Quand Louis Pasteur découvre le vaccin contre la rage, il ouvre de nouvelles et formidables perspectives à la biologie et à la médecine. Il chargera plus tard ses élèves ou disciples de prolonger ses recherches à travers le monde.
Les jeunes pasteuriens partent pour de longs périples. Parmi eux, Alexandre Yersin, d'origine suisse (il est né à Morges en 1863), naturalisé Français pour les besoins de la science, qui se forme sur le tas et part très vite en Indochine, où il passera le plus clair de sa vie, loin des brouhahas parisiens et des fracas guerriers. Il multiplie là-bas les observations épidémiologiques mais aussi bien géographiques, astronomiques ou météorologiques. C'est que ces jeunes gens sont curieux de tout, Yersin en particulier.Ami du politicien Doumer, Yersin se trouve à l'origine de la ville de Dalat, dans l'actuel Vietnam, puis il s'installe à Nha Trang pour y mener passionnément ses multiples activités de chercheur. Elevage bovin, culture de l'hévéa, des orchidées, de la quinine : il pourrait faire fortune mais tout va au financement des recherches et de l'Institut Pasteur créé entre-temps. La science l'absorbe, il n'aura ni femme ni enfant. Parfois il revient en Europe, mais c'est le plus souvent de loin, à la radio ou par les journaux, qu'il reçoit l'écho des conflits mondiaux et de leurs atrocités.
Il meurt en 1943, conscient mais pas tout à fait amer que son nom n'aura pas la même gloire posthume que son maître, Louis Pasteur, et demeurera essentiellement attaché à la découverte du bacille de la peste à Hong-Kong en 1894.
Biographie, roman ou chronique scientifique,?
Le livre m'a plu, m'a vraiment intéressée, passionnée. L'auteur m'a fait connaître la vie et les découvertes d'Alexandre Yersin
Un formidable livre qui a remporté le prix Femina 2012, où Patrick Deville retrace l’extraordinaire aventure humaine et scientifique que fut la vie d’Alexandre Yersin (1863-1943). Ce génie est presque inconnu parce qu’il n’aimait pas les honneurs. Il s’intéressa à tout : médecine, agronomie, microbiologie, exploration, géographie, cartographie, ethnologie, astronomie, aviation, météorologie, mécanique…https://www.plkdenoetique.com/alexandre-yersin-savant-voyageur/
Patrick Deville retrace à l’aide de documents et lettres, la vie de Alexandre Yersin, découvreur de la peste - en 1894 - directement responsable de plusieurs épidémies au cours des siècles. Une pandémie causée à chaque fois par un bacille - Yersinia pestis – qui se transmet principalement par des piqûres de puces, et s’avère avoir un fort taux de létalité.
Alexandre Yersin voudra, lors de ses études être comme Livingstone, son parangon : savant, pasteur, explorateur et médecin. Né en Suisse, il se fera naturalisé français pour être docteur en médecine puis il ira faire des études à Berlin avec le bactériologiste Robert Koch – découvreur de la bactérie du choléra en 1884 -.
Yersin fera partie des pasteuriens, en l’occurrence adhérer aux préceptes de Louis Pasteur : l’enthousiasme, l’esprit critique, la foi scientifique, la pérennisation de la recherche et le traitement des maladies infectieuses, avec comme corollaire l’enseignement. Mais pour Yersin, ne pas bouger, avec la routine de la vie de laboratoire, ne le comble pas ; il a de plus grands desseins, sa vie doit passer par le terrain : être un voyageur, être un explorateur dans l’âme, être un touche-à-tout ! Bref, dès que possible, il part, loin ! Destination l’Indochine, un terrain propice à la concrétisation de ses rêves, et où il trouvera un pied-à-terre, Nha Trang, un petit village de pêcheurs.
Peste & Choléra, nous invite à suivre et comprendre un homme tenu par des valeurs comme : la simplicité, la droiture, le calme et la mesure, la littérature et comme acmé la solitude.
Ce livre d’une lecture facile m’a permis de découvrir une personnalité forte attachante. Cependant le fil de lecture comprend beaucoup trop de flash-back et de digressions, qui à mon humble avis, compliquent la lisibilité de ce livre.
Si, comme tout le monde, je connais PASTEUR, l’homme, l’institut, les découvertes, les vaccins… j’avoue que je ne connaissais pas Alexandre YERSIN qui, en 1887, a fait partie de la première équipe de l’institut Pasteur.
En 1894, il découvrit à Hong Kong le bacille de la peste et sera celui qui parviendra à vaincre la mort noire. Mais qui s’en souvient ?
Inlassable curieux, YERSIN ne se contentera pas de son travail de chercheur : il sera médecin, ethnologue, agriculteur, arboriculteur, aventurier de la bactériologie, explorateur et cartographe, traducteur d’œuvres en grec et latin, observateur avisé des marées.
Il sera l’un des premiers à posséder une automobile en Asie, s’intéressera à l’aviation, et créera même une boisson à bulles baptisé « Kola-Cannelle », manquant de peu devenir l’inventeur du Coca-Cola.
Installé en Asie, il devient le roi du caoutchouc et du quinquina qui font sa fortune et lui permettent de vivre à sa guise, en dilettante, s’intéressant à tout mais toujours avec l’œil du scientifique.
Pas de passion amoureuse dans sa vie, mais de la raison, de la rigueur et des succès dans bien des domaines.
Il sera idôlatré en Asie où, de nos jours, des rues, des musés portent son nom, sans parler de l’institut Pasteur qui, grâce à lui et à la bande à Pasteur, se sera multiplié à travers le monde et aura apporté la connaissance des microbes et les moyens de les combattre à tous les peuples.
Cette vie incroyable méritait bien un roman.
Et quel roman !
Malgré des termes scientifiques parfois ardus et un va et vient entre le présent et le passé sans repère de date, ce roman trépidant se lit d’une traite car passionnant.
Grâce à Patrick DEVILLE, YERSIN est enfin sorti de l’ombre.
Entre sa Suisse natale et sa mort paisible sous sa véranda de sa grande villa indochinoise, Alexandre Yersin aura vécu milles vies, fait plusieurs fois le tour de la terre, côtoyé des sommités politiques et scientifiques et accessoirement, presque par accident, il aura découvert le bacille de la plus meurtrière maladie de l’histoire de l’humanité et dans la foulée, comment sauver ceux qui en sont atteint. Pour avoir découvert la façon de neutraliser la Peste, Yersin aurait pu avoir le prix Nobel, sauf que ce n’était ni un carriériste ni un ambitieux. Touche à tout, curieux de tout, passionné tour à tour par la botanique, la météorologie, la mécanique, Yersin n’a ni l’envie, ni le temps de faire une immense carrière en microbiologie qui aurait pu faire de lui l’égal de Louis Pasteur. Avec « Peste et Choléra », Patrick Deville nous raconte la vie d’Alexandre Yersin et à travers lui, nous fait revivre la fabuleuse aventure de la bande des Pasteurien. C’est élèves de Pasteur qui, en quelques dizaines d’années pas plus, auront fait faire un bond de géant à la médecine et auront sauvé des millions de vies. Le livre est assez court, les chapitres le sont aussi. Le style est un peu déroutant, pas forcement très facile d’accès, il faut d’y habituer. Il faut s’habituer aussi à une chronologie très éclatée, avec des allers-retours incessants la fin de vie de Yersin entre 1940 et 1943 et le déroulé de sa vie. Il y a même un chapitre, vers la fin, qui se situe de nos jours. Mais sur le fond, ce que Deville raconte, c’est comment ce génie touche à tout a découvert le bacille de la Peste à Hong-Kong sans que cela soit plus important pour lui que ses autres et nombreuses passions. Il aimait chercher, expérimenter et surtout voyager, explorer, arpenter, seul sans jamais être solitaire, doué en tout et passionné de tout, Yersin est un homme très attachant, peut-être un peu étranger aux yeux de ses contemporains et aux nôtres, mais très attachant. « Peste et Choléra » est un petit peu difficile d’accès, il y a quelques longueurs malgré sa petite taille, mais ne manque pas d’intérêt littéraire, historique et scientifique.
Lauréat du Prix Fémina 2012, Patrick Deville méritait largement une belle récompense pour cet ouvrage passionnant, regorgeant d'informations et très bien écrit. En un peu plus de 200 pages, c'est une véritable épopée que nous vivons sur les traces d'Alexandre Yersin – bien prononcer Yersin et non Yersine – un membre trop méconnu de « la bande à Louis Pasteur. »
Nous faisons d'abord connaissance avec cet homme aux multiples talents dans un avion en route pour Saïgon, le 31 mai 1940. Alexandre Yersin qui a découvert le bacille de la peste en 1894, fuit la peste brune en train de ravager toute l'Europe.
L'auteur revient ensuite à l'enfance, à Morges, dans le canton de Vaud, en Suisse, à sa passion pour les insectes, comme son père. Il débute ses études à Marburg, en Allemagne, puis poursuit à Berlin et ne cache pas son admiration pour Livingstone, le célèbre explorateur.
Avec des phrases courtes, incisives, précises et des chapitres brefs, Patrick Deville brosse un tableau détaillé et passionnant de toute une époque pas si lointaine que cela : la fin du XIXe (19e) et le début du XXe (20e) siècle. Alexandre Yersin bouge beaucoup, profitant à chaque fois de ce que les lieux qu'il découvre peuvent lui apporter. À Iéna, chez Carl Zeiss, il achète un microscope qui ne le quittera plus. Dans cette Allemagne où il se forme, il voit aussi les persécutions contre les Juifs puis part pour Paris. Là, il se confronte à l'anti-germanisme et intègre la petite équipe de chercheurs qui se forme autour de Pasteur. Trois ans après, il est docteur en médecine, voyage encore en Allemagne, en Suisse et obtient la nationalité française pour pouvoir exercer la médecine dans notre pays.
Ainsi, Patrick Deville accumule les évènements, les changements dans la vie de Yersin qui n'hésite pas à devenir médecin embarqué à bord d'un bateau et part pour l'Asie, ce qui représente trente jours de navigation, de Marseille à Saïgon. Au fil des pages, nous rencontrons de nombreuses personnes devenues célèbres comme Albert Calmette qui mit au point le BCG avec Guérin, Arthur Rimbaud, le poète et sa petite bande de Sahariens, Joseph Meister, l'enfant sauvé de la rage par Pasteur, devenu concierge de l'Institut Lyautey qui lui fournit 20 chevaux comme bêtes à vaccin, Paul Doumer, gouverneur général d'Indochine à l'époque, etc…
Passionné par la découverte de l'Indochine, Yersin s'installe à Nha Trang, au Vietnam. On l'appelle Docteur Nam. Il est le premier médecin occidental de la région. Impossible de citer tous les lieux où passe notre homme mais c'est en Chine, à Canton (Guangzhou) qu'il réussit à sauver un jeune de 18 ans qui allait mourir de la peste. À Nha Trang, il crée un vrai paradis qu'il ne cesse de développer. Il se lance même dans la culture de l'hévéa, produisant deux tonnes de latex par mois pour Michelin. Il devient aussi, à 67 ans, le roi du quinquina mais ses amis meurent les uns après les autres et là, il n'y a pas de vaccin…
Alexandre décède en 1943, à 80 ans, et sa tombe, bien modeste, se trouve là-bas, au milieu de ce qui fut son domaine. Quel bel hommage a rendu Patrick Deville à Alexandre Yersin, personnage extraordinaire dont la vie et l'oeuvre méritaient de sortir de l'oubli !
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Une biographie d’Alexandre Yersin absolument captivante. Un livre qui ne se lâche pas.
Dans sa série de romans dont les titres finissent en A et couvrent un siècle et demi d’Histoire, le talentueux conteur Patrick Deville, nous fait découvrir Pasteur et la chaîne des multiples scientifiques attachés à l’Institut, en nous entraînant dans les pas de Yersin, découvreur du bacille de la peste, qui, voyageur et explorateur, rejoignit l’Indochine française en 1890 pour s’y établir jusqu’à sa mort. Curieux et infatigable, ce chercheur a su se lancer de nombreux défis et géra plusieurs activités. Autant dire, du grain à moudre pour une biographie passionnante sous la plume géniale de Patrick Deville, raconteur d’histoires, historien et écrivain voyageur :
« Il a découvert le bacille et vaincu la peste. Quitté la Suisse pour l’Allemagne, l’institut Pasteur pour les Messageries Maritimes, la médecine pour l’ethnologie, celle-ci pour l’agriculture et l’arboriculture… il fut en Indochine un aventurier de la bactériologie, explorateur et cartographe… il parcourut pendant deux ans le pays des Moïs avant de gagner celui des Sedangs… l’horticulture et l’élevage, la mécanique et la physique, l’électricité et l’astronomie, l’aviation et la photographie… il devint le roi du caoutchouc et le roi du quinquina. Comment il rejoignit à pied depuis Nha Trang le Mékong et Phnom Penh, pour finalement vivre cinquante ans dans ce village au bord de la mer de Chine. »
« A la mort de Pasteur, la petite bande des apôtres laïcs essaime sur tous les continents et ouvre des Instituts, répand la science et la raison. (…) Des lettres écrites d’un jet à la plume (…) Des sicientifiques lettrés qui savent qu’amour, délice et orgues sont féminins au pluriel. Comme des marins ils donnent leur nouvelle position. Calmette à Alger puis à Saigon puis à Lille. Carougeau quitte Nha Trang pour Tananarive. Loir après Sydney crée l’Institut Pasteur de Tunis, étudie la rage en Rhodésie avant de partir enseigner la biologie à Montréal. Nicolle est à istambul où Remlinger lui succède avant de gagner Tanger. Haffkine le juif d’Ukraine ouvre un laboratoire à Calcutta.Wollman le juif de Biélorussie est envoyé au Chili. Après plusieurs années en Guyane, Simond boucle l’histoire de la peste à Karachi et part étudier la fièvre jaune au Brésil. (..) Une chaîne d’un siècle e demi de long.»
Roux, Thuillier, Chamberlan, Metchnikoff, Wollman, etc, et Céline à qui l’auteur réserve un court paragraphe car lui aussi, Louis-Ferdinand Destouches est un maillon de la chaîne, « le futur Céline, étudiant en médecine, obtient un stage à l’Institut Pasteur. On l’envoie étudier les algues et les bactéries à Roscoff en compagnie du jeune Lwoff. Louis-Ferdinand Destouches prépare sa thèse sur Ignace Semmelweis, le médecin hygiéniste hongrois. (….) Il devient médecin hygiéniste auprès de la Société des Nations de Genève, remplit diverses missions aux Etats-Unis, au Canada, à Cuba. (..) Dans le roman, Louis Pasteur devient Bioduret Joseph. (…) La description de l’Institut est catastrophique. (…) merdier et la puanteur. (…) mais on peut se souvenir de certaine phrase de Yersin : ‘La vie de laboratoire qu’on y mène me paraît impossible une fois qu’on a goûté de la liberté et de la vie au grand air.’ » « … qu’on essaie de s’enfuir au plus loin comme Yersin, ou de médire comme Céline, de trahir et de passer à la littérature, on n’échappe pas à la vigilance du groupuscule. »
Ce roman généreux est écrit avec des mots simples, une syntaxe parfaite, un rythme enlevé, parsemé de touches d’humour caustique. C’est un travail de recherche monumental, tenu par une intelligence brillante au service du partage de la connaissance.
Bref, ce livre savant est une douche de culture. On en ressort plus instruit par le biais d’un vrai plaisir de lecture.
Roman prenant, qui donne beaucoup à apprendre et à connaître au sujet de la découverte du bacille de la peste, de Yersin et de tout ce qui gravite autour de l'Institut Pasteur. Écriture agréable et pleine d'humour ! Très bon moment de lecture !
Formidable ! Ce livre raconte la vie d'Alexandre Yersin, scientifique, découvreur du bacille de la peste, explorateur... C'est passionnant ! Chaque anecdote est intéressante. Le style est brillant et inventif. Un vrai plaisir de lecture.
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