"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il chante avec une voix d'ange, jongle en s'imaginant voler, grimpe au sommet des arbres pour se rapprocher du ciel.
L'histoire d'un garçon de douze ans qui voudrait s'arracher à la gravitation universelle.
C'est l'histoire d'un garçon, c'est le début de son adolescence et la découverte du sentiment amoureux, du désir de l'autre, de la méchanceté. Il a une particularité qui le rend sûrement plus sensible. Il goûte le monde, le ressent. Il vit avec sa mère et son frère Roland. Moqué par ce dernier - qu'il aime malgré tout - et par ses camarades de classe, il aime à trouver refuge dans son arbre mort.
Il apprend le corps de l'autre avec Irène, la gamine de son âge qui pisse accroupie sur les pommes. Puis il y a aussi la belle Amélie... Il se prépare pour un grand événement : sa communion solennelle, au printemps. Il ne cesse d'y penser dans son arbre mort, où il dépose son offrande : trois morceaux de sucre, une barre de chocolat, quelques biscuits, une poignée de raisins secs, une carotte, une pomme, des mûres, un petit caillou ramassé sur le bord du chemin, taillé comme un diamant, et blanc - blanc comme il est pur.
Il rêve d'être un oiseau, en fait il est un ange. « Au printemps je ferai ma communion solennelle et je dois m'élever, me purifier encore, non seulement me préparer, mais être prêt. » La langue est précise, exceptionnelle. Un très beau roman sur la différence.
Le garçon-narrateur a douze ans et est relativement innocent. Il découvre au fur et à mesure de l'ouvrage la méchanceté des autres, parce qu'il est plus petit, parce qu'il fait partie de la chorale de l'école et qu'il chante bien avec une voix d'ange ; tout cela changera avec la puberté, mais en attendant ce jeune homme est encore "pur", donc gênant pour les autres qui ne peuvent supporter de l'avoir face à eux. Très vite il découvre ce que la vie lui réserve, Roland son frère se charge de le lui montrer : "Roland, c'est donc Roland, le preux chevalier, mais, à l'entendre, son olifant est dans son froc. Sauf que ça n'est pas lui qui souffle dedans, ce sont les filles.(...) Moi je suis Perceval, Perceval l'Ahuri, qui trempe encore ses doigts dans le bénitier et bave sa foi sur ses cahiers." (p.9/10)
Perceval n'est pas comme tous les autres garçons, plus sensible, solitaire, différent. C'est cela qui met mal à l'aise certains qui le harcèlent et le menacent. Encore une fois, la différence fait peur et plutôt que de tenter d'apprendre d'autrui, de le connaître et de savoir ce qu'il peut apporter, certains préfèrent lui faire du mal, par peur de se confronter à ce qu'ils ne comprennent pas.
Roman construit en quatre chapitre du nom des saisons, commençant par l'automne. A chaque saison Perceval change, évolue, découvre, apprend. Une belle écriture qui part parfois dans des régions inconnues -de moi, mon côté terre-à-terre- mais qui toujours nous reprend pour nous emmener un peu plus loin. Beaucoup de sensibilité, d'émotions mais aussi des moments plus légers, plus drôles, c'est l'enfance quoi. Des phrases et un vocabulaire simples, certaines à retenir : "Il faudrait loger une femme dans chaque homme pour l'empêcher de faire couler le sang." (p.144/145)
Un très beau roman sur l'enfance, sur la différence, sur le passage à l'âge adulte et l'abandon des rêves et des illusions (pas pour tous, heureusement).
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