Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Il est évident que la fortune pour le moins tardive de ma grand-mère a joué un rôle important dans cette histoire. Sans tout cet argent, mes parents ne seraient jamais revenus s'installer dans le Finistère. Et moi-même sans doute, je n'aurais jamais quitté Brest pour habiter Paris. Mais le vrai problème est encore ailleurs, quand il a fallu revenir des années plus tard et faire le trajet dans l'autre sens, de Paris vers Brest.
D'abord, cette vieille dame qui tend son bras à un vieil homme. L'aide à descendre des escaliers. Serviable.
Ça commence ainsi.
Ou presque.
Le viel homme lègue sa fortune à cette vieille dame. La grand-mère du narrateur.
Ça pourrait commencer ainsi.
Mais en vérité, l'argent n'est que le cristalliseur. L'histoire a commencé avant.
Avec la mère.
La famille quitte Brest. A cause d'un scandale. De l'argent détourné. Vite, ils partent, direction le sud, et la mère déteste partir, et déteste les raisons de leur départ, elle déteste le sud. Elle déteste surtout laisser la domestique et son garnement seuls avec sa mère. Avec la fortune de sa mère.
Alors le fils reste à Brest.
Vit au-dessus de chez la grand-mère.
Devient ami avec le fils de la domestique...
Quand il revient, quelques années plus tard, le narrateur a au fond de ses valises plus qu'un manuscrit sur sa famille. Les réponses à quelques mystères. Et si au passage il faut écorcher la mère, le père, assassiner la grand-mère, tant pis !
Ce pourrait être une histoire banale de mère abusive, égoïste, assoiffée de fortune.
Ou une mère protectrice, prête à tout pour préserver sa famille, même à arracher quelques têtes à l'hydre pourvu que la bête survive. Tout dépend du tropisme émotionnel finalement.
En tout cas, la plume est affûtée, brillante, réjouissante.
Je découvre Tanguy Viel et n'ai qu'une hâte, m'y replonger
J'ai plongé dans l'écriture caustique et élaborée de Tanguy Viel avec ce livre acheté d'occasion ! Une famille, un héritage, un personnage satellite mais central de cette histoire, aux vents marins du Finistère. Un pied à Palavas-les-flots un autre à Paris pour compléter le tableau.
Le ton ne manque pas de drôlerie, sans éviter d'égratigner avec lucidité les affres familiales, complexifiées dès qu'il y a de l'argent en jeu...!! C'est différent et incisif !!
Tanguy Viel parle un peu de Paris, sort quelques méchancetés sur le Languedoc-Roussillon mais l’essentiel du roman se passe à Brest, avec vue sur la rade… Le narrateur n’en peut plus des tensions familiales. Pour évacuer tout ça, il veut écrire un roman familial mais, dans ce cas-là, rien n’est simple, surtout avec sa mère !
Brest, ville entièrement détruite après la seconde guerre mondiale, devait être reconstruite pour que tout le monde voie la mer mais « quelques riches grincheux » ont voulu récupérer leur emplacement… « Alors, à Brest, comme à Lorient, comme à Saint-Nazaire, on n’a rien réinventé du tout, seulement empilé des pierres sur des ruines enfouies. »
Le décor est planté. Restent les personnages avec Louis, le narrateur, Marie-Thérèse, la grand-mère, les parents de Louis, le fils Kermeur et sa mère, femme de ménage chez la grand-mère. Chaque semaine, Louis, en bon petit-fils, accompagne celle-ci jusqu’au cimetière puis mange avec elle au Cercle Marin où l’on retrouve « une France antique et royaliste ».
Le père de Louis, ancien vice-président du Stade Brestois, a dû déménager à Palavas-les-Flots où sa femme tient une boutique pour touristes. Suite à un trou de 14 millions de francs dans la caisse du club, il ne pouvait plus rester dans sa ville surtout qu’il avait recruté un attaquant brésilien, Juan César, avec un faux passeport… Pourtant, il marquait des buts mais le procureur n’aimait pas le foot…
Le 20 décembre 2000, Louis revient de Paris à Brest, en train, pour passer Noël en famille dans la maison achetée sur la côte sauvage depuis le retour de Palavas, grâce à la fortune de la grand-mère, heureuse héritière d’un vieillard rencontré au Cercle Marin. Après un mariage et trois ans de vie commune, elle a récupéré tout l’argent qui tente bien le fils Kermeur. « Ami » du petit-fils, il a, à son passif, un épisode au supermarché.
Justement, un chapitre est consacré à lui. Voyant la mère de Louis lui faire la tête, il nous gratifie d’une formule originale : « Ma parole, mais ta mère a avalé un cimetière ! » Le ton du livre est là, souvent aigre-doux comme lorsque Louis sussure, encore à propos de sa mère : « Elle m’a caressé la joue, et pour moi c’était comme une lame de rasoir qui m’arrachait la peau. »
Footballeur ou écrivain, Louis n’a eu que le second choix au contraire de son frère. L’écriture de son roman familial « pour effacer le mal » parviendra à rendre la dignité au père mais, pour le fils, Paris-Brest sera plutôt Brest-Paris.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
On a tous des comptes à régler avec nos parents, de la distance à mettre parfois avec notre famille. Il parait que ça montre qu'on a grandi...
Pour le narrateur de cette drôle d'histoire, c'est un peu plus compliqué : derrière le règlement de comptes, il y a les silences (ô combien pesants !) du père soupçonné de détournement de fonds dans son club de foot, il y a un frère qui ne révèle pas son homosexualité, une grand-mère qui a épousé un millionnaire au bord de la tombe et est devenue une héritière, et il y a la mère, hautaine, petite-bourgeoise étouffée par son serre-tête et ses principes.
Et il y a Louis, le narrateur, qui peine à trouver son équilibre dans cette famille et qui ne trouve son salut que dans la fuite, dans l'amitié du fils Kermeur (Erwan, celui qui est évoqué dans Article 353 du Code Pénal) et dans l'écriture d'un roman familial.
Des accents autobiographiques, un parfum de rancune, une ironie latente et une habile construction (un roman dans le roman) qui égare le lecteur, voila qui est malin et qui se lit d'une traite !
Une maîtrise remarquable pour ce suspens amer où faiblesse, honte, lâcheté, veulerie, cupidité sont talentueusement observées. Un effet photographique de zoom avant/arrière, d’ombre et de lumière donne au texte un rendu très visuel. Une grammaire émérite rend la narration simple, efficace, dépouillée et fluide. Dès les premières pages, alors que Tanguy Viel décrit la ville de Brest, le cadre de son roman, on reconnait immédiatement une plume d’exception.
Authentique est l’adjectif qui vient à l’esprit pour évoquer « Paris-Brest ».
L’environnement, tout d’abord, est superbement décrit : la Bretagne nous apparaît dans toute sa splendeur : une terre sauvage, robuste et cinglante comme les vents qui la balaient. Une atmosphère mystérieuse, voire inquiétante.
Les sujets traités, ensuite, sont tout simplement justes, sans fioritures, taillés à la serpe, comme les visages burinés des marins.
L’argent, la famille mais aussi la lâcheté que tout le monde ressent un jour ou l’autre dans sa vie, la nécessité de faire des choix et l’angoisse qu’ils inspirent…
Ce roman passe par toutes les palettes de blancs, de noirs et de gris pour mieux dépeindre les sentiments contradictoires de cette famille qui n’en a que le nom, pour mieux dessiner la complexité des relations qui oscillent perpétuellement entre sincérité et sauvegarde des apparences.
C’est le premier roman que je lis de cet auteur et j’ai vraiment été emballée par son style d’écriture : pure, efficace, précise, incisive et fluide. On a quasiment l’impression de l’écouter nous raconter son récit. Ce roman est original dans le sens où il pose la question des conséquences d’un récit personnel sur l’entourage de l’auteur.
La force de l’écriture et du talent de cet auteur est de parvenir à introduire une bonne dose de suspens, d’intrigue dans ce récit familial.
Tout se déroule à Brest, berceau de la famille du narrateur : une grand-mère à la fois digne et indigne, reçoit en héritage 18 millions de francs alors que son gendre est accusé de malversations au sein d’un club de foot pour une somme de 14 millions… Au centre de cette famille, la mère particulièrement manipulatrice et dépourvue de scrupules, froide, distante…tient plus de la marâtre des contes de fées que de la figure maternelle douce et aimante !
L’argent est au cœur de cette intrigue et de cette famille qu’on sent bancale, désunie avec de grandes rivalités : la mère voudrait s’approprier la fortune de sa mère pour effacer les dettes de son mari, ne plus avoir honte et mener grand-train, le narrateur est rongé par la culpabilité de s’être laissé entraîner à dérober 200 000 francs à ma grand-mère… Lorsqu’il se décide à écrire sur sa famille, c’est clairement pour lui le seul moyen de continuer à vivre sans étouffer sous le poids des secrets et non-dits qui étaient la règle jusqu’alors….mais quelles seront les conséquences pour lui et les siens de cette confession écrite ?
Les personnages, leur personnalité et leurs interactions sont particulièrement bien croqués par la plume de l’auteur, de manière toujours concise et très précise.
A la fin du livre, on se demande comment l’auteur a pu faire tenir une histoire si dense et riche en moins de 200 pages !
C'est un roman familial avec pour décors la Bretagne, son atmosphère pluvieuse, son fameux "Cercle Marin" accueillant la bourgeoisie locale. C'est une sorte de huis clos, où la mère tient une place prépondérante et assez détestable, le père a trempé ( ou pas ) dans une histoire de détournement de fond, le grand déshonneur de la famille, surtout de la mère, attachant une importance énorme au 'qu'en dira t-on'.. Le narrateur, le fils, apparait comme assez effacé, très influençable, surtout pas le fils Kermeur, qui l'a 'choisi' comme ami. Ne se cache-t'il pas derrière cette soit- disant influence pour excuser ses actions et sa lâcheté? Le fils, décide donc d'ecrire un livre sur tous ces non-dits familiaux, sa haine envers sa mère, sa lâcheté face à Kermeur..
Un vrai noeud de vipères admirablement bien décrit!
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