Découvrez les lectures de vos libraires préférés, cette semaine Marie-Rose nous livre ses derniers coups de cœur.
« Savoir-vivre et discrétion », telle est la devise de Leo Pontecorvo, brillant professeur de médecine et père de famille respecté issu de la bourgeoisie juive romaine. Jusqu'au soir où il apprend, au journal télévisé, qu'une gamine de douze ans, petite amie de l'un de ses fils, l'accuse d'avoir tenté de la séduire. Un gouffre s'ouvre alors sous ses pieds. Rien dans sa vie ne l'a préparé à affronter une telle situation. Rien ne l'a préparé à se battre. Au lieu de clamer son innocence, Pontecorvo s'isole et se remémore comment le piège s'est refermé sur lui, entre l'indispensable et trop raisonnable femme, la fillette mythomane, les clinquants parents de l'accusatrice, l'intraitable magistrat, l'avocat pervers... Si la justice est aveugle, l'injustice l'est aussi.L'apparition d'Alessandro Piperno est l'une des meilleures choses qui soient arrivées à la littérature italienne contemporaine. Alexandre Fillon, Le Journal du dimanche.
Juillet 1986. Leo Pontecorvo, brillant pédiatre-cancérologue, juif romain, marié à Rachel dont il a eu deux garçons : Filippo et Samuel (Semi), voit sa vie basculer en un instant. Camilla, âgé de douze ans, qu’il avait emmenée en vacances pour faire plaisir à Semi, l’accuse de harcèlement. Preuve à l’appui, la correspondance de l’inconscient Leo. Sauf qu’il s’agirait du contraire semble-t-il … Malheureusement l’éminent médecin, totalement sidéré par la tournure des évènements, est incapable de réagir à ce coup du sort …
Alors, vengeance d’une adolescente vexée d’avoir été éconduite ou stratégie machiavélique d’un entourage jaloux de sa réussite ?
Leo, d’ordinaire (en tout cas aux yeux des autres) charismatique, sûr de lui, protecteur, admiré par ses amis et craint par ses enfants, perd le contrôle de sa vie exemplaire et va vivre le pire, en passant par la case prison …
Un homme fort qui pourtant n’a jamais su défier sa mère. A toujours dû se montrer à la hauteur de la réussite sociale de ses hypocondriaques parents. Un mari constamment en conflit avec son épouse, qui la laisse toutefois diriger seule la bonne marche de la maison.
L’auteur nous balade dans un récit complexe, parsemé de grandes considérations philosophiques, de flash-back sur sa jeunesse, qui nous éloignent parfois du sujet. Lecture un tantinet laborieuse pour ma part, pas certaine d’avoir envie de découvrir le second volet …
Léo Pontecorvo est un brillant professeur de médecine, une belle famille... et un jour tout s'écroule. Une rumeur qui s'intensifie au fil des semaines, il est accusé par la petite amie de son fils, âgée de 12 ans d'avoir tenté de la séduire. Au lieu de se défendre, de prouver son innocence, il fait l'autruche, se réfugie dans le sous sol, se coupe de sa famille...
Un livre qui ne me laissera pas un grand souvenir, des passages trop longs, des répétitions...
Léo a toutes les qualités de son prénom, il est un « lion superbe et généreux » comme disait Hugo. Il compte sur Rachel, sa lionne, pour assurer son ordinaire et vaquer aux obligations domestiques ; lui survole tout cela car il est beau, intelligent et puissant : on dirait un spot publicitaire de parfum masculin. Au travail il est brillant et admiré, à la maison il se laisse vivre. Tout lui a toujours réussi, l’adversité il ne la connait pas et (c’est furieusement dans l’air du temps), quand elle survient, inutile de lutter, tout finira par s’arranger !
Rita l’aime, comment ne pas l’aimer ? Il l’a séduite, lorsqu’elle était sur les bancs de la faculté de médecine et lui sur l’estrade. Tout le monde l’aime : la lionne, les lionceaux, ses petits patients de l’hôpital, leurs parents, l’équipe médicale, ses étudiants, ses étudiantes surtout, la femme de ménage et la gamine de douze ans qui s’est fait inviter chez lui au prétexte qu’elle est la copine de son fils cadet. Il aime être aimé, (qui n’aimerait pas ça ?), mais il a toujours été fidèle à sa lionne, se contentant d’apprécier sans y toucher le désir qu’il suscite…léonin vous dis-je.
Le roman débute sur une note légère, souvent drôle et ironique, comme le portrait savoureux de l’une de leurs amies, bourgeoise fortunée et communiste, défendant le « peuple » et toutes les petites gens qu’elle aime tant…à l’exception de toutes celles qui croisent sa route !
Leo est imprudent, ingénu et confiant quand Rachel est prudente, avisée et modeste. Les disputes ne durent pas, il boude, elle fait le premier pas (« allons, ne fais pas l’enfant, j’en ai assez de deux et ils sont déjà à table là-haut ») et il redevient charmant.
Grâce aux documentaires animaliers de tous poils, nous savons que c’est la lionne qui, faisant l’essentiel du travail, dirige la vie de famille. Lorsque le lion, peureux et honteux, s’enfuit et que, cette fois, la lionne ne réagit pas, le roi est nu. Il s’enferme dans sa honte, dans son incapacité à lutter et il sombre. A un point tel que la lionne et ses lionceaux, qu’il aimait tant et qui vivent désormais sans lui, soient finalement contraints de « nettoyer et payer la note ».
Avec une intrigue, somme toute assez mince, dédaignant la convenue dénonciation de la calomnie et du système mediatico-judiciaire, Alessandro Piperno brosse le tableau d’un homme comblé, aimé et admiré qui va tout perdre par ingénuité et pusillanimité.
La langue est superbe : l’évocation d’un souvenir d’odeur de café (p395) est magnifique, « l’image des joues de grenouille de Dizzy Gillespie » ou celle, vue d’avion, des « deux embarcations intrépides qui gagnaient le large, (faisant) penser à deux spermatozoïdes serpentant en quête d’une occasion » (p361) sont admirables. On en trouve de ce genre à peu près toutes les deux ou trois pages. Voilà un roman original, puissant et raffiné qu’on ne peut pas lâcher et à la fin duquel on se dit que l’auteur serait capable de nous raconter, s’il existait encore, la folle aventure d’un annuaire téléphonique en nous jetant au fond d’un fauteuil sans autre issue que de l’écouter, un sourire béat au coin des lèvres dans l’attente impatiente d’un nouveau numéro.
Un grand ponte de la médecine pédiatrique italienne se voit accuser de pédophilie sur une adolescente de 12 ans, amie de son fils cadet. L’accusation est si soudaine et tellement grave, que Léo PONTECORVO foudroyé par la nouvelle, n’essaie même pas de se justifier, de se défendre, il préfère laisser les évènements prendre possession de sa vie, en détruisant sa carrière, en se voyant bannir par les siens et tous ses amis, il finira par s’isoler dans son sous-sol, oublié de tous et attendre la mort plutôt que d’essayer de sauver son honneur. Se sachant innocent de ce dont on l’accuse, il préférera se laisser envahi par un fatalisme suicidaire qui viendra à bout du grand homme qu’il était. Ce roman ne manque pas d’intérêt, mais l’écriture prolixe de l’auteur noie l’essentiel, à savoir l’accusation portée contre le personnage et l’inertie de celui-ci pour se sortir de là, qui aurait pu être plus développée, plutôt que de s’évader à chaque chapitre vers d’autres moments de sa vie qui n’expliquent pas toujours pourquoi il réagit comme cela. Beaucoup de passages longs et inintéressants, du babillage dans un style très académique, mais du babillage tout de même. Je n’ai pas accroché malgré un début prometteur et une verve tout italienne, satyrique à souhait quand il s’agit de disséquer une certaine élite de la société romaine.
Juin :
La liste de mes envies de Grégoire Delacourt
Jocelyne Guerbette, mercière à Arras dont la vie n'a réservée à ce jour qu'un destin de faible envergure, voit sa vie basculer quand elle apprend qu'elle est la gagnante de l'Euro millions et que 18 millions d'euros s'offrent à elle. La question bateau, que feriez-vous si vous gagniez une somme importante au loto, Jocelyne doit maintenant y réponde et ce n'est pas chose facile. Ces envies sont raisonnables, ses désirs assagis depuis de longues années et sa soif de posséder est quasi inexistante. Elle sent que cet argent peut la conduire bien plus loin que ses propres rêves, l'avenir qu'elle entrevoit lui fait peur et ses craintes vont se matérialiser bien au-delà de de ce qu'elle aurait pu imaginer. Un roman que l'on lit d'une traite, car l'auteur nous entraîne avec un savoir-faire affirmé dans cette histoire qui peut semblait banale mais c'est cette banalité, ce quotidien, ce vécu, qui nous lie si facilement à son personnage et qui donne envie de suivre les aventures tragi-comiques de cette petite vendeuse de boutons, car chacun de nous est à même de vivre un jour cette aventure, une chance sur 76 millions, et de se trouver dans cette inextricable situation, qui renforce l'image d'un vieux dicton désuet : «l'argent ne fait pas le bonheur». Certainement que bien des Jocelyne Guerbette s’y sont brûlées les ailes pour que de nos jours, il soit encore si terriblement d'actualité. Un tout petit roman qui nous livre tant de questions et nous fait réfléchir sur notre condition et ce que l’on voudrait vraiment voir changer dans notre vie. Je pense que la longueur de chacune de nos listes en dirait long sur notre capacité à appréhender la vie et les moments de bonheur qui l’égrènent jour après jour.
L’armoire des robes oubliées de Riikka Pulkkinen
Comment au travers d’une simple robe, le monde dans lequel vous évoluiez, peut vous apparaître tout à coup si différent de la réalité dans laquelle on vous avait élevé. C’est le cas d’Anna, qui ac-compagnant sa grand-mère, atteinte d’un cancer, dans ses derniers instants, va découvrir par ha-sard, une vieille robe oubliée dans le fond de l’armoire de son aïeule et faire ressurgir un passé qui risque d’être dévastateur pour les membres de sa famille. Secret de famille, non-dits, tromperie et souffrances morales, sont les ingrédients de ce roman au style un peu suranné. L’amour qui lie Elsa et Martti, contre vents et marées, bien au-delà de l’infidélité et de la maladie est décrit avec force et émotion et nous transporte dans ce tourbillon de sentiments contraires. Mais l’histoire d’Eeva et de son patron, ne m’a à aucun moment touché, peut-être est-ce dû au ton volontairement ou non impersonnel utilisé par l’auteur, « l’homme » pour Martti ou bien « l’enfant ou la fillette » pour Eleonoora, qui rend leur rencontre fade, leurs rendez-vous clandestins, leur amour banal et inachevé. Pourtant la liaison de Martti va marquer bien des êtres qui lui sont chers et avoir des répercussions bien des années après, jusqu’au comportement ambigüe de sa petite-fille Anna, qui se cherche, et n’a pas réussi à devenir une adulte épanouie, à cause de ma mère vivant dans le déni. Une lecture un peu fastidieuse, avec de vrais moments intenses et des longueurs interminables.
Ce livre s'inscrit dans la grande tradition de l'introspection jusqu'à l'excès parfois. Le renoncement d'un homme injustement accusé qui finit par se terrer dans sa cave et par être oublié d'une femme trop droite et trop bien pensante. C'est la déception d'une vie qui l'a trop gâté qui se joue dans cette cave avec une forme de punition suprême, il y a autant de génie que de longueur au fil des pages
Vraiment déçue par ce livre que j'ai fini par lâcher au 2/3 du bouquin. Je n'ai pas du tout accroché aux malheurs de ce médecin. J'avais tout le temps envie de le secouer, je ne parvenais pas à trouver crédible ses réactions, ses ruminations... Bref, ça ne m'a pas donné envie de lire d'autres ouvrages de Piperno (dommage, car j'aime beaucoup la littérature italienne)
Le piège posé par une gamine perverse amène un chirurgien reconnu,bon père de famille,à se terrer dans son sous-sol,ne sachant comment se vdéfendre,bien qu'innocent.Occasion de revisiter sa vie.Roman dense,très interressant mais avec parfois trop de digressionsqui font perdre le fil de l'histoire.Dommage.
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