"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Munich, juillet 1945.
Un garçon erre parmi les décombres...
Qui est-il ? Quel âge a-t-il ? D'où vient-il ? Il n'en sait rien. Il a oublié jusqu'à son nom. Les Alliés le baptisent Josh et l'envoient dans un orphelinat où Ida, directrice dévouée, et Wally, jeune soldat noir américain en butte au racisme de ses supérieurs, vont l'aider à lever le voile de son amnésie.
Dans une Europe libérée mais toujours à feu et à sang, Josh et les nombreux autres orphelins de la guerre devront panser leurs blessures tout en empruntant le douloureux chemin des migrants.
Si ces adolescents sont des survivants, ils sont avant tout vivants, animés d'un espoir farouche et d'une intense rage de vivre.
Un roman saisissant qui éclaire un pan méconnu de l'après- Seconde Guerre mondiale et les drames liés au programme eugéniste des nazis, le Lebensborn.
Une superbe fiction historique. Extrêmement bien renseignée et documenté sur le lebensborn.
Les personnages sont bien écrit, le récit est fluide et entraînant. Riche en rebondissement.
L'histoire commence en juillet 1945 en Allemagne, avec Siegfried un garçon d'une dizaine d'années. Siegfried? C'est le nom qui lui a été donné par les allemands quand il a été intégré au programme Lebensborn pour être "germanisé". Il se souvient de sa vie à la Napola (école formant les enfants allemands ou "germanisables" à devenir les surhommes fantasmés par les nazis) mais n'a aucun souvenir de sa vie d'avant, et ne s'explique pas ce numéro tatoué sur son bras, signe qu'il est passé par les camps de concentration. C'est ce tatouage qui va le faire repérer par les américains qui vont le placer dans un orphelinat spécialement créer pour les orphelins de guerre. Là-bas il va essayer de se reconstruire et de se souvenir auprès d'Ida la directrice dévouée, de Wally le chauffeur afro-américain qui va se prendre d'amitié pour lui et de tous ces enfants rescapés des camps et des rapts qui alimentaient le programme Lebensborn.
Encore une fois Sarah Cohen-Scali met en lumière un pan méconnu de la Seconde Guerre Mondiale. Avec "Max" elle nous parlait du programme Lebensborn, avec ce roman elle nous parle de l'après-guerre, de tous ces enfants devenus orphelins, obligés de se débrouiller pour survivre. Les alliés ont créé des orphelinats pour les accueillir, les nourrir, les soigner et ont essayé de retrouver leurs familles ou de les envoyer à l'étranger se faire adopter. La guerre avait beau être finie officiellement, dans les faits les choses étaient bien différentes, en Pologne par exemple ont eu lieu des pogroms, on accusait les juifs d'avoir tué des enfants pour satisfaire à des rituels sataniques. Les pays étaient en ruines, les familles dispersées, on ignorait si les gens aimés étaient encore en vie, on vivait dans des camps de DP, on essayait de surmonter les traumatismes, on cherchait à revivre, se redéfinir. C'est un roman émouvant et nécessaire, on y apprend beaucoup de choses, on pleure et on rit, on s'indigne (énormément), on salue la générosité et l'implication de ceux qui ont aidés ces enfants, qui les ont sauvés. Je ne peux que vous conseiller de lire ce roman ainsi que le précédent "Max" écrit avec le même talent et tout aussi bien documenté.
Après avoir été bluffée par Max de la même auteure, j'ai été tout aussi conquise par Orphelins 88.
Ici Sarah Cohen-Scali met en lumière une problématique de l'après guerre: que faire ? Quand tout à été détruit, quand l'enfance n'en a pas été une, quand on ne sait pas si quelqu'un nous attend quelque part, et si oui comment le retrouver ? Quand on ne sait même plus qui l'on est ?
Josh est un de ses enfants, à qui l'on a volé l'enfance, jusqu'à ses souvenirs. Avec ce roman on découvre donc sans filtre le destin de ses jeunes enfants: ceux qui ont été séparé de leurs parents, ceux qui ont fuis, ceux qui appartiennent au programme méconnu du Lebensborn, mais surtout tous sont ceux qui ont survécus. On découvre comment les enfants ont été accueillis, qui a participé et quelles en sont les conséquences.
L'autrice touche avec justesse à ce pan de l'histoire trop peu connue: l'après guerre pour les enfants.
A lire d'urgence!
Un roman sur la quête de l'identité d'un jeune garçon dans l'immédiate après guerre. Qui est-il et qui sont ses parents ? Que sont-ils devenus ? Ce n'est pas la suite de "Max" mais c'est très bien aussi, il n'y a pas de temps mort dans le roman, les personnages sont attachants et on apprend des choses sur l'antisémitisme post guerre. A lire pour ne pas oublier.
Orphelins 88 parle d'un pan de l'histoire dont on n'a pas forcément conscience. En général, quand on aborde la fin de la seconde guerre mondiale, on voit les vidéos pleines d'allégresse de la libération par les alliés. La conséquence est qu'il est facile de penser qu'une fois libéré tout va bien alors que non, passé ce moment d'allégresse il y a le retour à la réalité. l'Europe est complètement détruite. Enormément de personnes adultes comme enfants sont sur les routes avec pour seule préoccupation la survie donc la nourriture. Tout est à reconstruire mais les opinions des foules non pas bougées. Qui a conscience que de retour de camps, de nombreux juifs ont subi de nouveaux pogroms en Pologne et se sont au mieux fait à nouveau chasser de chez eux ? Que faire des enfants qui ont vécu l'horreur des camps ou qui ont été formaté dans une haine de l'autre via les lebbensborns puis les napolas ? Ont-ils encore de la famille ?…
On suit ici un enfant partiellement amnésique surnommé Josh. Agé d'une douzaine d'années, Josh a vécu dans une napola où on lui a inculqué les opinions nazi et pourtant il a un tatouage attestant qu'il est passé par un camp avant cela. On suit la quête de Josh et de son entourage dans un centre d'accueil pour enfants. C'est une histoire très poignante, très intéressante et très réussi.
Le rythme est un peu lent et avec des longueurs mais pour moi c'est un choix qui me paraissait nécessaire. le lecteur a besoin de ce type de rythme pour digérer, intégrer et assimiler ce qui se passe au fur et à mesure.
Une excellente lecture à mettre entre toutes les mains.
Ma lecture de Max de Sarah Cohen-Scali a été une expérience intense et très éprouvante. Elle aborde le programme nazi du Lebensborn mis en place par Himmler en Allemagne et puis dans tous les pays d'Europe. Avec ce roman, l'auteure tape fort puisqu'on est dans la peau d'un enfant né de ce programme. Malgré la dureté du roman, je l'ai adoré. J'ai adoré le personnage de Max et tout ce que l'auteure transmet à travers son histoire. À l'annonce de la parution d'Orphelins 88 chez la Collection R, je ne pouvais pas ne pas me jeter dessus lors de sa sortie. Dans ce roman cette fois-ci, Sarah Cohen-Scali parle de ces adolescents survivants, les orphelins du programme Lebensborn. Si avec Max on a le déroulement du programme, ici, elle nous montre l'après. Que sont devenus tous ces enfants victimes du Lebensborn ?
« Josh » est un jeune garçon qui a dû fuir la Napola et le centre de Rufach où il était après que les instructeurs lui ont dit de fuir, à la fin de la guerre. Il est recueilli par les Alliés où il sera nommé Josh. Il n'a plus aucun souvenirs de son identité, ni de son âge. Les plus lointains remontent à la Napola. Le récit nous montre la quête d'identité de ce personnage, le chemin vers la « redécouverte » de soi. Comment se définir après la guerre ? Après l'horreur et les drames qu'on a vu et vécu ? Comment réveiller les souvenirs qui ne sont plus à portée de nous ? Josh est au centre du récit mais on fera connaissance de plusieurs autres orphelins ; les germanisés comme Josh, les juifs qui ont été dans les camps de concentration, les bébés abandonnés et autres victimes de cette tragédie. Certains se souviennent, d'autres non. Ils ont tous un point en commun ; ce sont des combattants.
Tout cela est mené par une plume intelligence et d'une grande justesse. Comme pour son précédent roman, l'auteure ne tente pas de minimiser les dégâts. Elle montre les ravages de la guerre sur chacun des enfants : embrigadement, camp de concentration, la mort et ce qu'ils ont été poussés à faire ou à voir pour survivre. L'impact n'a pas été le même pour chacun et Sarah Cohen-Scali prend le temps de montrer les différentes réactions face à ce drame et les séquelles qu'ils gardent en eux.
Nous sommes plongés dans les pensées de Josh, en même temps que lui nous allons retrouver la mémoire. Tout le long du récit, j'ai été poussée par cet envie de savoir. Je voulais découvrir qui était Josh. Nous suivons le personnage dans le présent mais aussi dans ses souvenirs. À l'orphelinat on fera aussi la connaissance de Halina, Wally, Ida et d'autres personnages.
Ce roman aborde l'après-guerre plus généralement. L'Europe est détruite, il faut reconstruire le pays, faire le deuil, vivre avec la perte et les horreurs subites. La guerre terminée, ce n'est pas pour autant qu'elle a éteinte avec elle toute la cruauté. Les viols, la famine, le vol, la prostitution sont présents. Le peuple se bat pour survivre. La mort plane sur la population. Le racisme est toujours là et certains s'adonnent encore à des pogroms. Sarah Cohen-Scali nous montre la vérité brute, sans fioritures, sans l'édulcorée.
En conclusion, Orphelins 88 est un roman poignant, plein d'émotions. L'auteure y mêle fiction et faits historiques, tout en restant au plus proche de la réalité. Josh est un personnage touchant et authentique. Je n'ai pas pu faire autrement que de m'attacher à lui. La psychologie des personnages est bien travaillé. Encore une fois, Sarah Cohen-Scali m'a emporté dans son récit, malgré sa dureté. J'aime son écriture qui ne cherche pas à nous protéger et à minimiser. Elle relate les événements avec sincérité et son cœur, et cela se ressent.
La seconde guerre mondiale est terminée, Siegfried a une douzaine d'années mais n'a plus aucun souvenir de qui il est, ni de ce qu'il a vécu. A l'orphelinat où il se retrouve, il est rebaptisé Josh en attendant d'en savoir plus à son sujet. Il est blond, a les yeux bleus, il est persuadé d'être allemand, mais sur son gras gauche est tatoué le matricule de ceux qui ont été internés dans les camps de concentration . Une nuit, dans son sommeil il parle en polonais, le serait-il ? Est-il un de ces enfants polonais kidnappés et germanisés ? Mais alors pourquoi le matricule ?! Une autre nuit, c'est en allemand qu'il se met à parler et ce qu'il dit lui vaut l'animosité des enfants juifs du dortoir et d'être tabassés par eux.
Josh ne sait plus trop où il en est mais il trouve du réconfort peu à peu auprès de certaines personnes dont Wally un GI noir, un américain. Ces américains dont il ne comprend pas bien pourquoi ils sont venus aider les juifs contre les allemands alors qu'eux mêmes pensent la même chose envers les noirs…
Au milieu de l'Europe en plein chao d'après guerre Josh va peu à peu rassembler les morceaux du puzzle de son histoire…
***
Comme dans «Max», Sarah Cohen Scali aborde à nouveau le thème des enfants des pays de l'Est kidnappés et germanisés pour être adoptés mais aussi celui des Lebensborn donc celui de tous ces enfants orphelins, ou pas, mais en tout cas isolés, séparés de leur famille à la fin de la guerre. On y suit le travail de fourmi des gens qui ont oeuvré à les réunir ou à les faire adopter malgré toutes les exigences ou normes en vigueur.
Difficiles ses moments où elle nous explique ce que ces enfants ont vu et vécu. Tous ces enfants à qui les nazis ont volé l'enfance.
«Orphelins 88» n'a pas la puissance de «Max», que j'ai préféré, mais c'est aussi une histoire forte pour laquelle elle s'est à nouveau inspirée de la véritable histoire de certaines personnes ayant existé (ici Josh est un mélange de 2 enfants).
La guerre est finie. Mais si les combats cessent, pour certains se n'est que le début. Est arrivé le temps de la reconstruction pour tous, mais surtout pour ces enfants seuls, arrachés à leurs parents, parents vivants ou bien morts.
Comment se reconstruire après ce qu'ils ont vécu, ce qu'ils ont subi.. Certains ne se souviennent même pas qui ils sont. Alors se souvenir de sa propre histoire et de ses parents est encore plus compliqué.
Ce livre révèle un pan de l'histoire souvent occulté. Il raconte la douloureuse après guerre de ces enfants à la recherche d'un membre de leur famille encore vivant ou qui seront parfois adoptés...
L’écriture est fluide et nous entraine, sans temps mort, dans le sillage de ces enfants. Je le conseille à tous, ado comme adultes.
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