"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Victime d'un AVC, un romancier de 71 ans est en panne, tétanisé, incapable d'écrire une ligne. La commande d'une mini-série sur les Rolling Stones par des producteurs en vue est un miracle inespéré. Il accepte sans hésiter, lui qui méprise les biopics, le milieu du cinéma et les inusables clichés sur les années pop. Voilà l'apprenti scénariste lancé dans un projet sur la première époque des Stones, entre l'arrestation de Keith Richards et Mick Jagger pour usage de stupéfiants, en 1967, et la mort stupéfiante de Brian Jones, en 1969. Intitulée Satanic Majesties, la série montrera comment des voyous, compilateurs de musique afro-américaine, devinrent en l'espace de deux ans les stars androgynes que l'on sait.
Apaisé, le septuagénaire peut poursuivre la passion scandaleuse qu'il partage avec Esther, sa ravissante belle-fille de 23 ans. Mais tous deux le savent, leur amour sera éphémère. Il ne durera que ce que durera chez elle la beauté du diable, tandis que ses forces à lui déclinent tout aussi diaboliquement. D'où la coloration sombre et émouvante de leur histoire ; d'où la souffrance que leur cause la moindre séparation.
L'écrivain de nouveau inspiré se prend au jeu de Satanic majesties. Par la grâce d'Esther, il renoue avec une part d'innocence et fait ressurgir Marianne Faithfull, Anita Pallenberg ou Brian Jones de l'abîme du temps. Et si l'innocence de l'homme s'enfuit avec les années, l'exceptionnel brio de ce roman prouve si besoin était le souffle éblouissant de Simon Liberati. Parfois burlesque, souvent bouleversante, addictive, effrénée, la plus belle aventure d'un écrivain saisissant au vol les dernières bribes que la vie lui accorde.
Tout y est ou presque. j'ai découvert l'univers de "défonce" des Stones que je connaissais mal car bien que ce soit mon époque, je n'était pas attirée par leur musique . Je l'ai appréciée plus tard. Ce livre a une vision dure et ironique sur le vieillissement , avec tous les problèmes que cela entraîne surtout chez un personnage qui s'est pas mal défoncé lui aussi et qui s'offre une histoire d'amour avec sa belle fille qui pourrait être sa petite fille. j'ai eu du mal accrocher au début du livre , la fin était plus captivante . Bien écrit , mais je l'ai trouvé l'histoire glauque et triste malgré la petite note d'espoir à la fin .
Un écrivain de 71 ans en panne d'inspiration se voit confier le script d'une série télé consacrée aus Rolling Stones.
Il vit une histoire d'amour avec sa belle-fille de cinquante ans sa cadette.
On a donc deux histoires.
Celle des Stones et celle d'un écrivain sur le déclin.
Il est pas mal question d'alcool, de drogue et de sexe.
L'écriture est intéressante même si j'ai trouvé le tout souvent brouillon.
J'ai failli arrêter ma lecture au début
Je n'avais pas percuté que Simon Liberati est le mari d'Eva Ionesco.
Un ressenti en demi-teinte pour cette lecture.
J’ai été interpelée par le titre du roman qui est aussi celui d’un film dans lequel jouait Mick Jagger. Le quatrième de couverture a confirmé mon intuition : il y a bien un rapport avec les Rolling Stones dont je suis fan.
Le sujet principal porte sur la vieillesse : un écrivain sur le déclin raconte, sans complaisance, sa dégénérescence intellectuelle et physique alors qu’il a le sentiment de vivre ses derniers jours aux côtés de sa jeune compagne aussi lumineuse que névrosée. La commande d’un scénario pour une série sur les deux années qui ont précédé le décès du guitariste Brian Jones en 1969 va peut-être lui permettre de remonter la pente. C’est l’occasion de nous raconter quelques petites anecdotes sur des personnages qui ont gravité autour des stars du rock comme Marianne Faithfull et Anita Pallenberg.
Pas mal du tout, même si cette chronique d’une décrépitude annoncée est, par son sujet, plutôt déprimante mais, heureusement, ponctuée d’ironie et d’humour.
Il a soixante et onze ans. Il est écrivain, mais un AVC lui a coûté son inspiration. Incapable d’écrire une ligne, il accepte à contre-coeur sur la proposition d’un producteur , de scénaristes une série sur les Rolling-Stones. Pour continuer à exister, pour pouvoir se regarder (avec dépit) dans un miroir, et être encore à la hauteur dans les yeux de la jeune femme qui partage sa vie (et accessoirement recevoir quelques subsides pour compenser les insuffisances de sa trésorerie).
Entre deux anecdotes qui constitueront les scènes du biopic, il se plaint beaucoup. De la vieillesse qui se révèle être un naufrage, pour citer le général de Gaulle, de ce corps qui le lâche, de l’échéance d’une fin de vie, d’un bilan qui lui paraît dérisoire. Même s’il est adepte de l’autodérision, la blague est malgré tout bien cruelle.
S’il est difficile de trouver des raisons de se réjouir de ce discours, le vieillissement nous attend tous, le ton reste léger, en particulier pour décrire les manies d’Esther, la compagne de ses vieux jours, fille d’une de ses ex, et qui l’appelle Mimi !
Le roman fait aussi la part belle au thème de la série sur laquelle « Mimi» travaille. Mais il s’agit essentiellement de courtes évocations d’épisodes de la vie du groupe et de ses satellites, Marianne Faithfull, Anita Pallenberg … Alcool, drogues, et succès difficiles à gérer : les exactions des stars des années soixante-dix en font des victimes d’une époque dont ils n’ont pas compris les enjeux.
Le roman est très bien écrit, on aurait aimé quelque chose de plus développé sur les Stones. Le thème du vieillissement est le mieux traité, et confère donc à l’ensemble une ambiance assez morose.
252 pages Grasset 17 Août 2022
#Performance #NetGalleyFrance
Performance était un film où le beau Mike Jagger interprétait son propre rôle, un chanteur star, Simon Liberati en a fait un roman où son narrateur, vieil écrivain poussif après un AVC, enfreint encore, et peut-être, pour la dernière fois, les règles de la bienpensance établie.
Car, malgré ses soixante-et-onze ans, le narrateur semble faire un doigt d’honneur, presque ultime, en entretenant une liaison amoureuse avec sa belle-fille de moins de vingt-cinq ans ! Seulement voilà ses neurones étant un peu en bernes, il n’a pas écrit depuis trop longtemps. Et quand on n’a plus la jeunesse pour entretenir l’amour, il faut au moins l’argent.
Heureusement deux jeunes producteurs, très dans la norme, lui proposent d’écrire un scénario sur l’épisode de l’arrestation de Keith Richards et Mick Jagger en 1967 ainsi que la mort de Brian Jones retrouvé dans une piscine en 1969. Peut-être qu’ils finiront par le prendre aussi comme assistant artistique, du moins il l’espère ? Car, il en connait un rayon le papy sur ce groupe mythique : des anecdotes, de nombreuse petites révélations sur la période puisqu’il a bien connu Marianne Faithfull, la petite amie de Mick.
Le mot « groupie » fut inventé pour les Stones. Et, la jeune Marianne Faithfull, très amoureuse de Mike, n’imaginait pas l’enfer dans lequel elle allait tombée en étant amoureuse de son chanteur. Le monde entier se rappelle que, lors de la descente de police dans la villa, elle a été retrouvée nue, raide défoncée, enroulée dans un tapis de fourrure. De plus, et l’époque s’y prêtait, Mike, bi-sexuel, ne s’empêchait aucune nouveauté !
Simon Liberati n’épargne rien ! La description de la vieillesse, la décrépitude du corps, les baisses de régimes côtoient les envolées romanesques et sexuelles de son héros.
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2022/08/17/simon-liberati-performance/
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