"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
À lire l'histoire de Jack Dempsey (1895-1983) on a l'impression d'être face à une légende et cette légende, c'est l'Amérique.Comment peut-on être aussi violent et aussi timide à la foi, aussi pauvre et brasser autant d'argent, aussi monolithique et aussi complexe, faire rêver tout en distribuant des coups de poing ? La vie de Jack Dempsey est une épopée dans laquelle se succèdent toutes les images qui nous renvoient à l'Amérique.Ethniquement, Jack est toutes les Amériques additionnées : un quart irlandais, un quart écossais, un quart juif et un quart iroquois. Convertis aux enseignements de l'église mormone, ses parents traversent les États (à peine) Unis dans un chariot tiré par des boeufs. Jack naît et grandit dans un western. Devenu mineur, sa vie vire à l'épopée prolétarienne. Il devient un héros de Jack London et de Woody Guthrie. Un hobo qui tombe amoureux d'une prostituée de vingt ans plus âgée que lui et menant une vie dissolue dans les bordels. Plus sentimental que raisonnable, Jack devient une idole sportive avec son soutien, le champion du monde des poids lourds, le titre le plus glorieux qu'un boxeur peut espérer conquérir en ce bas monde. On ne comprend pas l'Amérique si on ne comprend pas la place que tient ce sport dans son imaginaire. Puis Jack part à Hollywood, forcément. Lui qui a été au centre de tant d'épopées et de cauchemars se retrouve dans l'ultime fabrique de fantasmes du monde moderne. Rudolph Valentino et Douglas Fairbanks veulent être de ses amis. La fascination de ceux qui font semblant pour ceux qui sont la réalité ? Quand Jack est éjecté du ring par Firpo, George Bellows peint la scène et Jack entre au musée. Mondialement célèbre. Quand Jack anéantit Carpentier, les matchmakers le couvrent de dollars et Jack entre à la banque. On a sans doute plus écrit sur Dempsey que sur n'importe quel boxeur, à l'exception peut-être de Mohamed Ali, mais on ne sait toujours pas à qui on a affaire. Portrait de l'Amérique en boxeur amoureux n'est ni une fiction ni une biographie de Jack Dempsey. C'est un récit haut en couleur qui égrène les épisodes emblématiques de la vie extrêmement romanesque d'un homme qui a construit la légende plus vraie que vraie d'un pays lui-même sujet aux passions et aux outrances les plus excessives que l'on peut imaginer.
Hasard de mes lectures, un texte, à nouveau, sur le monde de la boxe et surtout un portrait d'un boxeur américain.
Le titre correspond parfaitement au texte et j'ai beaucoup apprécié cette lecture, qui est exactement le portrait d'un homme, boxeur mais aussi l'histoire de l'Amérique, des mythes américains, des rêves américains.
Ce texte a aussi des résonnances actuelles, des résonnances sociales (le Hobo au début de sa carrière, comme Jack London, il se faufile dans les trains pour aller de ville en ville) , juridiques (procès de la première femme de Jack), sportifs (l'un des premiers sportifs avoir trouvé un sponsor et avoir eu une marque sur ses shorts, l'un de ses matches a été le premier a été retransmis à la radio), politiques (épisode de la "color lie" qui permettait à un boxeur blanc de refuser de se battre avec un noir, mais Jack a eu un partner d'entraînement noir, avec qui il s'est entraîné presque toute sa carrière) .
D'ailleurs, l'auteur le dit souvent, la vie de Jack a été des premières fois.
Jack Dempsey, est né en 1895 et mort en 1983, ce qui couvre une longue histoire de l'Amérique, de la fin du 19e siècle au 21e avec tous les changements sociaux, politiques que cette longue période induit.
Jack est toutes les Amériques additionnées : un quart irlandais, un quart écossais, un quart juif et un quart iroquois. Convertis aux enseignements de l'église mormone, ses parents traversent les États - Unis dans un chariot tiré par des bœufs. Jack naît et grandit dans un western. Devenu mineur, sa vie vire à l'épopée prolétarienne. Il devient un héros de Jack London. Un hobo qui tombe amoureux d'une prostituée de vingt ans plus âgée que lui (elle joue du piano dans cette maison close !!!) et menant une vie dissolue dans les bordels. Plus sentimental que raisonnable, Jack devient une idole sportive avec son soutien, le champion du monde des poids lourds, le titre le plus glorieux qu'un boxeur peut espérer conquérir en ce bas monde. On ne comprend pas l'Amérique si on ne comprend pas la place que tient ce sport dans son imaginaire. Puis Jack part à Hollywood, forcément.
Sa vie nous raconte donc l'Amérique et je me suis attaché à ce personnage, digne d'un film hollywoodien.
Il parle aussi de la violence dans la société américaine, et pas seulement sur les rings.
"Je ne sais pas chanter, je ne sais pas danser, mais je peux casser la gueule à n'importe quels fils de pute dans ce bar.".
Nous croisons dans ce texte Jim Tulley, boxeur, écrivain, journaliste, scénariste à Los Angeles, auteur de "vagabonds de la vie" ou Upton Sinclair, auteur de "la jungle", Damon Runyon..
Mais c'est aussi un boxeur amoureux et l'auteur nous raconte ses relations avec les femmes, et en particulier, son premier amour, sa relation, son divorce et un procès médiatisé.
Cet homme a eu une vie romanesque et l'auteur a réussi à nous intéresser sur ce personnage, sur le monde de la boxe et sur l'histoire de l'Amérique.
#PortraitdelAmériqueenboxeuramoureux #NetGalleyFrance
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