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La haine. La haine peut-elle s'emparer des robots ? En théorie, non, mais c'est pourtant ce qui est arrivé à Gesicht dont on apprend qu'il est bien le meurtrier du frère de Adolf Haas. Ce dernier trouve refuge dans une maison sécurisée au milieu des bois et avoue à son épouse qu'il appartenait à l'ordre anti-robots. Pendant ce temps, Hercule s'apprête à combattre l'ennemi des robots, celui-là même qui a tué Astro.
Introduits dans le quatrième tome, Darius XIV et le Professeur Tenma occupent tous deux une place importante dans les chapitres de ce nouvel opus.
Venu faire ses adieux à sa création, le Professeur Tenma décide contre toute attente d'essayer de redonner vie à Astro en état de mort cérébral depuis sa confrontation avec l'ange de la mort responsable de la destruction des robots les plus forts du monde. Ces tentatives de réparation seront l'occasion d'une discussion avec le Professeur Ochanomizu au cours de laquelle seront révélées nombre d'informations sur les travaux passés de Tenma, sur l'origine d'Astro - réincarnation robotique de son fils - et sur ce qu'il pourrait advenir de sa création si elle parvenait à se réveiller.
D'un point de vue narratif, l'intrigue se resserre toutefois autour de Gesicht même si Epsilon et Hercule sont également de la partie avec à la clef un affrontement sans merci entre la créature et ce dernier. du côté de l'inspecteur robot, l'accusation proférée par Adolf Haas concernant la mort de son frère va faire resurgir des souvenirs que la machine avait enfouis. Là encore, Naoki Urasawa et son complice Takashi Nagasaki excellent dans la construction de l'histoire, dans la distillation d'indices et nous offrent un intéressant flashback au cours duquel une troublante révélation va nous être faite : Gesicht est habité par la haine. Entre la protection d'Adolf et le contact permanent qu'il entretient avec Epsilon afin d'anticiper les prochaines exactions du destructeur, Gesicht a fort à faire d'autant plus lorsqu'il devient officiellement la cible du KR. Les informations récoltées par Adolf l'avait mis sur la piste de Darius XIV, une voie qu'il décide de suivre , ce qui aboutira à un échange troublant avec l'ancien leader du Royaume de Perse, source d'informations sur l'énigme Pluto.
En postface de ce tome, les éditions Kana ont inclu un commentaire de Tomihimo Murakami, un critique de manga et Professeur à l'Université de jeunes filles de Kobe Soin. Ce parfait inconnu en France, visiblement spécialiste de l'oeuvre d'Osamu Tezuka, nous explique que Naoki Urasawa a inséré dans Pluto nombre de références et d'allusion à l'oeuvre de l'auteur dont il s'est inspiré - « Black Jack », « Le Roi Léo » - et puise dans d'autres histoires d'Astro pour nourrir son histoire. J'ai lu beaucoup de manga de Tezuka mais ma connaissance de l'oeuvre de l'auteur est trop légère pour apprécier comme il se doit ces clins d'oeil. Toutefois, cela démontre, si besoin était, combien Urasawa s'implique dans son art et montre envers ses illustres aînés un respect qui mérite d'être souligné.
lien vers ma chronique: http://www.lesmiscellaneesdepapier.com/pluto-naoki-urasawa.html
extrait:Comme dans tous ses mangas, Naoki Urasawa amène le lecteur à s’interroger. Ici, sur des questions éthiques vis-à-vis de l’intelligence artificielle, mais il n'approfondit malheureusement pas la réflexion. Bien qu'il n'y ait eu que huit tomes, je trouve que l'intrigue s’essouffle au fil des pages après avoir pris une forte accélération, notamment dans le premier tome. Globalement un peu déçue, un sujet qui ne me parle pas, un manque d'approfondissement psychologique et un rythme dissonant; il a fait de plus beaux mélanges...
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