lumineuses et sphériques comme était à ce moment-là la rotondité de la mer, des raisins transparents suspendus au bois desséché comme une claire journée d'automne, des poires d'un outremer céleste ". Proust a cédé aux corbeilles de fruits et de fleurs, à l'écriture artiste et à une certaine idée de la poésie. Mais les séquences poétiques de la Recherche ont souvent un point d'altération. Sur les Champs-Élysées, un petit garçon, les larmes aux yeux, refuse une prune que veut lui acheter sa bonne : " J'aime mieux l'autre prune, parce qu'elle a un ver ".
C'est le ver dans la prune qui paraît accordé au désir du narrateur, qui préfère à sa grand-mère les femmes du restaurant de Rivebelle et que l'odeur de pétrole des automobiles finit par enivrer plus que celle des aubépines. Proust avait aussi la passion de la vulgarité, c'est-à-dire de la prose : à la fois diction, style, catégorie esthétique et anthropologique. Cet ouvrage inscrit la Recherche dans l'histoire de la prose française et des tensions entre poétique et prosaïque. La fabrique du roman utilise deux grands processus : la variation, qui fait le ressassement non mélancolique du livre, et l'amplification - la surnourriture - qui en fait la démesure océanique. Chez Proust, si le crayon danse petit, la prose tourne à plein régime, infatigable.
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