Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Conrad est le fils de la fondatrice d'une ONG dont l'assassinat à Paris - maquillé en suicide - n'a jamais été élucidé. Il galère depuis, frôlant sans cesse l'illégalité.
À quelques encablures de La ?Havane, Dahlia, abusée par son père, se bat bec et ongles pour éviter à son frère de subir le même sort.
Gravitent autour de la Cubaine et du jeune Français des businessmen douteux, des fonctionnaires corrompus, une séduisante Ukrainienne, un ancien boxeur, des politiciens terrorisés à l'idée d'être éclaboussés par le scandale financier des Panama Papers, et... plusieurs cadavres !
Carl Pineau est en place, l'écriture est assurée, son sens de l'intrigue n'est plus à démontrée et pourtant dans ce nouveau roman il parvient à aller au delà de ses limites. Encore un policier hors normes qui nous entraine de pages en pages sans jamais nous ennuyer.
Cette fois il s'attaque à la corruption avec l'affaire des Panama Papers, entre Paris et Cuba le voyage s'annonçait mouvementé. Conrad et Dahlia sont deux âmes dont les coeurs et les espoirs sont brisés. Leurs géniteurs ont été en dessous de tout, mais cela leur a donné au moins la force de se battre. Conrad a assisté à l'assassinat de sa mère Marthe, mais n'en a aucun souvenir. Il est devenu un délinquant notoire. Quand il commence à se poser les "bonnes questions" un jeu de piste macabre débute. Pourchasser, c'est à l'autre bout du monde - Cuba - où vit Dahlia que des réponses inattendues l'attendent. Amis et ennemis sur le front avec un seul point commun : l'argent sale. Conrad va devoir dépasser ses limites pour sauver sa peau et peut être enfin connaitre la vérité sur la mort de sa mère. Quant à Dalhia elle ne se doute à aucun instant, où va l'amener la construction d'une nouvelle vie avec son frère, Armando, loin de leur père. Paris, Cuba un même combat survivre et trouver la vérité.
https://laliseuseheureuse.blogspot.com/2021/06/pour-quelques-millions-carl-pineau.html
Pour Quelques Millions a été édité par les éditions Lajouanie en juin 2021. Le style de l'auteur est énergique, sans fioritures di bla-bla. Les mots justes pour un rythme effréné, sans négliger pour autant de soigner son écriture: "Le jeune homme se jeta en avant et s'aplatit au sol. La balle le manqua d'un cheveu. Cette fois, il avait perçu la détonation, à l'évidence assourdie par un silencieux. Il roula dans le caniveau et s'abrita derrière une voiture. Après quelques secondes, il entendit la moto démarrer. Il se leva d'un bond, prêt à s'élancer, mais l'engin disparaissait déjà au coin de la rue." (Page 71)
Thèmes: corruption, magouilles politiques, prostitutions, exploitation impunie de la misère humaine.
L'intrigue:
2011. Marthe est retrouvée morte à son domicile. Elle s'est pendue au-dessus du billard. Malgré quelques doutes, la police, faute de preuves incriminantes, conclut à un suicide et classe l'affaire. Mais Conrad, son fils, à l'époque âgé de quatorze ans, ne pouvait pas croire que sa mère s'était donné la mort. Seulement, s'il avait raison, qui avait "pu commettre un acte aussi ignoble? Et pourquoi?
Cinq ans plus tard, le jeune homme découvre que son père a donné un chèque de vingt mille euros à Lazario Nuria, réfugié politique cubain ami de Conrad, alors que les deux hommes prétendent se détester...C'est alors que le cadavre de Laurène Serviez, membre de l'Institut International de Recherche sur la Paix, qui avait servi d'alibi à Joren pour la nuit du présumé suicide de Marthe, est retrouvé par hasard. L'enquête détermine que la jeune femme a été abattue d'une balle dans le dos deux mois plus tôt avant d'être jetée dans un marais près de Fontainebleau. Si Joren est l'auteur du meurtre, pourquoi avoir attendu cinq ans pour supprimer ce témoin gênant? Laurène l'aurait-elle fait chanter? Se serait-elle montrée trop gourmande?
Tous les fils de cette intrigue complexe semblent conduire à Cuba où Miguel, frère de Lazario, personnage peu ragoutant, vit de trafics en tous genres dans le but de partir à Paris se refaire une virginité et commencer une autre vie. Conrad, qui veut échapper aux sbires que Simon a payés pour le descendre, se rend à La Havane, dans le but de découvrir le fin mot de l'histoire.
L'essentiel de l'intrigue se déroule à Cuba après Castro dont l'auteur restitue fidèlement l'ambiance. Celle d'une cité à la dérive, cherchant à aller de l'avant tout en pansant ses plaies. Loin des clichés destinés aux touristes, riches de préférence. Le tout dans un style toujours aussi bouillonnant. "Ils remontèrent l'avenue Paseo Marti, bordée d'immeubles aux couleurs pastel. En traversant une ruelle grouillante, ils croisèrent une grosse Noire, attifée d'un short jaune fluo et d'un haut rouge, qui frappait son mari à coups de parapluie...Sam avait le cerveau embrumé par l'alcool. Les odeurs d'égouts, les ordures obstruant les caniveaux, l'air imprégné d'humidité n'arrangeaient rien...Le long de cette promenade qui menait jusqu'au port, une faune disparate déambulait: femmes à peine vêtues, travestis en talons aiguilles, mendiants, vendeurs à la sauvette." (Page 62)
Ce que j'apprécie avec les romans de Carl Pineau est que, bien qu'il nous plonge dans un univers brutal où règnent le mépris de la vie humaine et le profit à tout prix, jamais il ne sombre dans la vulgarité, ni la violence gratuite. Pour quelques Millions offre un récit vivant, au rythme soutenu, affermi par de nombreux dialogues et des scènes d'action vibrantes de réalisme: "Les consommateurs se turent soudainement. Conrad sentit les regards dans son dos. Pendant quelques secondes, il n'y eut aucun mouvement, le serveur gardait ses yeux braqués sur son vis-à-vis, attendant une explication. Le jeune homme resta coi, immobile. Deux types s'étaient levés et se dirigeaient vers la porte en verre. Pendant un millième de seconde, Conrad regretta d'avoir laissé son arme dans la boîte à gants puis il songea que c'était sans doute mieux ainsi." (Page 131).
Je vous avais prédit, après la lecture de la Trilogie Nantaise, que Carl Pineau s'imposerait parmi les grands noms du polar à la française. Avec Pour Quelques Millions, c'est chose faite!!
Paris, 2011.
Au décès de son mari, Marthe a fait la connaissance de Joren Aethers. Analyste financier international, ce dernier l’a séduite entre deux promesses de placements plus sûrs : combien de temps encore pourrait-elle se fier au secret bancaire de la Confédération helvétique ? De ce second mariage avec Joren – qui ne la satisfait que sexuellement – est né Conrad. Et c’est à quelques pas de l’adolescent endormi que Marthe a été assassinée. Elle a reconnu la voix de son bourreau, et ce fut la fin.
Cuba, 2016.
Miguel Nuria est un sale type. De ceux qui ne peuvent inspirer que le mépris. Pourri par la corruption, père incestueux, violent et porté sur la bouteille, il élève seul Armando et Dahlia depuis la mort de leur mère. Pour Dahlia, c’en est trop lorsqu’il s’attaque à son petit frère. Elle ne le laissera pas le détruire lui aussi. Même si ça signifie qu’ils devront tous deux s’enfoncer dans une extrême précarité.
À 19 ans, Conrad méprise son père, qui se pavane grâce à l’argent hérité de Marthe, brosse son ego à coups de call-girls et serait bien incapable d’avoir une conversation avec son fils – qui doute depuis longtemps des conclusions de la police. Pourquoi Marthe se serait-elle suicidée ? Veuve de ministre et à la tête d’une ONG, elle jouissait d’une notoriété certaine. Le peu d’estime que Conrad porte à Joren – à juste titre – le place en tête de liste de ceux qui pourraient être impliqués dans le drame. Mais Marthe Jarousseau la bienfaitrice n’avait rien de transparent.
Les découvertes que Conrad s’apprête à faire ne l’aideront pas à y voir plus clair. Son père lui cache des choses, Manuela, sa maîtresse, ne la joue pas franc du collier. D’ailleurs, personne, dans cette histoire, ne semble limpide sur ses activités ni sur ses intentions. Et sans vraiment le vouloir, Conrad met les pieds dans une affaire qui va le dépasser…
Quel plaisir de retrouver Carl Pineau ! Comme toujours, il excelle dans le modelage des personnages : aussi détestables que certains peuvent être attachants, tous suscitent une émotion. Introduits en peu de mots de façon on ne peut plus efficace, on suit leur évolution avec une curiosité croissante, sans jamais anticiper leurs réactions. C’est un autre point que l’auteur maîtrise pleinement et qui le caractérise : son refus du manichéisme, qui laisse exploser une véritable humanité. Chez Carl Pineau, les personnages féminins ne sont pas des faire-valoir. À travers Dahlia et Manuela, il exprime une grande détermination, une loyauté sans faille et beaucoup de courage. Conrad, qui recherche ses limites, celles des autres, celles du monde, est très touchant. Malgré la distance qui les sépare, Dahlia et lui ont de tristes points communs, à commencer par leur confrontation quotidienne à une autorité paternelle aussi violente que néfaste, et l’absence de figure maternelle.
À Paris ou à Cuba, les règles sont les mêmes et le jeu suinte l’iniquité : le peuple crève de faim sans un regard des dirigeants qui ne pensent qu’à s’engraisser. Le Malecón vibre au rythme des transistors poussés trop fort et des prostituées qui se déhanchent sur des airs latinos. On s’y promène avec un couteau ou une arme à feu, un cigare au coin de toutes les lèvres et on y vend du rhum sous le manteau. Le besoin d’ivresse de certains nourrit des bouches affamées, pas encore viciées. Quand on vient d’en bas, on s’arrange avec sa conscience et la loi. Là encore, l’auteur n’a pas son pareil pour rendre compte, en quelques mots, d’une réalité sociale.
Sur fond de scandale des Panama Papers, il signe un thriller sans fausse note : le style est incisif, les dialogues naturels, l’intrigue très bien ficelée et toujours crédible. Carl Pineau confirme, s’il en était besoin, son talent pour le roman noir. Après l’inoubliable trilogie des Nuits nantaises, j’avais hâte de le retrouver, de le découvrir différemment. Mes attentes sont comblées ! Je suis épatée par la facilité avec laquelle il a su créer un univers contrasté et pourtant toujours si proche des convictions qu’il exprime à travers ses personnages dans ses précédents ouvrages. Sans se départir de sa verve que j’aime tant, Carl Pineau se pose en fin observateur de la noirceur des hommes et apporte une touche de lumière là où tout espoir semble éteint, grâce à la réflexion qu’il suscite. Il ne me reste qu’à trépigner en attendant son prochain roman.
Avis : BRUT
Après sa trilogie des Nuits nantaises, Carl Pineau a écrit un nouveau roman, dans la collection « policier mais pas que... » des Editions Lajouanie. Une histoire en plein cœur de l’évasion fiscale internationale, entre Paris et Cuba, et qui fait la part belle aux méchants. Avec au milieu de l’intrigue, quelques millions qui font criser moult personnes, dans l’affaire des Panama Papers.
2011, Marthe est assassinée. Ella a déshérité son fils Conrad encore mineur. Années 2016, il a grandi et donne du fil à retordre à son père, occupé à dilapider la fortune de sa femme. Dahlia, elle, cherche à protéger son jeune frère des souffrances qu’elle a connues. Conrad et Dahlia, ensemble, lutteront pour se construire un monde à eux, un monde où l’argent ne prend que l’importance qu’on veut bien lui donner. Mais comment échapperont-ils aux dangereux tueurs qui les traquent ? Comment les gouvernants corrompus prendront-ils la mise en danger de leurs affaires ? Qui trouvera la solution pour faire d’une association douteuse une organisation au service d’une noble cause.
L’auteur montre les dérives du monde occidental et les manques des élites auprès des populations à cause de leurs compromissions et de leurs négations des besoins des peuples. Il a aussi voulu proposer à l’un des personnages principaux, un beau rôle de femme qui se relève et lutte sans cesse pour ceux qu’elle aime.
Il y a du sang, des meurtres, des larmes, du sexe ; c’est cru et violent comme dans la réalité. Au détour des lignes, j’ai pu découvrir le Yamasaki, un whisky japonais, l’Esplendidos et le Cohiba, des cigares cubains, tout un voyage au pays des plaisirs inconnus qui a donné un certain charme à cette lecture qui ne fait pas partie de mon univers habituel.
Je remercie l’auteur de m’avoir fait découvrir « Pour quelques millions » et les Éditions Lajouanie pour le Service Presse.
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