Choisissez, lisez et chroniquez des romans policiers !
Parme, la nuit, le brouillard. Un carambolage monstrueux se produit sur l'autoroute : une centaine de voitures ratatinées, des camions en feu, une bétaillère renversée. Des dizaines de vaches et de taureaux errent sur la route, blessés et désorientés. Et des gitans auraient été aperçus, profitant de la confusion pour piller les véhicules accidentés. Le commissaire Soneri est le seul flic de Parme qui connaît assez bien la basse plaine du Pô pour ne pas se perdre dans le brouillard : c'est lui qu'on envoie sur place. Mais au lieu de petits voleurs opportunistes, c'est un meurtre qu'il découvre : dans le chaos, le corps carbonisé d'une jeune femme est retrouvé au bord de la route. Sa mort n'a aucun lien apparent avec le carnage.
La victime est une certaine Nina Iliescu, immigrante roumaine dont la vie en Italie n'a laissé que peu de traces - à part une longue liste d'amants de la haute société parmesane. Agneau sacrificiel ou tentatrice diabolique, même dans la mort la jeune femme à la beauté énigmatique exerce son pouvoir de fascination sur Soneri. Et lui réserve quelques surprises...
Choisissez, lisez et chroniquez des romans policiers !
Imaginez un jeu de cartes dans lequel on pioche les cartes les unes après les autres pour tenter de les associer par couleur. Mais ici, des couleurs il y en a beaucoup : les flics, les voleurs, les meurtriers, les usurpateurs, les femmes fatales et j’en passe.
Dans ce jeu que tient en main le commissaire Soneri, il y a quelques cartes maîtresses comme Nina, la jeune femme roumaine retrouvée brûlée le long de l’autoroute du soleil, le « marquis » un clochard philosophe qui l’aide à prendre du recul sur ses conclusions souvent hâtives et Angela, son amie, l’avocate qui n’en finit plus d’hésiter sur leur vie amoureuse.
Et puis il y a toutes les autres cartes, les nombreux amants richissimes de la belle Nina, les Roms italiens qui campent près d’une décharge au bord l’autoroute et les tsiganes roumains itinérants qui vivent de trafics en tous genres.
Dans ce polar d’ambiance, noyé dans le brouillard de la ville de Parme, Soneri va tenter plusieurs pioches avant de résoudre l’énigme d’un meurtre aux nombreuses facettes.
Comme tous les jeux de patience, cette partie va demander stratégie et réflexion, et si le rythme assez lent, c’est que l’enquête est moins importante que les personnages, tous plus attachants les uns que les autres, apportant chacun sa petite touche d’humanité et de sagesse.
Le roman est parsemé de situations cocasses que j’ai trouvées épiques et sa lecture dépaysante m’a transportée avec bonheur, dans cette belle ville italienne, entachée par la délinquance et les fractures sociales, mais où l’on sait encore profiter des choses simples de la vie, avec sérénité et philosophie.
Je tiens à remercier le service presse d’Agullo et plus particulièrement l’ensemble de cette maison d’édition pour l’envoi de ce roman et surtout pour leurs publications toujours de très grande qualité. Jusqu’à présent, je n’ai jamais été déçue ! Et c’est avec un certain plaisir que j’ai retrouvé le commissaire Soneri.
Couverture du livre « Or, encens et poussière » de Valerio Varesi aux éditions Agullo
Lire un roman de Valerio Varesi, c’est partir à Parme et retrouver ma chère et douce Italie (j’ai beau avoir des origines espagnoles, mon coeur tend toujours vers l’Italie et mon estomac aussi!) mais cette fois, je suis tombée dans la brume qui a envahi Parme et qui dit brume dit ambiance sombre et enquête policière. Alors que le brouillard tombe sur les environs de Parme et qu’un accident se produit sur l’autoroute, on fait appel au commissaire Soneri qui connait les environs comme sa poche et pourrait y aller les yeux fermés ou presque. Alors qu’il venait pour aider la gestion de ce carambolage, ils découvrent un corps calciné sans lien avec l’accident routier…quelques heures plus tard, un vieux Roumain est retrouvé mort dans un car… deux morts, des circonstances différentes, un meurtre et une mort naturelle et pourtant l’instinct de Soneri voit un lien entre ces deux affaires. Dans le brouillard, rien n’est simple surtout quand le brouillard des sentiments s’ajoute à cette enquête mais Soneri sait trouver la lueur pour sortir de la brume.
J’ai été ravie de retrouver ce commissaire qui avec son passé, ses angoisses, ses craintes et son expérience est un personnage de roman attachant et c’est lui qui donne le rythme au roman. Loin de courir dans tous les sens, il prend son temps, suit son instinct, marche à rebours de ses collègues férus de technologies ou remplis d’a priori. Il laisse les événements se décanter, le brouillard retomber pour dévoiler les liens entre les faits. Tout le succès des romans de Valerio Varesi vient pour moi en partie du commissaire mais aussi de l’attachement de l’auteur à la ville de Parme. Et cette fois, je découvre sous un autre angle cette ville, une ville où les inquiétudes du monde moderne sont également présentes, une ville où les êtres différents n’ont pas plus leur place ici qu’ailleurs. Ce sont les tsiganes, les roms, les déchus, ceux qui ne rentrent pas dans le moule social qu’on attend d’eux et Soneri est un peu de ceux là. Sans préjugés, il va à leur rencontre, il les côtoie et les comprend. Derrière le roman policier, il y a aussi un roman social, le roman de l’Italie d’aujourd’hui, une Italie où le racisme est bien présent, où les apparences sont malheureusement omniprésentes et tellement trompeuses.
En résumé : un personnage humain, une Italie profondément trouble, un bon roman noir comme je les aime
Un roman noir italien, dans une ambiance étrange. La ville de Parme est plongée dans le brouillard, celui là ne cessera d’accompagner le commissaire Soneri dans son enquête.
L’auteur nous campe une atmosphère celle de l’Italie contemporaine, entre campagne, tsigane, vieille aristocratie décadente, nouveaux riches. Au fil des descriptions des paysages de la ville de Parme et de l’intériorité de son personnage, on a l’impression d’être par moment dans un vieux film avec le commissaire désabusé. Aidé par son jeune adjoint Juvara féru d’informatique. L’écriture est très visuelle, elle donne corps à la ville de Parme, multiplie les détails sur les sons, les odeurs, image. On est vraiment plongé comme le commissaire dans cette enquête poisseuse pour découvrir l’identité de cette jeune femme retrouvée morte lors d’un accident de voiture.
L’enquête nous fait voir le racisme, les préjugés à l’égard des roms, la pauvreté qui peut tomber d’un coup et l’importance de l’apparence avec le personnage du Marquis Sbarazza. Je n’avais pas lu les précédents de romans de l’auteur et de son héros récurrent. Ici celui-ci en plus de cette enquête se trouve aux prises d’une histoire d’amour compliquée avec sa compagne Angela. L’enquête et sa vie personnelle le pousse à s’investir à fond pour rendre justice à la victime. J’ai aimé me perdre dans les méandres de Parme, voir les coïncidences et le travail de fourmi de l’enquête et des enquêtes secondaires, parfois on a l’impression que l’intrigue dérive, d’être perdu et l’auteur nous ramène à bon port. Découvrir ce commissaire Soneri qui a du flair et qui est terriblement humain. Reconstituer avec lui l’histoire de la victime.
Une enquête avec une langue particulière, dans une Italie désenchantée, qui sait maintenir l’attention du lecteur, loin des blockbusters d’Hollywood, avec de la nuance, de la psychologie. Une écriture très agréable, une belle découverte que ce roman noir et qui me donne envie de découvrir les autres enquêtes du commissaire pour comprendre comment il en est arrivé là.
Donc plongez dans les ténèbres de Parme pour résoudre l’énigme littéraire de l’auteur.
Le roman débute par la description de cette nuit incroyable. La scène est forte et l'on y est presque à sentir odeurs et gouttelettes du brouillard. Il est bien difficile d'en sortir pour les flics comme pour nous. Ensuite, Le commissaire Soneri enquête sur ce cadavre ainsi que sur la mort d'un vieil homme dans un car de tourisme en provenance de Roumanie. Il lie ces deux histoires sans que rien ni personne ne puisse permettre de le faire. Mais il fonctionne comme cela Soneri, à l'instinct, au ressenti. Il n'enquête que peu, se contente de recueillir les témoignages de témoins ou de personnes assez éloignées de l'histoire mais qui lui permettent de prendre du recul pour mieux recoller toutes les pièces plus tard. Il collecte aussi les informations plus prosaïques de ses collègues : identités des victimes, empreintes, comptes bancaires... tout ce que fait un flic pour connaître les victimes et leur entourage.
Puis, même s'il est à fond dans cette histoire, peut-être même trop impliqué, comme à chaque fois, Soneri doit faire face à une situation personnelle peu confortable : Angela, sa compagne s'éloigne de lui et se rapproche d'un autre homme, plus jeune, plus séduisant.
Je n'ai pas tout aimé dans ce roman que je trouve parfois répétitif et long, mais Soneri détonne dans le milieu du polar et ça c'est drôlement bien. Valerio Varesi prend son temps et outre la première scène mémorable narrée ci-dessus, il y en a pas mal d'autres qui marquent. Ses personnages sont denses, même les seconds rôles qui jouent parfaitement leur partition à savoir mettre le héros sur la bonne voie et lui permettre de réfléchir et d'avancer sur sa vie personnelle. Le marquis, Sbarazza, qui, ruiné, mange les restes des femmes dans les restaurants est l'un de ceux-là.
J'ai déjà lu et moyennement aimé Le fleuve des brumes du même auteur avec le même commissaire. Or, encens et poussière me fait comprendre que j'ai sans doute raté un truc dans le précédent et pourquoi certains lecteurs sont fans du commissaire Soneri et de ses aventures.
C’est mon premier Varesi, alors je sais bien que je prends le train en marche mais ça en valait le voyage. Soneri est un personnage récurent que je découvre et pour lequel j’ai éprouvé de l’empathie. J’ai beaucoup aimé tout ce que l’auteur nous en dit. Il est à un stade de sa vie que nous pouvons tout à chacun être amené à vivre et c’était délectable ce côté vie privé dévoilée. Il faut dire que sa compagne Angela a l’art et la manière de le rendre fou. Fou d’amour, fou de jalousie pour un peu on se croirait dans un Vaudeville. Mais revenons-en à l’intrigue qui il faut bien le dire brille par son originalité. Qui aurait pu penser qu’un accident sur l’autoroute en plein brouillard nous amènerait à une telle enquête ? En rase campagne, non loin d’un camp de gitans, taureaux, vaches et cochons s’échappent des camions renversés. Pourtant c’est le cadavre carbonisé d’une jeune femme qui attend l’inspecteur sur le bas côté de l’autoroute. Une jeune roumaine immigrée va être le point de départ de l’enquête où faute de preuve matérielle, c’est l’intuition et les coïncidences qui n’en sont finalement pas, qui vont mener le jeu. Il y a une certaine poésie à l’italienne qui donne au texte tout son charme. Il faut voir la part importante réservée à la nourriture et aux bons vins de quoi nous mettre en appétit. Et puis il y a le personnage du « Marquis » grand sage s’il en est, qui est extrêmement attachant et apporte à Soneri une oreille attentive. Plus sérieusement le thème abordé tourne autour de l’immigration et de la défiance que génèrent les étrangers, c’est chaud et toujours actuel. Une intrigue palpitante sous la houlette de Soneri c’est une promesse de belles heures passées à tenter de démêler et trouver le fils de la vérité. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2020/06/04/38333280.html
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