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En 1943, après un régime d'assignation à résidence et d'emprisonnement en France, Léon Blum est déporté dans un relais de chasse, le Falkenhof, une dépendance du camp de concentration de Buchenwald. Il est désormais un « otage de marque » des Allemands qui prévoient de l'utiliser comme monnaie d'échange en cas de défaite.Isolé du monde, étroitement surveillé par le commandant de Buchenwald, Blum partage cet étrange lieu de détention avec un autre otage, qui sera bientôt assassiné. En attendant que son tour vienne, l'exil intérieur est pour Blum le seul refuge possible.En France, Jeanne Reichenbach, sa dernière passion amoureuse, a décidé envers et contre tout de rejoindre en détention l'homme qu'elle aime depuis des années. Elle supplie les cabinets ministériels vichyssois de lui accorder les sauf-conduits nécessaires pour partir en Allemagne. À son arrivée au Falkenhof, Jeanne retrouve un homme détruit. Et dans l'adversité la plus absolue, le dénuement le plus extrême, Jeanne et Blum décident de braver les circonstances et de se marier dans leur prison.Coupés du monde, il ne leur reste plus qu'à espérer le retournement de la guerre en faveur des Alliés. Évacués du jour au lendemain par les Allemands dans une pays en déroute, Jeanne fait preuve d'un sang-froid inouï et Blum découvre ce que son agnosticisme l'empêchait d'admettre : la réalité du monde concentrationnaire et l'ombre cadavérique de quelques-uns des survivants de ce qu'on appellera plus tard la Shoah.Otage de marque est à la fois une situation de huis-clos sur un chapitre totalement méconnu de la vie de Léon Blum et un passionnant roman historique, dans la tradition des livres relatant l'expérience carcérale. L'écriture tendue, littéraire et documentée de Billot, fait revivre remarquablement ces quelques mois passés aux portes de l'enfer, de l'amour énigmatique du vieux Blum pour Jeanne à l'ambiance inquiétante de cette maison située aux abords d'un camp de concentration. Une maison traversée par le froid de la mort, sorte de non-lieu du monde, le symbole des impasses barbares dans lesquelles le XXe siècle s'est engouffré.Antoine Billot a déjà publié aux Éditions Gallimard plusieurs ouvrages très remarqués, dont Le désarroi de l'élève Wittgenstein (L'un et l'autre, 2003), Monsieur Bovary (L'un et l'autre, 2006), La conjecture de Syracuse (collection blanche, 2008), Barrès ou la volupté des larmes (L'un et l'autre, 2013).
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