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Yves Klein possède toutes les qualités attendues d'un personnage de roman.
Construit à partir d'événements réels et de témoignages croisés, ce roman, Outremer 1311, commence en 1952, au Japon, alors qu'Yves Klein apprenait le judo au Kodokan, à Tokyo, pour finir dans le Monochrome bleu exposé au centre Georges-Pompidou.
Le portrait de l'artiste qui se dessine dans ce livre est fait de fiction et de réalité, que Teodoro Gilabert réinvente pour notre plaisir, faisant intervenir des élèves de l'institut franco-japonais, une tante Rose, la mère de l'artiste, les belles amantes vraies ou présumées, l'épouse de Klein, ses amis, un gardien de musée, des artistes, des galeristes. Le tout dans les années 1950 et 1960, à Paris, quand la vie artistique semblait tenir de l'impossible et de l'audacieux.
Outremer 1311, comme le pigment bleu qui donnera le Bleu Klein. A partir de faits réels, de témoignages fictifs de personnages ayant existé dans l'entourage du peintre, Teodoro Gilabert raconte les années qui vont mener Klein à la reconnaissance nationale puis internationale.
D'Yves Klein, je connaissais le fameux Bleu Klein et les monochromes, pas grand chose de plus, et surtout rien de sa vie pourtant assez romanesque. En convoquant les proches, amis, peintres, plasticiens, galeristes, les femmes -nombreuses- de la vie du peintre, les détracteurs, les admirateurs, des gens de diverses origines qui ont côtoyé Yves Klein, Teodoro Gilabert dresse un portrait à la fois fascinant et déroutant. L'homme a un immense talent, une ambition démesurée et un melon -comme on dirait de nos jours- à faire pâlir certains acteurs, chanteurs et/ou sportifs se croyant au-dessus du lot parce qu'ils ont vendu ou marqué.
C'est un petit livre passionnant qui va au-delà de Klein, qui parle de l'art en général, de la vision de ceux qui le changeront, des sacrifices à faire pour bâtir une œuvre, d'une certaine folie pour entreprendre et supporter toutes les conséquences. Extrêmement instructif et abordable, on y croise les grands noms de l'art abstrait de la seconde moitié du XX° siècle, ce qui, parfois, nécessite de feuilleter un dictionnaire ou Wikipédia pour se remettre en tête leurs œuvres, ou mieux encore, d'aller au musée, parfois l'on trouve une toile, une installation et l'on se dit, tiens, j'ai entendu parler de cet artiste-là.
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