"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans le lieu-dit la Montagne perdue, Détélina, une jeune femme hantée par la mémoire des mineurs de fond, veille sur son fils Léo, un enfant hors du commun, qui ne s'exprime que par un rituel minutieux de dessins et de couleurs. Quand arrive du Donbass, terre de combats, un étranger sur un side-car d'une autre époque, l'enfant se laisse peu à peu approcher. Mais que cherche cet homme qui bouscule leurs habitudes, ce frère d'exil qui rend leur quotidien plus lumineux ?
Depuis Le Pont de Ran-Mositar (prix France Télévision 2005), Franck Pavloff poursuit une oeuvre à l'écriture ciselée et puissante où évoluent des « perdants magnifiques » qui vivent aux frontières du réel et de l'imaginaire, et reconstruisent un monde de liberté.
« Par les soirs bleus d’été » de Franck Pavloff @editionsalbinmichel
Vous souvenez-vous de la suite?
....j’irai dans les sentiers, picoté par les blés, fouler l’herbe menue. »
A. Rimbaud
Je suis restée en «émotion totale» avec ce roman quelques heures durant
En 4eme de couv on peut lire « (...) des « perdants magnifiques » qui vivent aux frontières du réel et de l’imaginaire... » comme c’est juste!
Detelina est « coincée » entre une mère qui ne se souvient plus d’elle et son petit garçon autiste
Et voilà un étranger, homme providentiel qui arrive à cheval sur un side-car d’un autre temps, comme lui, venant d’on ne sait trop quel pays, mais le seul en tous les cas qui parvient à « communiquer » avec le petit Leo.
Lequel apprivoise le mieux l’autre entre ces 3-là.... ? Parmi les 4 si on compte la mère qui pensait à l’époque avant Alzheimer : « sa fille une pauvre idiote qui avait bradé sa jeunesse pour quelques instants de plaisir. »
Leo grandit « l’un se débattait pour se faire une place au soleil, l’autre entrait dans le tunnel de l’ombre. »
Et cet étranger lui fera prendre conscience de sa solitude....
élevé par son père, sans mère, il veut rendre hommage au 1er en partant à la recherche de la seconde...
elle, a grandi sans père, très très proche de sa mère, jusqu’à la fin...
« (...) elle évolue dans des mondes parallèles. Comme son fils. Qui d’elle ou de lui se calque sur l’autre ? »
Lui aussi Stepan, -euh, Stephan ou Stephane? En quête de sa mère avec ce mince indice : une carte postale et un lieu mais 6 portent ce nom dans le monde.... Le rapprochement de ces 2 adultes-là nous occupe quasiment tout le livre et c’est tant mieux c’est le meilleur moment d’une rencontre non?
Et « Déchiffrer les notes d’une même partition n’autorise pas à jouer aussitôt en duo. » comme c’est joliment écrit p 134
Alors fricoteront - fricoteront pas?!? Ahaha à vous de le lire pour le savoir!
En revanche on a bien une petite idée sur les intrigants secrets croisés de ces deux « familles... »
Prévisible mais la fin.... ce sera à nous de l’imaginer.... moi j’y pense encore!!!
@oliviadelamberterie un roman « comme un film de Pialat » vous aimerez c’est sur!
ON SE RETROUVE SUR INSTA pour d'autres livres en photo EMMANUELLEM06
Un très beau roman qui envoûte par sa prose magnifiquement poétique, où le monde merveilleux d'Alice se mêle à celui de Détélina, lui permettant d'accompagner son fils Léo qui l'a « devancée dans la Maison du miroir ».
Passionnée et hantée par l'histoire d'une époque révolue peuplée de mineurs de fond, dont un père inconnu parti vers des cieux plus radieux, Détélina s'est repliée sur elle-même, se consacrant à son fils avec sa logique d'enfant extraordinaire dans son univers coloré, et à sa mère pour qui elle est devenue la gentille demoiselle à l'odeur de calendula.
« Elle est en solitude depuis longtemps », pour reprendre les termes de l'auteur, avouant à sa mère : « c'est étrange, j'aime des gens qui n'existent plus... ou comme toi, maman, qui existes si peu...ou comme Léo qui n'existe que pour lui...».
Son fragile microcosme va cependant être bouleversé par l'arrivée de Stepan, sur un vieux side-car vert que Léo adopte et appelle «sauterelle». Un homme dont elle ne sait pas ce qu'il fuit ou ce qu'il recherche, avec ses souvenirs d'un autre pays minier meurtri par la guerre, ses cicatrices physiques et morales, ainsi qu'une carte postale d'un coin de France nommé Montagne Perdue, un trèfle à quatre feuilles et les poèmes de Rimbaud, en héritage du passé de son père.
Je ne peux que vous inviter à vous laisser séduire par cet émouvant récit dans lequel « les merveilles d'Alice et les illuminations de Rimbaud vont à l'unisson à travers la Montagne Perdue », « territoire où viennent s'échouer des mémoires égarées ».
Un coup de coeur dès la couverture tirée d'une oeuvre de Paul Klee, dès le titre: début d'un poème de Rimbaud et s'ajoute le nom de l'auteur qui a écrit l'impérissable Matin Brun. Dès les premières pages est évoquée la Petite Cantate de Barbara.
Trois personnages principaux: Détélina, Léo et Stépan (il faut ajouter Simone, la mère de Détélina qui détient le secret des origines). Détélina tient un gîte depuis cinq ans, proche d'une mine abandonnée probablement dans les Cévennes: lieu-dit la Montagne perdue, son fils Léo est un enfant mystère (autiste? ce n'est pas dit et c'est tant mieux) et Stépan arrivé depuis peu, d'un pays de l'est en guerre (Estonie?) Il est jardinier du gîte et s'est approprié d'une roulotte comme logement. Il apprivoise Léo qui d'habitude fuit les contacts mais qui est intéressé par le side-car militaire de Stépan qu'il compare à une sauterelle. Pas de père pour Léo, fruit d'une brève rencontre. Détélina recherche son père tandis que Stépan dont le père vient de mourir (enterré en hâte sous les coups des snipers) recherche sa mère avec peu d'indices: un nom de lieu et une carte postale.
Méfiance puis attirance entre les personnages.
Une histoire émouvante, un suspense, une belle écriture souvent poétique.
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