"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« La vie est en soi quelque chose de si triste qu'elle n'est pas supportable sans de grands allègements », nous dit Flaubert. Ces « grands allègements », ces échappatoires, Mona Ozouf les a trouvés dans les arts, l'histoire, le rapport à l'autre.
En évoquant tour à tour Henry James, George Eliot mais aussi la Révolution française, l'historienne fait l'éloge de la littérature comme accès à l'ambiguïté du réel et promeut les manières comme rempart contre la barbarie ; elle s'interroge sur la singularité d'une écriture féminine et évoque sa conception d'un féminisme qui laisse une place à la différence entre les sexes.
À bonne distance de tous les enrôlements et de toutes les assignations identitaires, Mona Ozouf maintient inébranlable le souci d'une ligne originale et nous livre ses secrets, ses « échappées belles » qui rendent la vie meilleure.
Au vu du titre, on pourrait penser que le livre appartient à la catégorie des ouvrages de developpement personnel, dans l'air du temps, présentant des conseils et des recettes pour mieux vivre. Il n'en est rien ….
Il s'agit d'un recueil préfacé par Mona Osouf, présentant la transcription de 8 entretiens auxquels elle a participé, menés par Alain Finkelkraut dans le cadre de Repères, émission du samedi sur France-Culture.
Participent également à ces entretiens d'autres invités auteurs ou historiens .
Sous la direction de Finkelkraut, qui distribue la parole, on y échange, entre spécialistes autour « des livres, des particularités de l'écriture et de l'existence féminines, de la civilité, des manières » : ces « grands allégements, ces échappatoires » qui rendent le commerce entre les hommes plus supportable, qui rendent donc, comme le dit le titre, la vie plus légère .
Si l'introduction et 3 entretiens, sur le thème du roman , ont une portée générale tout en s'appuyant sur différents exemples d'oeuvres et d'auteurs, 2 autres, plus spécialisés, sont consacrés exclusivement à 2 romanciers (ères) anglo-saxons Henry James et George Eliott.
Par la suite, les propos prennent une tournure historique et sociologique. Les invités dissertent sur la période de la Révolution, et dans cette période de barbarie, sur la place qui y ont tenue les Arts et les Sciences ainsi que les notions morales de bonheur et de civilité.
Que dire de ma lecture ce l'ouvrage ?
L'introduction trouve d'emblée des échos en moi. Sur le ton de la confidence, Mona Osouf évoque le rapport qu'elle a entretenu dès son enfance avec les livres, mettant en avant leur effet consolateur et réenchanteur. Sa plaidoirie sobre, élégante et convaincante pour défendre la cause des livres, s'adresse à moi, lectrice. Je suis son destinataire.
Ensuite, dans les deux premiers entretiens LES LIVRES POUR PATRIE et LE POUVOIR DU ROMAN, je me sens seulement témoin des propos échangés, mais ils me restent accessibles.
Des entretiens suivants, je me sens étrangère, exclue, car les sujets abordés, très spécialisés, dépassent le plus souvent mes connaissances. De plus, comme l'ouvrage ne transcrit que les propos échangés, il manque tout ce qui fait la vie de l'entretien, ce qui relève du non verbal :l es hésitations, le ton de la voix, le rythme de l'élocution.... J'entends les paroles, mais leur musique est absente.
Il me reste finalement l'impression d'avoir suivi de loin, des conversations érudites ou d'avoir assisté à une sorte de match de tennis lors duquel Mona Osouf renvoyait à chaque échange la balle avec mesure, calme, souplesse et élégance.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !