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Je découvre avec plaisir un nouvel auteur Russe, Ivan Tourgueniev, au travers de "Nid de Gentilhomme et Premier Amour", deux livres en un aux éditions Folio poche.
Commençons par "Nid de gentilhomme", publié en 1859. Ce roman narre principalement l'histoire de Monsieur Théodore Lavretski, installé à l'étranger, marié mais rapidement trompé par sa femme Barbe Pavlona avec laquelle il pensait avoir trouvé l'amour mais qui s'est révélée être son pire échec. A l'époque du 19ème siècle le divorce est encore tabou (à l'instar de l'histoire de Mme Karénine de Tolstoï). Lavretski, emprunt d'empathie, décide d'exiler sa femme (et la fille qu'il a eu avec) et de couper tout contact avec elle, sans pour autant ne plus subvenir à ses besoins.
Après quelques années, il décide de rentrer "au pays" (on entendra en Russie) et de rendre visite à sa grand-tante où il y rencontre Lise (Elisabeth Dmitrievna), une parente éloignée et jeune fille d'à peine 19 ans dont il tombe amoureux. Cette dernière étant promise à M. Panchine, un jeune homme pédant et destiné à un bel avenir, Lavretski va parvenir à instaurer le doute dans l'esprit de la jeune fille et à la faire succomber. Mais cela est sans compter sur le retour de Barbe Pavlona, qui vient retrouver son mari après plusieurs années pour lui demander hypocritement pardon (mais surtout une aide financière déguisée) tout en ayant l'idée de continuer ses péripéties amoureuses, notamment avec le jeune fonctionnaire Panchine avec lequel elle établira des liens étroits.
Très pieuse, Lise ne va pas supporter le manque de valeurs de ce monde et va choisir de faire ses voeux auprès de l'église, au grand damne de tous.
Les personnages ne manquent pas de reliefs, telle que la tante Marthe Kalitine, personne un peu frivole n'ayant pas la langue dans sa poche, femme du beau monde mais qui n'en ait pas moins aguerrie quant aux intérêts matériels et la petitesse de certain. Il y a également sa belle soeur, Marie Dmitrievna, une veuve appréciant les situations théâtrales et souhaitant le meilleur parti pour sa fille Lise, et par la même occasion pour elle aussi. Elle est le portrait de la femme bourgeoise russe, aimant le beau monde, les belles paroles, la belle musique et se distraire autour d'un jeu.
Nous avons aussi le professeur de musique allemand, Lemm, un personnage d'une soixantaine d'année, attachant bien qu'un peu bougon, introverti et sensible. Il n'apprécie guère la présence des fourbes, préférant la douce compagnie de Lise. Il n'a de cesse de rechercher la symphonie parfaite. le début du récit lui donnait de l'importance mais malheureusement il s'efface au fil des pages. Je pense qu'il aurait était intéressant de lui donner davantage d'importance, son caractère ayant pu donner une autre tournure aux évènements, dommage.
La deuxième oeuvre, une longue nouvelle intitulée "Premier Amour", ne m'a pas emballée plus que cela. On y découvre Vladimir Petrovitch, qui lors d'une soirée entre amis qui se mettant au défi de raconter leur premier amour, est le seul à se lancer sur son histoire avec Zénaïde Alexandrovna lorsqu'il avait 16 ans. Zenaïde cette jeune femme de 5 ans son aîné, appréciant la compagnie des hommes, les manipulant gentiment, se jouant de leur personnalité, va entretenir une liaison avec le père de notre narrateur, un père distant mais non moins affectueux. On y découvre la passion, l'amour, l'addiction à un être au travers des sentiments qui y sont dépeints. L'auteur y décrit parfaitement le mal qui nous ronge tous : l'amour impossible. En revanche la fin du récit m'a parue un peu légère, comparé au "suspens" apporté tout au long du récit.
Malgré cela j'ai trouvé l'histoire un peu redondante, sans grand rythme, bien que l'on ne peut nier la qualité de la plume de Tourgueniev. Peut-être est-ce le fait d'avoir ajouter "Premier Amour" après "Nid de Gentilshommes", marquant une succession de deux histoires quelque peu similaires sur le fond.
L'auteur a une écriture caractéristique des auteurs russes : accessible, fluide, empreinte de références littéraires et musicales. Tourgueniev s'attache davantage à la description des personnages qu'à la description de l'environnement en lui même. Il met un point d'honneur à approfondir les caractères de ses personnages, en narrant leur vie afin que nous puissions mieux nous les approprier, afin que nous puissions mieux comprendre leur faits et gestes.
Comme beaucoup d'auteur russe, la religion est présente dans le récit bien que plus partielle comparé à d'autres (Dostoïevski par exemple), même si l'auteur a davantage voulu mettre en exergue la différence entre les russes et l'occident de l'époque.
En conclusion, deux courts romans agréables à lire, transpirant l'âme russe, sur fond d'écriture engagée mais non moins romantique.
Quelle jolie histoire que je viens de lire. L'amour de ce jeune-homme de 16 ans pour cette princesse âgée de 21 ans.
Ah ! l'amour, l'amour avec un grand A pour un adolescent ne peut qu'être vrai.
Vladimir Pétrovitch, quarante ans, raconte son premier amour à travers cette nouvelle.
Il découvre l'amour, ou plutôt il tombe éperdument amoureux à l'age de seize ans de sa jolie voisine et princesse, Zinaïda Zassekine, bien plus âgée que lui. Mais la belle qui connait son pouvoir de séduction auprès de la gente masculine est très capricieuse, parfois agaçante, aguicheuse ; et ne se lassera pas de jouer avec tous les hommes qui franchiront sa porte. Lui aussi viendra à sa rencontre et elle fera de même avec celui-ci. Le jeune-homme sera sous le charme et acceptera tous ses caprices même de se ridiculiser par amour, un amour à sens unique, car, pour elle, il reste qu'un enfant.
Mais parfois le comportement de la princesse sera très changeant, triste, mélancolique voire distant surtout avec lui, ce qui ne laissera pas l'ado indifférent. D'ailleurs, tout cela le poussera à être jaloux, soupçonneux, maladroit. Qui est celui qui met cette demoiselle, celle qui l'aime comme un fou, dans cet état ? Il en dormira pas la nuit, surveillera ses faits et gestes, et en deviendra carrément lugubre.
N'importe qui peut s'identifier à l'auteur et s'imaginer l'ambiance de cette époque.
Être ados, n'est pas facile et encore moins en être amoureux. Alors, c'est avec petit sourire assez triste que je ferme ce petit livre de 96 pages tout en me disant que la vie continue malgré nos échecs de notre jeunesse.
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