"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Il arrive toujours un moment où les hommes semblent attendre la catastrophe qui réglera leurs problèmes. Ces périodes sont généralement nommées : avant-guerres. Elles sont assez mal choisies pour tomber amoureux.
En 1940, à New York, un écrivain débutant nommé Jerry Salinger, 21 ans, rencontre Oona O'Neill, 15 ans, la fille du plus grand dramaturge américain. Leur idylle ne commencera vraiment que l'été suivant... quelques mois avant Pearl Harbor. Début 1942, Salinger est appelé pour combattre en Europe et Oona part tenter sa chance à Hollywood.
Ils ne se marièrent jamais et n'eurent aucun enfant. »
J'avais déjà lu ce livre à sa sortie (oui il fut un temps où je lisais chaque roman de Beigbeder dès leur sortie, ce temps était déjà révolu quand Oona & Salinger est paru mais l'histoire ne pouvait que me faire succomber) et je l'avais déjà aimé.
La valeur ajoutée était cette fois la voix d'Edouard Baer sur les mots de Beigbeder, cette voix qui a le juste équilibre entre sérieux et ironie, qui semble nous chuchoter des sentiments intimes tout en restant sur son quant-à-soi.
Beigbeder appelle son texte une "faction", un "roman non fictionnel".
Et paradoxalement, c'est ce qui m'a agacée et plu dans cette écoute.
Pour paraphraser l'auteur, "si cette histoire n'était pas vraie, je serais extrêmement déçu(e)".
L'histoire entre Oona & Salinger est à la fois poignante et vouée à l'échec. L'admiration de Beigbeder pour ses personnages est communicative, on aime Oona, on plaint Salinger.
Cependant, il m'a agacé à trop s'immiscer dans les dialogues ou les scènes qu'il imagine pour eux. Je l'ai parfois trouvé intrusif, comme un troisième larron non invité à une soirée en tête à tête ; ce que nous sommes en tant que lecteur, bien évidemment, mais nous voulons être les seuls.
En grand fan de Salinger, Beigbeder raconte son histoire d’amour brève avec Oona, avant qu’elle ne devienne Mme Chaplin. Il imagine leur échange épistolaire durant la guerre, ce que Salinger a pu ressentir en la voyant épouser un homme de plus de 30 ans son aîné, et comment cette histoire a inspiré son masterpiece « l’attrape-cœurs ». En mettant en scène Salinger, Beigbeder se met aussi en scène pour le meilleur et pour le pire. Même si certains passages sont agaçants (notamment lorsque F.B analyse son nombril), ce roman est plutôt réussi, l’écriture est fluide, c’est drôle et émouvant à la fois !
Beigbeder retrace la vie de Oona O'neill et Jérome Salinger, de leur première à leur dernière rencontre, de cet amour à sens unique, en nous faisant revivre cette époque à la fois libre et mouvementée.
Un roman fluide et bien documenté où les chapitres alternent la vie de l'un et de l'autre, des réflexions sur l'amour, le couple, la différence d'âge, la vie d'artistes, la création, mais aussi la grande histoire avec la guerre, les batailles ou encore des rencontres avec Truma Capote, Ernest Hemingway ou encore Charlie Chaplin. Quelques anecdotes allègent les propos parfois un peu trop académiques.
Pour une fois Frederic ne la ramène pas trop sur sa propre personne et si j'avais su j'aurai zappé le dernier chapitre qui me laisse une certaine amertume et a gâché mon plaisir d'écoute.
La lecture par Edouard Baer est agréable, vivante comme toujours.
Fréderic Beigbeder dresse avec brio un portrait de Salinger et d’Oona O’Neill dans les années 40.
Dans cette lecture, j’ai apprécié la transmission de la fascination qu’on peut avoir pour l’écrivain de ‘L’attrappe-cœurs’ et sa vie. Salinger étant inaccessible à toute interview et sa correspondance avec Oona gardée secrète par la famille, FB a dû inventer le contenu des lettres qu’il a rédigées avec un rendu qui adhère à la biographie de JD Salinger. Il profite de ces courriers pour décrire les années 44-45 pendant lesquelles Salinger était GI dans le 12eme régiment de la 4eme division d’infanterie en France avec des textes époustouflants pour décrire le vécu abominable que les soldats ont enduré au débarquement d’ Utah Beach, dans les combats de la bataille de Normandie et surtout dans la boucherie qui a eu lieu dans la forêt de Hürtgen. Miraculeusement il survécut et fut un des premiers à arriver à Dachau et découvrir l’absolu horreur. De retour à Paris lors de la libération, Salinger va rencontrer Hemingway au Ritz.
Beigbeder fait parler Salinger dans son imaginaire mais il ne peut être loin de la vérité. Il rend un travail d’enquête impressionnant. Donc, on flotte entre réel et fiction mais c’est très bien construit.
Peu après le débarquement, Salinger apprend par la presse qu’Oona, son premier et grand amour, n’attendra pas son retour comme promis car elle s’est marié avec Charlie Chaplin, 36 ans son aîné, à qui elle donnera 8 enfants.
Il est vrai que Beigbeder aurait pu éviter de parler de lui mais ce qu’il en dit n’est pas déplacé dans le livre ce, concernant l’amour des jeunes femmes et la peur de vieillir, rester un éternel adolescent ce qui est commun avec Salinger qui a eu 3 épouses toutes plus jeunes que lui dont Collen O’Neill 50 ans sa cadette.
Le livre fourmille d’informations sur New York et ses clubs dans les années 40 dont le Stork Club où à 22 ans, il rencontre Oona âgée de 16 ans, ses copines et leur ami Truman Capote. On découvre aussi qui pouvait être Charlie Chaplin hormis son image du célèbre Charlot.
Mon avis est que pour apprécier ce livre, il est mieux d'avoir lu « L’arrache-cœur » et déjà connaître la biographie de JD Salinger, un auteur unique qui finira sa vie en ermite dans la méditation bouddhiste zen et la pratique du yoga dans sa propriété située dans le New Hampshire. Un très bon film en vidéo offre une excellente biographie : REBEL IN THE RYE. Aussi, vient de sortir le livre « Salinger intime » de Denis Demonpion (Goncourt de la biographie 2018)
J’ai aimé la lecture de ce livre, son rythme rapide et fluide, son honnêteté, son intimité à se voir dans les yeux d’un écrivain qu’on admire, son respect, sa tendresse, sa sincérité et sa générosité à livrer une étude de recherche considérable. Un très bel hommage rendu à JD Salinger. Lu d’une traite.
Une belle histoire entre fiction et réalité.
Frédéric Beigbeder s'inspiré de faits réels pour broder autour sa part de fiction, il a imaginé ce qui aurait pu être, et au final, cela donne une belle histoire, qui paraît bien réelle.
Ce livre a été un véritable coup de coeur. Cela faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé avec de la littérature contemporaine. Pas que je sois difficile en lecture, je suis plutôt du genre à lire tout ce qui me passe sous la main rien que pour me faire mon opinion, mais pour me faire adorer, pour me toucher réellement, c’est là que ça devient compliqué. Il y a eu Le Seigneur des Anneaux que j’attends patiemment d’avoir le temps de relire, il y a eu Lestat d’Anne Rice, et il y a eu Cartographie des Nuages de David Mitchell, tout dernier coup de coeur en date. Et maintenant…. celui-ci.
Je ne connaissais Beigbeder que de nom et pas du tout sa plume, jem’attendais même à quelque chose d’un peu pompeux mais en fait pas du tout. Son style est frais, fluide, plaisant, ses références à la fois classiques et pop-culture. Et surtout, il y a cette petite touche d’humour et d’auto-dérision qui rendent le tout comme une chantilly aérienne, pas trop sucrée, mais gourmande. Moi qui ai toujours adoré Chaplin, me voilà aussi plongée dans un bout de son histoire via sa dernière femme : Oona. Cette histoire de deux âmes perdues dans un monde en plein changements qui se croisent mais ne se rencontrent réellement jamais touche beaucoup. On se dit qu’il faut que ça finisse de telle façon mais non, et l’auteur nous avait prévenu dès le début, ça ne se finira pas comme ça.
J’ai aimé aussi sa façon de lier la réalité et la narration. Parfois, on s’y perd un peu mais c’est pour retrouver son chemin un peu plus loin en se disant « mince, je m’étais perdue ? » Perdez-vous, vous aussi, dans les méandres de cette histoire fraîche et vintage mais où la jeunesse dorée de NYC est confrontée à une seconde guerre mondiale bouleversante.
https://pauseearlgreyblog.wordpress.com/2016/05/28/oona-salinger-frederic-beigbeder/
C’est bizarre, Frédéric Beigbeder, je n’ai jamais réussi à le prendre au sérieux, ni à le considérer comme un réel écrivain.
Va savoir pourquoi ! Sans doute son côté people, jeunesse dorée, grand ado de la quarantaine….
Pourtant je l’aime bien, je le trouve sympathique et j’ai gardé un bon souvenir d’ « Un roman français », moins des autres. Et puis peut-être que je n’aime pas tellement les auteurs qui parlent trop d’eux.
Doc j’ai commencé « Oona & Salinger » sans savoir du tout à quoi m’attendre.
Et bien, c’est pas mal. L’auteur imagine ce qui a bien pu se passer entre ces deux là
Il y a un sérieux travail de recherche sur les auteurs américains des années quarante.
On sent la fascination pour le monde du show-biz
Bien que peu sensible à la vie des stars, j’ai apprécié l’implication qu’il a mise dans l’écriture de ce livre et le sérieux (bien que plein d’humour) avec lequel il a traité le sujet.
. On sent la fascination chez lui.
La nostalgie, la comparaison entre les époques et les réflexions sur la vie reviennent souvent.
Le ton est léger, agréable, contemporain.
Du bon travail.
Deux destins qui se croisent sans jamais vraiment se heurter. Un amour étrange un peu suranné. Je n'ai pas eu cette sensation que l'auteur essaie de nous décrire d'un amour absolu mais improbable, les personnages se sont rencontrés, ont cru s'aimer, mais ce n'était qu'illusions, chimères, rien de très prenant. Par contre, j'ai beaucoup aimé le portrait brossé par l'auteur d'Oona, femme du grand Charlin Chaplin, où là, le mot "Amour" prend toute sa place.
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