#RL2015 C'est aussi le clash chez les Explorateurs de la rentrée littéraire pour lecteurs.com Les critiques Pour-Contre de Séverine et Marie-Florence pour : Popcorn Melody de Emilie de Turckheim
Tom Elliott tient une supérette dans un trou perdu du Midwest. Malgré les rayons désespérément dégarnis, les clients défilent du matin au soir. Ce succès, Tom le doit au fauteuil, devant la caisse, où chacun s'assoit pour livrer ses secrets... Jusqu'au jour où jaillit du trottoir d'en face un fabuleux hypermarché climatisé. Comment combattre un concurrent si déloyal ? Tom n'a que deux armes : sa folie douce et son amour de la poésie.
Au coeur des terres ardentes des Indiens des Plaines, Popcorn Melody porte un regard fantasque sur la quête de plénitude dans nos sociétés d'abondance.
Un roman plein de culot et d'humour qui met le doigt là où ça fait mal. Brigitte Kernel, Cosmopolitan.
Une réussite. C'est Zola en Amérique, « Au bonheur des dames » version rock. Marine de Tilly, Le Point.
Fantaisiste et profond. Olivia de Lamberterie, Elle.
Finaliste du Grand prix des lectrices de Elle.
#RL2015 C'est aussi le clash chez les Explorateurs de la rentrée littéraire pour lecteurs.com Les critiques Pour-Contre de Séverine et Marie-Florence pour : Popcorn Melody de Emilie de Turckheim
Dans un village perdu des Grandes Plaines du Middle-West américain, Tom Eliott tient une supérette, là où son père avait son échoppe de barbier.
Il a conservé le fauteuil, qui trône près de la caisse ... Ses clients s'y assoient et s'y racontent.
Tom griffonne un haïku à l'entrée de chaque client
La prose d'Emilie de Turckheim est si expressive qu'on sent la chaleur de l'été, les tornades qui ne soulèvent que la poussière, que l'odeur des beignets de maïs et du pop-corn tant honni flotte au dessus des lignes ...
Un roman sans prétention mais qui fait se plonger dans cette ambiance si particulière des petites villes qui ne sont pas si tranquilles qu'on l'imagine et où la permanence des pierres renvoie à l'écho des vies qui se sont succédées à cet endroit.
Une belle surprise !
J'avais déjà goûté à la plume d’Émilie de Turckheim il y a quelques années et beaucoup apprécié Héloïse est chauve pour son originalité et sa tonalité singulière. Le moins que l'on puisse dire c'est que l'auteur excelle à créer de vrais univers, à jouer sur l'imaginaire avec une petite dose de poésie et à composer une petite musique bien à elle. C'est vrai que ça fait du bien de sortir un peu des romans basés sur l'autofiction ou sur une réalité brutale à force d'être vraie. Popcorn Melody emprunte aux contes et légendes, au western, à la poésie tout en s'ancrant dans l'histoire contemporaine des États-Unis.
Imaginez une bourgade du Midwest, en plein cœur des États-Unis, un décor désertique et caillouteux écrasé de chaleur, une vallée dortoir dont les habitants ne vivent que par et pour le maïs. Les seuls emplois disponibles étant ceux offerts par l'usine de Popcorn, Buffalo Rocks, à quelques dizaines de miles de là. Dans ce trou perdu, Tom Elliott tient une supérette, au doux nom de Bonheur, aux étals très sommairement garnis. Il prône la tempérance face aux excès de la société de consommation et se refuse à vendre du popcorn, lui dont le visage d'enfant, retenu à l'époque lors d'un casting, orne pourtant les paquets. Tom est un poète - il compose un haïku sur chaque client qui entre dans sa boutique -, mais surtout un homme profondément attaché à ses racines, trempées dans l'histoire d'une terre arrachée aux indiens dont sa mère était une des descendantes. Un beau jour, un immense supermarché est construit juste en face de sa boutique et Tom ne peut qu'observer avec philosophie ses anciens clients changer de trottoir pour des rayons pleins à craquer, des allées climatisées et d'une propreté irréprochables, et des prix défiant toute concurrence. Quand survient un vieil indien, que Tom avait complètement oublié et qui pourrait bien lui apporter une partie de la solution...
Tout le charme de Popcorn Melody réside dans la poésie qui irrigue et porte le personnage de Tom, seul habitant de la ville à avoir fait des études de lettres à l'université, passionné de livres et ne ratant jamais une occasion de se dégourdir la plume. Autour de Tom, c'est un portrait de l'Amérique profonde, le poids des injonctions au bonheur par la consommation, le système capitaliste et bien sûr le destin dramatique des indiens des plaines qui apparaissent en filigrane.
Émilie de Turckheim livre ici un roman à la fois doux et âpre, à l'image de la rudesse des conditions de vies et de la tendresse que portent en eux certains personnages. Tout en rendant un bel hommage à la littérature, au pouvoir des mots, à leur capacité à faire basculer le destin.
Tom Elliott est un personnage qui vous accompagne longtemps, et Émilie de Turckheim est décidément l'un des écrivains contemporains les plus intéressants de sa génération.
Placée au coeur d'un désert de pierres noires, dans l'Ouest américain, cette histoire nous dépayse.
Les conditions climatiques harrassantes, les commerces et la population déclinants de la petite ville de Shellawick dessinent un décor austère et peu attrayant
C'est pourtant là que le héros et narrateur Tom Elliott, sensible et observateur, exerce la profession de vendeur dans son “supermarché” dégarni.
Là qu'il produit nombre de haïkus, inspirés par chacun de ses clients.
Là encore qu'il leur prête une oreille attentive, lorsqu'ils s'installent sur l'ancien fauteuil de barbier pour se confier, se raconter...
Cet équilibre est finalement menacé par la construction d'un grand magasin moderne en face de sa boutique.
Il ya beaucoup de poésie et de fantaisie dans les portraits des différents personnages ( père, mère, professeur, croque-mort, maire...) , de la tendresse parfois , de la dureté souvent et de la drôlerie dans la narration de leurs interactions, de leurs rapports...
Un morceau de la déchirante histoire des Indiens d'Amérique nous est là relaté..
Les paysages arides, les champs de maïs, l'usine de popcorn, l'alcool comme soutien...
Mais aussi, la transmission (de biens, de rituels, de savoirs...), l'amour des lettres, l'écriture, la création...
On n'échappe pas non plus à la réflexion sur la possesssion, la consommation, l'enrichissement...
Un joli moment de lecture !
Bien sûr, il y a des personnages attachants et atypiques, un décor personnifié, si j’ose dire, tellement il fait partie intégrante du récit : on en vient parfois à ressentir cette chaleur du désert.
Bien sûr, il y a une dimension sociale, très bien décrite, de cette Amérique profonde, du problème des petits commerces « engloutis » par les gros, de cette envie de modernité.
Bien sûr, il y a cette idylle qui n’en est peut-être pas une et une cohérence des évènements avec un petit quelque chose de providentiel.
Bien sûr, il y a cette écriture agréable, non dénuée d’humour…
Mais malgré tout cela, ce roman m’est resté indifférent, n’est pas parvenu à me toucher, m’interpeller, me questionner…
Tous les éléments semblaient réunis pourtant. Sauf ce « je ne sais quoi » qui fait la différence…
Commençons par planter le décor : Shellawick, petite ville du Midwest, à l'agonie , rongée par le désert et abandonnée peu à peu par ses habitants. N'y vivent plus que quelques irréductibles, dont Tom, le propriétaire de la supérette locale, "le Bonheur"..
Le fauteuil de barbier de son père trône face à la caisse, et il faut bien l'avouer, attire plus la maigre clientèle que les rayonnages vides, puisque Tom refuse de se soumettre à la politique de surconsommation et ne commande ...que ce qu'il veut..
Nous croisons donc, en ce lieu à l'ambiance si spéciale, un homme complètement déjanté, qui écrit des haïkus sur les pages d'annuaires téléphoniques , une géologue japonaise en talons hauts et totalement alcoolisée, un instituteur à la retraite qui perd la boule, une jeune poétesse écorchée vive, un agent littéraire douteux, un méchant maire, mais surtout les fantômes des Indiens des plaines, martyrisés par cette Amérique flamboyante, qui les a expulsés, parqués, séparés, massacrés, au nom de l'éternelle conquête.
J'ai beaucoup aimé ce roman, son ton faussement léger (car y sont abordés des sujets qui ne le sont pas).. J'ai plus aimé encore l'univers d'Emilie de Turckheim, cette capacité qu'elle a de nous emporter sur ces terres arides et au-delà, cet au-delà étant bien sûr le questionnement sur "l'american way of life", le capitalisme à outrance, l'histoire trop souvent oubliée, des Indiens, l'attachement à ses racines. Tout cela dans un style qui alterne humour et gravité, tendresse et cynisme...
La plume d'Emilie , si originale, ne peut laisser insensible.. Un magnifique récit poétique et quelque peu farfelu, sur la résistance, la mémoire, l'impérialisme économique, une belle histoire à ne rater sous aucun prétexte..
"Les vrais haïkus sont sensibles aux saisons, à la garde-robe de la nature, ils sont pleins de cerisiers en fleur et de vent d'automne. Mais à Shellawick, on manquait de saisons. C'était l'été toute l'année."
Un livre à déguster, à savourer doucement, au rythme d'un petit bled paumé du Midwest américain. Tom Elliott y tient une supérette, où il applique une décroissance farouche. Ce n'est pas s'approvisionner qui compte (de toute façon les rayons sont quasi vides), mais venir s'assoir dans son fauteuil de barbier (lourd héritage paternel) et vider son sac sur les déboires de l'existence. L'erreur serait de se fier aux apparences, rien n'est paisible, les âmes y sont aussi agitées qu'ailleurs, et l'agitation atteindra son paroxysme à l'ouverture inopinée, en face de la supérette, d'un magnifique supermarché très grand très plein très vorace... C'est un roman qui aborde le pouvoir de l'écriture, mais aussi le poids d'un lieu sur le cours d'une vie, et sur le courage de prendre (ou pas) sa vie en main.
Lire Emilie de Turckheim est un vrai plaisir, elle a une plume alerte et riche, on en prend plein les mirettes et c'est très bien ainsi! Si le talent de l'auteur est incontestable, c'est plus l'histoire en elle-même qui pêche quelque peu dans ce roman. Je n'ai pas toujours compris les directions prises par le scénario, ni quels étaient les objectifs poursuivis. C'était assez confus par moments, si cette confusion a probablement était recherchée pour générer une impression d'histoire un peu "barrée", l'effet inverse peut en découler également avec une lassitude du lecteur. On alterne de très bons passages avec des chapitres qui semblent s'intercaler, s'imposer presque, déroutant la lecture en cours. Il en ressort un ensemble assez instable, qui m'a empêché de saisir le roman dans son ensemble.
Blog : https://lorenaisreadingabook.wordpress.com/
Un curieux et joli petit livre qui donne à apercevoir que les grands espaces et les Indiens peuvent encore donner matière à des romans pas forcément épiques mais symboles de résistance, c'est certain.
Et ce joli roman , plein d'humour , parle de résistance dans un bled , nommé Shellawick,perdu au milieu du désert du Midwest. Entre l'usine à pop-corn et la distillerie, plus rien ne subsiste de par la faute du maire.
Reste un jeune homme , Tom, qui ne rêve que de lectures, et qui vivote dans une sorte de magasin( Le Bonheur) quasiment vide d'aliments , mais où viennent se raconter les quelques habitants qui restent. Ce n'est pas un divan qui les accueille, mais un vieux fauteuil de barbier qui appartenait au père de Tom ;
Puis vient s'installer en face, un « vrai » supermarché contre lequel Tom ne peut rien.
A moins que...
Ce roman, difficile à classer au départ (pour moi tout au moins)s'avère au fil de la lecture malgré une certaine loufoquerie bienvenue, bien plus profond qu'il n'y paraît,la disparition des Indiens et des bisons semble être la cause de tout le mal qui accable cette région.
Mais surtout c'est la capacité de résistance, celle de Tom, en particulier ici et aussi celle de rêver , même parfois au » royaume d'absurdie » qui donne toute sa vigueur à ce texte, tout comme le vocabulaire « local » employé qui vaut son pesant de sourires.
Il y a aussi de très jolies formules employées par Emilie de Turckheim telle que ar exemple : »...ses rangements répondaient aux secrètes correspondances de l'âme ...»
Je remercie l'auteur pour ce roman plein d'humour et d'espoir malgré les déboires que tout le monde rencontre;
C'est l'histoire de Tom Elliott ,un épicier trentenaire, poète journalier. Sa boutique est modeste, il ne vend que l’essentiel mais il possède l'humanité... grâce à un fauteuil de barbier. Étant le seul magasin alimentaire du coin, tous les habitants de la petite ville de Shellawick viennent chez lui, acheter des denrées ; par la même occasion ils en profitent pour se confier, des heures et et des heures. Mais bientôt un supermarché s'installe et tout part en déroute.
L'auteur donne la parole à des personnages originaux, le texte est truffé de bons mots, mais jamais l'auteur ne se moque de ses personnages, au contraire , ils sont tous attachants. E. de Turckheim raconte leur blessure, leur peur, leur rêve.
L'histoire est bien menée, elle réussit en racontant des intigues simples et farfelues à créer un rappel historique sur l'histoire du peuple indien.
Un bon roman.
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