"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
À Sant Pere, dans les années 90, tout semble figé. On rêve de la grouillante et inconnue Barcelone, inatteignable, et pourtant à quinze minutes en train seulement. Les gamins du quartier vivent dehors et égrènent le temps en courant derrière un ballon sur les terrains. Dans quelques années - ils savent qu'ils n'y échapperont pas - , ils viendront grossir les rangs des usines et des entrepôts de la zone industrielle. Ce qui ne les empêche pas de rêver, pour le moment, vibrant lors des matchs des vacances ou devant le Tour de France. Cette année-là, alors qu'Indurain montre des faiblesses pendant sa course, Carlos, 12 ans, rencontre Bebeto, un adolescent au corps étrange, disproportionné, maladroit. Tout le monde l'appelle comme ça, sans connaître son véritable nom. Pourquoi semble-t-il être bloqué à une étape de la vie qu'il aurait dû fuir depuis longtemps ? Carlos, comme les autres, n'essaye pas vraiment de le comprendre, trop pressé de quitter le monde de l'enfance pour entrer dans celui des adultes. Pourtant, cette amitié étrange et fugace pourrait bien être de celles qui changent tout. Ce sont ses souvenirs de jeunesse qui ont inspiré à Javi Rey l'histoire d'On l'appelait Bebeto, son premier roman graphique en tant qu'auteur complet. Mais ce récit est avant tout une fiction personnelle, singulière et lumineuse.
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