Découvertes littéraires, auteurs à suivre et lectures indispensables
Une femme tombe enceinte d'un fils. Naît entre eux une relation fusionnelle, nécessairement malsaine. Au fil du temps, le garçon devient ainsi le chef-d'oeuvre de sa mère.
Jusqu'au jour où il rencontre sa future épouse... Pour la mère, commence un jeu pervers, celui de manipuler, d'étouffer et de briser ce couple. Car qui mieux qu'elle peut aimer dignement la chair de sa chair ?
En explorant la notion d'incestualité et le complexe de Périandre, Harold Cobert entremêle dans ce roman modernité et tradition, suspense et mythe, pour mieux conter l'ascension et la chute d'un garçon devenu homme, ainsi que la folie froide d'une mère.
Découvertes littéraires, auteurs à suivre et lectures indispensables
Et bien il faut dire que cette lecture est arrivée à point nommé ! Quoi de mieux, quand de retour de Grèce, on se trouve à nouveau propulsée au pied de la veille Corinthe ! Le mythe de Périandre est un des ressorts de ce roman, il donne véritablement le rythme à l'histoire, son caractère tragique, aide à s'imprégner des personnages modernes et à trouver du relief au texte qui m'a paru parfois un peu long par des tournures répétées et beaucoup de superlatifs pour décrire le lien de la mère à son fils. Mais ce roman est surprenant aussi car il tient en haleine jusqu'au bout et nous amène au moment où on s'y attend le moins à revoir notre point de vue, revoir les choses, les sentiments, reconsidérer la façon d'aimer et donc à douter, je n'en attends pas moins de la littérature. Je découvre Harold Cobert grâce à lecteurs.com et le concours qui m'a permis de lire ce livre, merci donc, c'est un auteur que j'aurai curiosité à lire de nouveau.
Une femme enceinte d'un fils qu'elle adule comme un roi, elle veux tout contrôler dans sa vie même ses fréquentations, a tel point que quand son mariage bas de l'aile et sa femme devient pratiquement folle, il part pour mettre fin à ses jours et laissse son fils seul. Un roman un peu noir
Très agréable à lire l'histoire d'une femme qui, une fois enceinte, décide de se consacrer entièrement à son fils, de tout lui céder, de tout lui faire découvrir et de tout lui sacrifier. L'impact de ses décisions sur la vie de son enfant a l'air bénéfique mais une telle relation entre une mère et son fils est elle saine ? En tout cas, quand le fils trouvera l'amour, la femme qu'il rencontre trouvera t elle sa place ?
Une mère possessive, un fils adulé, un père évincé, voilà une famille totalement dysfonctionnelle qui se disloque lentement au fil des pages de ce roman.
Aucun des personnages n’y a de nom, ils sont juste désignés par ce qu’ils représentent, le père, le fils, le parrain, la marraine. Tous participent plus ou moins consciemment à l’éducation intransigeante et exclusive de cette mère maladivement centrée sur son fils chéri, « la chair de sa chair ».
L’élevant sur un modèle élitiste, elle est omniprésente dans la vie de ce dernier et décide tout à sa place : elle lui inculque sa propre passion de l’art, choisit son futur métier de commissaire-priseur qu’elle rêvait d’exercer, le pousse à fréquenter une multitude de jeunes filles pour ne s’attacher à aucune. Et ce garçon intelligent et sensible cède à toutes les exigences de sa mère avec une soumission déconcertante.
Faisant de la tragédie grecque l’inspiration de son roman, Harold Cobert revisite le mythe de Périandre, le tyran sanguinaire de Corinthe qui fut élevé par une mère abusive et incestueuse et tua, entre autres, tous les membres de sa famille et, de sa plume percutante, il intercale cette légende antique dans le fil de son récit.
Ce roman ouvre un gouffre sous nos yeux qui inspire effroi et stupeur et j’en ressors déroutée et quelque peu secouée par sa fin si sombre. Le réalisme de cette histoire est palpable et il me laisse une certaine amertume dont je ne peux me défaire.
Espérant qu’aucun fils n’ait à subir une influence maternelle si destructrice, je me console en me disant que ce conte est une création originale, née de l’imagination d’un auteur inspiré.
Merci à lecteurs.com et aux éditions Robert Laffont pour ce roman.
Tout d'abord un grand merci pour l'envoi de ce livre.
Un livre que j'ai eu plaisir a découvrir malgré une couverture loin d'être attrayante mais l'histoire en est tout autre.
L'histoire de cette femme qui tombe enceinte d'un garçon et qui va faire d'elle une mère.
Mais une mère plus que possessive, une mère amoureuse, amour exclusif, malsain et destructeur.
Elle va évincer tout ce qui pourrait nuire a la relation unique qu'elle a instaurer avec son fils.
Elle l'éduquera en fonction de ces désirs, maternel, charnel, sexuels...
Alternant avec le conte de Périandre que j'ai découvert au fil des pages, cette mère qui entretient des relations incestueuse avec son fils causant sa perte, on voit ici comment une mère peut basculer du coté sombre.
Dans ce récit on y croise la future épouse qui au prix de bien des sacrifices sera enceinte a son tour mais en fera les frais et subira les frasques de sa belle mère qui une fois de plus arrivera a ses fins.
Une histoire troublante ou l'attachement maternel sort de son contexte normal.
Un roman choc très bien écrit en miroir qui pose questionnement sur la maternité et qui nous laisse dans une sidération étonnante.
Dans un roman aux allures de conte moderne (les lieux ne sont pas précisés et les personnages ne sont pas nommés, ils restent à l’état de figures : la mère, le fils, la belle-fille, le petit-fils), Harold Cobert réactualise l’histoire de Périandre. Les chapitres alternent entre histoire antique et récit moderne, afin de bien marquer du sceau du destin la trajectoire des personnages. Et pourtant, l’histoire de Périandre n’est pas un mythe, comme celui d’Oedipe. Périandre est un tyran qui a régné sur Corinthe au 6e siècle avant J.C et il est tout ce qu’il y a de plus réel. C’est lui qui est à l’origine du « diolkos », ce système de rampe qui permettait aux navires d’éviter de contourner le Péloponnèse, avant le percement de l’isthme de Corinthe. Kratéa, la mère de Périandre, souhaite garder l’amour exclusif de son fils et pour cela, tente de la séduire et d’empêcher son mariage. L’issue de cette relation incestueuse sera tragique.
De nos jours, nous suivons une mère qui, depuis son accouchement, va devenir omniprésente à chacune des étapes de la vie de son fils. Les jalons qui marquent une vie d’être humain en général et d’homme en particulier (entrée à la maternelle, enfance, adolescence et premiers émois amoureux, rencontre amoureuse, mariage, expérience de la paternité) sont parasités, phagocytés, accaparés par cette mère, qui devient de plus en plus envahissante. Après avoir méthodiquement fait le vide autour du couple qu’elle forme avec son fils (exit le père puis le beau-père), elle peut l’avoir tout à elle, dans une relation malsaine et exclusive. Quand le fils rencontre celle qui deviendra sa femme, le conte bascule presque dans le thriller. Le lecteur est spectateur de l’étau qui se resserre autour des personnages, a envie de secouer ce fils qui ne réagit pas et ne voit pas où est le problème et l’anormalité dans le rapport avec sa mère. Quand la belle-fille s’en aperçoit enfin, il est trop tard.
Je ne connaissais pas Harold Cobert et j’ai beaucoup apprécié son livre. L’écriture est très épurée, c’est pourquoi je rapprocherai ce roman d’une tragédie grecque, il ne manquerait que les chants du chœur pour commenter l’action et nous faire éprouver terreur et pitié. Encore que… contrairement à Oedipe et Jocaste, aucun des personnages ici n’éprouve de culpabilité devant les actions commises ; c’est donc plutôt l’horreur qui domine devant tant de perversité du côté de la mère et une certaine sidération devant l’aveuglement du fils. La chute est à la fois brutale et amenée avec une sorte de délicatesse perverse avec un jeu d'écho par rapport au début du roman... on en reste sans voix !
Merci à lecteurs.com et aux éditions Robert Laffont pour cette découverte, je pense que j'irai lire d'autres romans de cet auteur.
Encore un auteur qui en est à son 15ème roman et que je découvre avec grand plaisir. La couverture très kitsch m'a un peu rebutée et je craignais ce qu'elle pouvait cacher. En fait, elle ne correspond en rien à la teneur du roman et ne lui rend pas du tout hommage.
Une mère donne naissance à un fils (aucun des deux n'est jamais nommé) et installe avec lui une relation fusionnelle, exclusive, exagérément intime, malsaine, voire monstrueuse. L'enfant est à la fois le fils, l'ami, le confident, l'amant fantasmé. Elle façonne l'homme qu'elle veut qu'il devienne, pour son bien dit-elle; rien n'est trop beau pour cet enfant, puis cet homme. Personne ne doit venir détruire son œuvre et surtout pas une épouse.
Le mantra répété à satiété en début de roman par la mère : "puisqu'elle était sa mère" sonne presque comme une menace dans son itération.
L'emprise, l'étouffement, sous couvert d'amour ira jusqu'au drame.
Cette tragédie moderne croise ses fils avec la tragédie antique du mythe de Périandre, roi de Corinthe, et de sa mère Kratéa; celle-ci aime son fils de façon démesurée, quasi incestueuse et ne peut accepter qu'il puisse un jour aimer une autre femme plus fort qu'elle. Elle usera d'un terrible stratagème pour le garder pour elle qui conduira Périandre vers la violence et la folie.
L'auteur insère dans le roman des chapitres sur le mythe créant ainsi un jeu de miroir entre les destins de ces deux mères et de leurs deux fils et revisitant le mythe à l'aune du présent. La tension s'installe et s'accroît au fil du roman car on pressent que l'histoire ne peut pas bien se finir, le mythe nous laisse entrevoir une fin tragique.
L'auteur nous donne à réfléchir sur la maternité, sur ce que veut dire aimer pour une mère. Où fixer la limite entre possession et amour altruiste? Quelle belle-fille n'a pas ressenti, parfois, qu'elle était l'intruse dans la relation privilégiée entre un fils et sa mère?
Outre une très belle plume qui adapte le style en fonction de l'époque : il se fait très métaphorique et imagée pour le mythe, plus moderne et nerveux pour la relation de la mère et de son fils, j'ai beaucoup aimé ce roman pour la découverte du mythe de Périandre que je ne connaissais pas, pour la construction originale du roman en miroir, pour le traitement très inhabituel de la relation mère-fils, socle du développement futur de l'enfant.
Je remercie lecteurs.com et les éditions Robert Laffont pour cette découverte et ce très original moment de lecture.
Un chef d'oeuvre de psychologique.
Avant de découvrir ce livre (gagné par tirage au sort grâce à Orange Fondation), je ne connaissais pas le complexe de Périandre. Proche du complexe d'Oedipe, ce mythe de la Grèce antique fait référence à la relation que Périandre, roi de Corinthe eut avec sa mère Kratéa. Une relation très, trop, intime.
En faisant référence ponctuellement à cette légende, l'auteur narre en parallèle la fiction moderne, d'une mère pour son fils unique. Son amour pour lui est total, démesuré. Son fils représente tout pour elle. TOUT. Elle a sacrifié sa carrière pour l'élever. Et évincé le père qui aurait pu souhaiter une relation plus mesurée entre la mère et l'enfant.
Peu à peu elle le façonne, selon ses propres projets. Avec la certitude absolue de lui donner ce qu'il y a de mieux pour lui. Elle lui détermine ses gouts, ses études, sa carrière, ses amis, son mode de vie, ses préférences musicales et artistiques. Un mode de vie luxueux semblable à une prison dorée, gardée jalousement par une mère omniprésente.
Vient l'âge adulte. La mère s'occupe de tout, même des premières relations intimes du fils. Lui ordonne de rester libre. Volage. Saurait-elle supporter la présence d'une belle-fille? d'une rivale?
Puis tout s'effondre. Après avoir suivi aveuglément les choix de la mère, le fils désormais adulte tombe amoureux. Sous couvert de bienveillance et d'amour, la mère s'immisce encore et toujours plus loin dans la vie de son fils. Sans surprise cette relation maternelle malsaine provoque des tensions dans le jeune couple.
La narration est fluide, légère. Le lecteur est un spectateur externe. Les prénoms ne sont pas utilisés (mais des termes comme "la mère" ou "le fils") et pourtant cela ne gêne pas la lecture, au contraire. Cela renforce le sentiment d'assister à distance à cette situation.
Le personnage féminin est subtile. Bien que perverse et étouffante, on se prend par moments à considérer cette femme comme une personne juste un poil trop excessive. Puis le rapport de force reprend de plus belle et la relation apparait de nouveau inadaptée.
Ce livre soulève plusieurs thème de psychologie et philosophie:
- La relation toxique mère-fils et ses conséquences sur l'enfant devenu adulte
- Quelle liberté un humain possède-t-il quand toutes les facettes de sa personnalité ont été façonnées par un être extérieur?
- Etre un parent aimant justifie-t-il tous les comportements?
Pour terminer je retiendrais cette phrase, répétée, martelée tout au long du récit "Il en serait ainsi, puisqu'elle était sa mère". La maternité ne justifie pas tout, bien au contraire. Ce récit donne à réfléchir aux jeunes parents sur leur rapports à leurs enfants (comme c'est mon cas). Quels choix j'insuffle à mon enfant, parfois involontairement? Est ce le mieux pour lui? Est ce que je lui laisse suffisamment de liberté pour se forger lui même son propre caractère?
Un roman excellent!
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