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À partir des photographies prises par Spencer Ostrander sur les lieux des tueries de masse des 20 dernières années aux États-Unis, Paul Auster retrace l'histoire de la violence par arme à feu, de la "préhistoire" du pays jusqu'à aujourd'hui, et fait ainsi l'état des lieux d'une problématique qui divise cette nation en deux camps irréconciliables, à l'heure où la possession d'armes à feu n'a jamais eu autant le vent en poupe et où l'on assiste à une recrudescence des homicides par balle dans les 40 plus grandes villes du pays. Si Paul Auster s'empare de ce sujet, c'est parce qu'il est grand temps que l'Amérique décide quel peuple elle veut être et quel genre de nation elle veut incarner.
Une plongée aux origines de la fracture du pays. Un plaidoyer pour l'union d'une nation.
Un essai de Paul Auster et des photos de Spencer Ostrander pour mieux appréhender le phénomène de la violence par armes à feu aux États-Unis.
J'avais envie de comprendre la fascination exercée par les armes à feu sur les Américains, de disséquer ce comportement qui me paraît sinon dangereux, au minimum inconséquent et qui est pourtant constitutif du droit américain.
Puisqu'en effet, le port d'arme est légalement autorisé par le deuxième amendement de la Constitution américaine : "Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, il ne sera pas porté atteinte au droit du peuple de détenir et de porter des armes."
Bien sûr, je peux comprendre qu'une arme soit indispensable aux militaires, à la police ou même aux tireurs sportifs, je n'y vois a priori aucune objection.
Mais, comment peut-on vouloir faire entrer cet "objet du délire" dans son "home sweet home" - dans le but de "se protéger" disent-ils - avec tous les risques que cet attirail fait encourir à sa famille, à ses enfants ?
Dans l'Utah encore très récemment, on parlait de mettre un cours sur les armes à feu au programme des classes de maternelle ! Oui vous avez bien lu, des maternelles !
La culture des armes à feu a donc encore de beaux jours devant elle… Avoir une arme serait une condition de survie essentielle pour beaucoup d'Américains : environ 393 millions d'armes circulent ainsi dans ce pays.
Si Paul Auster a écrit cet essai concis et non moins précis, c'est que son histoire familiale porte les cicatrices indélébiles de la violence qu'une arme y a engendré. Il a en effet appris sur le tard que sa grand-mère avait assassiné son mari avec un pistolet…
Dans ce livre, il va partir de cette histoire personnelle difficile avant de chercher dans la culture, l'histoire américaine et la constitution, les symptômes du mal qui ronge l'Amérique et qui provoque chaque année des dizaines de milliers de morts.
40000 morts par balle, suicides et homicides confondus ; 80000 blessés… Ces chiffres font froid dans le dos !
Paul Auster complète cet essai argumenté de nombreux exemples de psychopathes de la gâchette qui ont perpétré de véritables carnages sur le sol américain.
Les photographies en noir et blanc de Spencer Ostrander sont le fil conducteur de ce récit : le photographe a immortalisé des lieux de tueries.
Bien qu'il ne s'agisse que de vues de bâtiments, de commerces, d'écoles (en extérieur et parfois à l'intérieur), elles sont glaçantes car ces photos "cliniques" portent une tension palpable, on y cherche les stigmates de la violence passée…
Sorti en 2023, ce livre essentiel me semble plus que jamais d'actualité !
Aucune question ne divise plus profondément les Américains que le débat sur les armes à feu. Il y a actuellement plus d'armes à feu que d'habitants aux États-Unis, et chaque jour plus d'une centaine d'Américains sont tués par balles et deux cents autres sont blessés. Ces chiffres sont si importants, si catastrophiques, si disproportionnés par rapport à ce qui se passe ailleurs, qu'il faut se demander pourquoi. Pourquoi l'Amérique est-elle si différente ?
Paul Auster essaye de comprendre et commence son texte par son histoire personnelle et les conséquences tragiques des armes qui ont marqué sa propre famille. Il agrandit sa réflexion à l’histoire de ce pays né dans la violence, des premiers colons aux guerres indiennes, de l’esclavage à la prohibition, des Black Panthers à la place de la NRA, de la naissance du capitalisme à l’ère Trump, sans oublier le fameux 2ème amendement de la constitution. Tout un héritage de de violence.
Il insiste sur le fossé philosophique qui sépare les pour et les contre, ceux pour qui c’est un dogme fondamental de la société américaine et ceux qui souhaitent y mettre fin. Ceux qui pensent que le problème vient des armes à feu et ceux qui pensent que ce sont les personnes qui les manient. Un fossé infranchissable qui empêche toute discussion, aucun des deux camps ne semble vouloir faire un pas. Dans ces conditions, Paul Auster est très pessimiste pour l’avenir. De l'école primaire Sandy Hook à Uvalde, de la First Baptist Church, de Sutherland au Pulse Night Club d'Orlando, aucune leçon n’a été apprise, aucune mesure concrète n'a été instituée. Tant de morts, tant de vies terminées, ruinées, interrompues, gâchées.
Il compare très justement l’automobile et les armes à feu, deux symboles des Etats-Unis et de la liberté. S'il y a eu des améliorations constantes et progressives de la sécurité routières au fur et à mesure que l’automobile se propageait (la naissance du permis, l'introduction de ceintures, etc.), il n'y a eu aucun prise de décision proportionnée au maniement croissant des armes à feu.
L’essai d’Auster est accompagné des photographies de Spencer Ostrander. Pendant deux ans, à travers tout le pays, il a pris en photo les sites des plus grandes fusillades de ces dernières années. En noir et blanc, ces clichés ne montrent rien de sanglant. Juste des lieux, vides, tristes, d’une banalité exemplaire. Rien ne les distingue d’autres écoles, d’autres églises, d’autres supermarchés. Ce sont pourtant des théâtres de sang.
En tant que français il est terriblement difficile de comprendre l'inébranlable attachement d’un pays au droit de porter une arme. Paul Auster nous donne quelques clés.
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