"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
On retrouve Schneider, le flic désabusé et sans prénom de La Mort dans une voiture solitaire et de Boulevard des allongés. Fanatique de Virginia Woolf et écorché vif, hanté par la mort d'une femme, l'inspecteur principal Schneider, chef du Groupe criminel hante la ville tel un fantôme à bord de sa Lincoln Continental. Il entretient des relations compliquées avec un « Monsieur Tom », ex-avocat d'Assises et homme d'affaires pas toujours recommandable. Il doit aussi enquêter sur la tentative de meurtre qui a laissé son collègue Meunier des Stups entre la vie et la mort.
Voici le grand retour d'Hugues Pagan après presque 20 ans d'absence de la scène littéraire (il a occupé activement la scène audio-visuelle pendant ce temps). Ses livres sont d'impressionnantes radiographies de la vie des flics, telles qu'on n'en a jamais lues avant lui, mais aussi des oeuvres bouleversantes d'humanité. Alternant crudité et lyrisme, élégance classique et gouaille de la rue, son écriture virtuose et sa musique bluesy s'insinuent dans les tripes du lecteur et nous parlent de l'essentiel : le tragique de la condition humaine.
J’avais déjà été enchantée par Le carré des indigents, il en va de même pour ce roman.
Ce n’est pas le bon ordre chronologique mais tant pis, je lirai encore des ouvrages d’Hugues Pagan
Que ce soit l’intrigue, les personnages, le style, tout me séduit chez cet auteur ! De l’art d’évoquer des situations glauques, violentes, avec finesse et pudeur. Et l’action se passe il y a des années, à une époque qui m’est chère
Coup de cœur pour ce polar français : Profil perdu de Hugues Pagan, un ancien flic qui a troqué son flingue contre un stylo et qu'on n'avait pas vu dans les vitrines des libraires depuis de nombreuses années (il écrivait beaucoup pour la télé).
Un excellent polar à la française qui nous change des américains ou des nordiques.
Mais avec un héros (le flic Schneider) digne des meilleurs nordiques et américains.
[...] Il avait cessé de longue date d’essayer de comprendre Schneider. Personne de sensé ne pouvait comprendre Schneider. Tout au plus pouvait-on deviner sans trop de risque de se tromper qu’un jour ou l’autre, pour une raison ou pour une autre, l’inspecteur principal Schneider avait cessé d’avoir une existence propre.
[...] Vous êtes loin d’être un mauvais bougre, Schneider. Vous avez seulement l’art subtil de vous faire des ennemis mortels.
[...] Vous savez que vous êtes un drôle de type. Pas facile de faire le tour, même avec les deux bras et un radar. Schneider sourit. Il avait un curieux sourire, qui n’était pas dépourvu d’un certain charme.
[...] Depuis longtemps, Schneider avait abandonné la prétention stupide d’imaginer ce qui pouvait bien agiter le cœur des hommes.
[...] Mourir n’est pas compliqué. Ce qui est compliqué, c’est de vivre. Peut-être qu’il faut avoir des dispositions pour ça, ou bien avoir commencé jeune. – Comme le piano. Il acquiesça en silence.
Une élégance un peu sèche, un parfum un peu rétro (façon années 90), des personnages bien dessinés, une intrigue bien noire et un ton bien désabusé, une prose bien soignée et des dialogues bien tournés, qui nous prennent pour ne plus nous lâcher.
En prime, une belle histoire d'amour aussi.
[...] L’amour peut parfois revêtir le tour d’une bouleversante alchimie, dès lors qu’on décide de ne plus le considérer comme une simple discipline gymnique.
Inutile de vous dire que l'on va très vite repartir 20 ans en arrière pour découvrir les bouquins précédents de cet élégant vieux monsieur tout de noir vêtu.
Pour celles et ceux qui aiment l'amertume d'un noir bien serré.
Je ne connaissais pas l'écriture de Hugues PAGAN, et j'ai été ravi par ce roman, où chaque page lue nous donne envie de lire la suivante.
Une ambiance, des personnages, une histoire, une deuxième, une troisième, des relations, des liens, tout y est pour faire passer un excellent moment au lecteur.
Des héros qui n'en sont pas, une histoire d'amour, des traces du passé qui a irrémédiablement marqué les personnages principaux...
La vie d'il y a quarante ans, pour ceux qui ont vécu cette période, apparaît dans notre esprit à le lecture de cet ouvrage; on pousse la porte du commissariat en même temps que les personnages, on vit avec eux, on rit et souffre avec eux, tellement l'auteur nous les rend proches de nous, à pouvoir les toucher, à nous donner envie de participer à leur histoire...
A lire absolument!
Première fois que je lisais Hugues Pagan. Très bon bouquin, bonne histoire, maîtrisée, bien écrite, du style.
Je vais de ce pas lire le reste de l'oeuvre de ce monsieur.
Dans les années 80/90, Hugues Pagan s’était taillé une réputation de maître du roman noir. En quelques romans, il avait marqué les esprits et je voyais son nom circuler fréquemment dans la sphère des fans du genre. Ceux-ci ont dû prendre leur mal en patience parce qu’il leur aura fallu attendre vingt ans pour qu’enfin il dévoile sa dernière production. C’est donc avec une certaine gourmandise que j’ai saisi l’opportunité de m’aventurer dans une de ses œuvres. Soyons direct ! Hugues Pagan m’a plus que rassasié.
Sous des apparences de polar classique, son histoire de flic creuse en fait beaucoup plus profond. On suit pas à pas le quotidien de représentants de la loi pendant une enquête dramatique. Une fois installé dans cette lecture, l’intrigue et ses investigations n’ont plus vraiment d’importance. On ne recherche pas non plus de rebondissements à répétition ou des révélations surprenantes. On veut juste se poser dans un coin du commissariat et participer à ce spectacle. Dès lors, seuls l’univers et les acteurs comptent.
Dans une atmosphère sombre, l’auteur a su percer les failles de ses protagonistes et de l’Homme en général. Grâce à l’intervention espiègle de Cherokee, il apporte un peu de scintillement et une antithèse au très funeste Schneider. Mais globalement le récit reste quand même dans une morosité constante qui envoûte le lecteur.
Hugues Pagan a enfanté une véritable perle de roman noir, doublée d’une histoire d’amour. Il a mis son écriture de très haut niveau, travaillée et incisive, au service d’une ambiance très réaliste. Grâce à son passé de flic, il a donné vie à des personnages crédibles d’une grande profondeur. J’ai été emballé par le monde qu’il a créé. Ce polar d’époque m’a prouvé qu’il est un grand écrivain dont la renommée n’est pas usurpée ! Je peux donc vous assurez que je lirai ses autres œuvres, avec une priorité pour « La mort d’une voiture solitaire » qui est la suite chronologique de celui-ci.
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