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Par un banal dimanche après-midi, Stresa, la jeune directrice de la Ménagerie du Jardin des plantes est loin de se douter que l'innocent petit nuage aperçu par sa fenêtre est le signe avant-coureur d'un « cataclysme » dans la bonne ville de Paris !
Un platane surgit au beau milieu de la rue de Rivoli, volontaire et conquérant. Peu après, de petites forêts colonisent les grands axes de la capitale... Une « pandémie végétale » aux conséquences surprenantes va s'y propager, et la Nature y reprendre ses droits.
Phénomène qu'une poignée de scientifiques iconoclastes tenteront de comprendre. Transformation de l'espace urbain qui va remplir d'aise et de... consternation les habitants de la capitale.
Quelques semaines auparavant, un ours miniature d'une espèce inconnue avait enfoui son noyau de mirabelle dans la terre du square Adolphe Chérioux, dans le 15e arrondissement.
Une vaste fresque, une fable d'aujourd'hui, où Renaud Lachamp déploie sa verve singulière et son imagination fertile. Une ode à la bonté qui ré-enchante l'écologie, sans excessive naïveté. Et sans se priver, ici et là, d'humour cocasse et de coups de griffe envers des politiques incompétents face à l'événement.
Mais quel était l'objectif obstinément poursuivi par cet ours nain du nom d'Ursus ?
Il était une fois un ours miniature, Ursus, tombé des nuages et qui élut domicile chez Stresa et Maxime. Cette apparition coïncida avec la pousse inexplicable et incontrôlable de nombreux végétaux qui envahirent la ville de Paris.
Dans cette fable naturaliste, les plantes entendent bien reprendre leurs droits et les scientifiques confrontés à ce phénomène en perdent leur latin.
Ce roman pose des mots sur de nombreuses préoccupations actuelles en y insufflant une bonne dose de poésie et quelques traits d’humour, notamment envers les politiques qu’il met en scène.
La place de la végétation au cœur des villes est au centre du récit et Renaud Lachamp s’amuse à nous montrer ce que serait une nature qui prendrait le pouvoir contre l’urbanisme. Mais s’il glisse beaucoup d’ironie et s’il a recourt au conte, le message qu’il délivre est évidemment très sérieux et la critique bien présente.
On parle en effet beaucoup depuis quelques années de la végétalisation des villes, comme si on venait de s’apercevoir que les plantes avaient plus d’intérêt que le béton et le bitume pour répondre aux enjeux écologiques de plus en plus prégnants (augmentation des températures, artificialisation des sols…).
Renaud Lachamp nous démontre ici, de jolie manière, que la nature n’a pas dit son dernier mot.
Le petit ours est de retour, enfin, pas vraiment le Petit Rien rencontré précédemment, mais son cousin, apparu à la disparition du précédent pour le remplacer.
Si la pandémie a laissé des marques dans nos esprits, celle-ci tient davantage de la contagion par la nature, animaux et plantes reprennent leur place en plein cœur de Paris. Un véritable conte écologique qui surprend ses lecteurs par sa poésie. Si vous connaissez le Petit Rien, vous vous doutez que cette histoire sort des sentiers battus, il faut accepter de lâcher prise avec le concret et de se laisser porter par les méandres de cette fable moderne.
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