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Auteur à succès passé maître du marketing littéraire, vache à lait courtisée par son éditeur, Prosper Brouillon écrit au kilomètre entre interviews, salons littéraires et juteuses master class. Peu importe le sujet, polar ou roman d’aventures, pourvu qu’il plaise au lecteur et oblige « ce rat cupide à cracher ses vingt euros ». Sa production purement mercantile ne l’empêche pas de se croire arrivé parmi les plus grands de la littérature et de rêver aux plus hautes distinctions. Pour continuer à occuper les têtes de gondole, il lui faut pourtant encore venir à bout de la corvée de remplissage des pages de son prochain roman…
Nous voici donc immergés dans le processus créatif de Prosper, le temps de comprendre la genèse de sa prochaine publication de génie. Le ridicule ne tue pas, heureusement pour notre homme, inconscient de ses platitudes et de ses formules ampoulées. A lui seul, il incarne tous les travers du microcosme littéraire, lorsque sa soumission aux diktats commerciaux finit par faire du livre et du romancier de purs et calibrés produits de consommation. Le regard d’Eric Chevillard est féroce et sa satire perfide. Il s’en donne à coeur joie pour forcer méchamment le trait, au gré d’une dérision grinçante dont on sent bien qu’elle masque une vraie envie de pleurer.
Et tandis que les raides et anguleuses silhouettes en noir et blanc de Prosper, plaquées sur le fond rouge de ses plates chimères romanesques par l’illustrateur Jean-François Martin, viennent, à leur manière décalée, faire écho aux pointes acerbes et cyniques dont se hérisse le texte, le lecteur sourit de tant de verve et d’habileté pour tourner en ridicule une indéniable réalité.
Ce pamphlet bien troussé se dévore d’une traite, dans un moment de fantaisie rigolarde qui n’en fait pas moins mouche.
Prosper Brouillon (quel nom !) est écrivain. Eric Chevillard nous le présente alors qu’il s’apprête à commencer l’écriture d’un nouveau roman, un polar. A moins que cela ne devienne un roman d’aventure ?
Et nous voilà embarqués dans les arcanes de la création. Le lecteur suit alors d’une part le personnage de Prosper et d’autre part la rédaction du polar avec le commissaire Chamoulot et son équipe qui mènent l’enquête.
Quel drôle de roman ! D’ailleurs est-ce bien un roman ? Ce petit texte ramassé (60 pages sur la liseuse) file l’intrigue du polar en livrant les clés du travail de l’écrivain depuis le choix des personnages jusqu’aux rebondissements de l’enquête et au dénouement final.
Mais tout cela est fait avec beaucoup d’humour en se moquant de ce Prosper qui semble appliquer avec plus ou moins de brio des codes prédéfinis pour mettre en scène son polar et vendre ses livres.
C’est vif, incisif, drôle. Même si je n’ai pas compris au final ce que l’auteur voulait nous démontrer.
Vous connaissez Prosper Brouillon ? Non ? Ne me dites pas que vous n'avez pas lu son dernier roman, Les gondoliers, si joliment défendu par Eric Chevillard dans son non moins célèbre Défense de Prosper Brouillon... Après avoir pris son parti face au scepticisme et aux moqueries d'un certain milieu germanopratin toujours prompt à s'ériger en parangon de vertu et à décréter ce qu'est la "vraie littérature", Eric Chevillard nous offre une expérience totalement inédite : une immersion dans le processus créatif de Prosper. L'opportunité de mieux saisir comment ce génie des lettres agence les mots, construit des phrases qui ne ressemblent à aucune autres (ça, il y tient, Prosper, hors de question de risquer la platitude...), une obsession qui le poursuit jusque dans son sommeil.
Dès le début, le ton est donné avec les écrivains cités en exergue, et sous l'égide desquels il se place. Je vous laisse découvrir par vous-mêmes mais je vous préviens, on commence déjà à ricaner et ce n'est que la première page. Cette fois, Prosper Brouillon a décidé d'écrire un polar... ou peut-être un roman d'aventure... il ne sait pas bien encore, mais comme toujours il fait confiance à l'inspiration qui vient si régulièrement le visiter.
"Quelle histoire ? Prosper Brouillon se demande en effet comment poursuivre. Le début est prometteur (il est derrière lui), la fin sera formidable aussi (invitations à la télévision, négociations avec les producteurs de cinéma, placards publicitaires dans le métro) : entre les deux, c'est le moment qu'il n'aime pas beaucoup, la corvée du coffrage, du remplissage".
On retrouve dans cette suite tout ce qui faisait la saveur du premier opus, à commencer par la perfide méchanceté du regard de l'auteur, nourrie par des années de lecture et de critique littéraire. Mais attention, cette férocité n'a rien de gratuit. Si Eric Chevillard s'autorise tous les excès, il n'en pointe pas moins une réalité qu'il est difficile de nier. Prosper cumule à lui tout seul toutes les tares liées à l'évolution du milieu littéraire, que les passionnés n'auront aucun mal à reconnaitre. J'ai beaucoup ri, je l'avoue. Les situations sont si réalistes, les suggestions si finement relevées qu'il est impossible de ne pas se surprendre à glousser méchamment à l'évocation des notes que Prosper inscrit religieusement dans son petit carnet noir (oh là là, ce florilège !) afin de piocher des expressions lorsqu'il en aura besoin. Car Eric Chevillard prend bien soin de faire cohabiter au cœur du processus créatif littérature et marketing, si interdépendants désormais nous explique-t-il ainsi.
"Par bonheur, à l'instar de nombre de ses plus talentueux collègues et amis et cependant invasifs et très surestimés écrivains à succès, Prosper Brouillon a justement fourbi sa plume dans la publicité. C'est sans conteste la meilleure école de lucrative writing".
Franchement, un antidépresseur pareil, ça ne se refuse pas. Quand la situation est si désespérée, mieux vaut prendre le parti d'en rire. Et rien n'est meilleur qu'une méchanceté bien troussée. A commencer par la quatrième de couverture : "Prosper Brouillon n'écrit pas pour lui. Il ne pense qu'à son lecteur, il pense à lui obsessionnellement, avec passion, à chaque nouveau livre inventer la torture nouvelle qui obligera ce rat cupide à cracher ses vingt euros". Je vous garantis par contre que vous, vous ne regretterez pas les quinze euros que vous débourserez pour cette lecture au très bel écrin.
(chronique publiée sur mon blog : motspourmots.fr)
Eric Chevillard avec la complicité graphique de Jean-François Martin propose de nouveau un moment de partage avec son auteur « Prosper à l’oeuvre » de son deuxième roman, et pas des moindre puisque celui ci relèvera de l’exercice d’écriture du roman policier.
C’est un plaisir de parcourir avec simplicité mais également avec lecture hypertexte des planches graphiques dans la psyché de cet auteur. Ce descriptif donne un portrait contemporain inédit en cette année de combat de la profession sur le métier d’auteur aujourd’hui et des questionnements qui y sont liés. Eric chevillard allège son récit avec un regard humoristique et acerbe alternant cynisme et franche rigolade.le roman se lit d’une traite avec un vrai bonheur et attachement à l’auteur Prosper dont on serait bien aller acheter son roman pour parcourir le travail de lecture...
#ProsperàLoeuvre #NetGalleyFrance
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