"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quelques jours après son dixième anniversaire, Nicolas apprend que son père - avec qui rien n'est simple, tant l'homme et le garçon paraissent différents - n'est pas son père biologique. Que faire alors du généreux donneur de gamètes ? L'oublier ? Le nier ?
À 30 ans, Nicolas décide de partir à la recherche de son « bon génie » biologique malgré les obstacles administratifs qu'il s'attend à rencontrer.
Depuis ses premiers textes (Rester Sage, Alma, 2012), presque tous les romans d'Arnaud Dudek tournent autour de la paternité, de l'identité, de la transmission. Il a trouvé, une fois encore, le ton juste pour raconter, à sa manière, une quête des origines à la fois intime et universelle et pose toutes ces questions qui intriguent - sans avoir la prétention d'y répondre : Qu'est-ce qu'un père ? Que transmet-on ? Comment se construit-on quand on se sent si différent du modèle à suivre ?
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2020/09/on-fait-parfois-des-vagues-darnaud-dudek.html
Huit jours après l'anniversaire de ses dix ans, le narrateur, Nicolas, apprend de ses parents que son père n'est pas son géniteur. L'infertilité de son père a contraint le couple à avoir recours à un donneur de sperme. Cette révélation sera suivie d'un silence sans fin de ses parents sur ce sujet et l'enfant continuera à vivre une relation sans complicité avec son père avec qui il ne partage rien. " En grandissant, je prends l'habitude de vivre à côté de mon père sans en ressentir pleinement la présence."
À trente ans Nicolas décide de partir à la recherche de son père biologique, son "bon génie" biologique mais le don de gamètes est anonyme en France, un enfant né grâce à un don de sperme est sensé ne pas pouvoir retrouver ses origines génétiques.
Ce roman est l'histoire d'une quête d'identité, du désir d'un jeune homme de reconstituer le puzzle de ses origines. La relation faite de silence et de pudeur entre Nicolas et son père est restituée de façon très juste et le chemin qu'emprunte Nicolas pour aller jusqu'à lui est très émouvant, un chemin pour parvenir à lui exprimer ses sentiments, pour dénouer le nœud de silence entre eux. Cette histoire racontée avec une grande simplicité traite de questions essentielles : la filiation, l'identité et la transmission. Sobriété, pudeur, sensibilité, douceur, tendresse, beauté caractérisent ce texte qui ne comporte aucun bavardage inutile et qui laisse une trace plus importante qu'on ne l'imagine quand on referme le livre. A noter à la fin du roman un très beau chapitre sur les vagues, à lire et à relire... Un roman que j'ai relu une deuxième fois pour mieux en savourer toutes les subtilités.
Les dernières pages rejoignent les premières pages, qui sont une sorte de prologue, et les éclaircissent et Arnaud Dudek nous amène du point B au point A.
Le narrateur connait une enfance heureuse et protégée. « On me préserve vaillamment du mauvais bruit des mauvais jours. Ma vie ressemble à une brise légère qui traverse des herbes hautes.
Ce petit bonhomme vit, joyeux, solitaire et adore écrire des romans policiers, son héros s’appelle Howard Ridgefield.
Dans cette famille, le père travaille, n’est pas causant ni démonstratif. Leur seule « communion » ensemble c’est lorsque le père a emmené le fils visiter l’usine où il travaillait. « En grandissant, je prends l’habitude de vitre à côté de mon père sans en ressentir pleinement la présence, comme si ses contours avaient été floutés pour qu’il se fonde dans le décor, comme s’il était devenu presque invisible -une sorte de décalcomanie, à la Magritte, une silhouette à travers laquelle on voit tout mais qui n’est rien. »
Le dimanche de ses dix-ans-huit jours, très précisément, ses parents l’appellent, ils ont quelque chose de très important à lui dire. Avec des circonvolutions sa mère lui apprend que son père n’est pas son père biologique qu’il est né grâce au don d’un donneur anonyme. « Voilà, conclut ma mère en tamponnant ses yeux Voilà c’est la fin de l’histoire, je peux disposer ». Le soir, il cherche une réponse dans le dictionnaire, père, sperme… mais cela n’éclaire guère sa lanterne.
Il aurait bien aimé, lors de petites prises de bec lui sortir « D’abord, t’es pas mon père », mais non, cela ne peut franchit ses lèvres.
J’ai aimé la réponse de Mélanie, sa copine, lorsqu’il lui chuchote le secret de ses origines « Malgré les difficultés, tes parents t’on quand même fabriqué »
Plus tard, il a voulu en savoir plus sur ce géniteur, ce donneur de sperme, ce père génétique et a la possibilité de le rencontrer rapidement (nous sommes dans un roman!).
Cette quête est aussi celle de l’amour d’un père et, surtout, d’oser se dire je t’aime, le plus important.
Le narrateur a fait quelques vagues dans sa vie comme chacun de nous et Arnaud Dudek avec ses mots, sa sensibilité, son humanité ne fait pas de grosses vagues dévastatrices, mais beaucoup de vaguelettes, celles de son écriture faussement simple, qui m’ont emportées.
Chaque livre d’Arnaud Dudek est un plaisir de lecture
La vie de Nicolas bascule après ses 10 ans lorsque ses parents lui annoncent que son père n’est pas son père biologique. Pour des raisons d’infertilité, ses parents ont eu recours à un don de sperme.
Nicolas a donc vécu sereinement et entouré d’amour jusqu’à son dixième anniversaire. Ensuite les doutes se sont immiscés. Il n’a pas de réel complicité avec son père. Ils ont des difficultés à se parler. Bref ils sont différents.
Il grandit, réussit ses études, passe des concours et devient inspecteur des impôts. Mais au bout de quelques années, il se pose beaucoup de questions sur ses origines. Il a du mal à trouver sa place. Ce qu’il aime, depuis tout petit, c’est écrire. Il a déjà proposé des manuscrits à des maisons d’édition mais sans succès. A l’âge de 30 ans, il décide de quitter son poste et de se consacrer à l’écriture.
Il va également mener des recherches pour retrouver son père biologique, ce qui n’est pas facile puisqu’un donneur reste anonyme. Malgré les difficultés administratives, il ne renoncera pas et trouvera un moyen d’en savoir plus sur cet homme.
Ce roman pose beaucoup de questions sur la paternité, la transmission et l’identité.
Quel modèle Nicolas peut-il avoir sachant que son père n’est pas son « vrai » père ?
Il y a de magnifiques passages sur l’enfance. J’ai eu envie de noter certaines phrases pour leur beauté ou leur trait d’humour.
C’est un roman court construit autour de chapitres courts. L’écriture est dynamique et Arnaud Dudek fait preuve d’autodérision malgré le sujet sensible. J’ai eu l’impression de partager une conversation avec Nicolas, un moment/récit intime. Les personnages sont attachants, même le père enfermé dans sa pudeur et les non-dits.
J’ai beaucoup aimé la fin, très belle, que je ne vous dévoilerai pas. Une lecture que je vous recommande.
Merci à Netgalley et aux éditions Anne Carrière
Citation : « Apprendre son infertilité. L’admettre. Passer à autre chose. Faire le deuil de la paternité normale. Au royaume des certitudes, comment a réagi mon père ? […] Je n’ai jamais songé à aborder frontalement ces questions parce que je suis persuadé de ne rien obtenir ; si la certitude est un pays, l’esquive est un empire – et mon père maîtrise cet art aussi bien que le badminton. »
« Mon père n’est pas mon géniteur. »
Certes, les mots ont été différents, plus accessibles à la compréhension d’un enfant de 10 ans, mais le fait était là, implacable, son papa n’était pas son vrai papa.
La vie de Nicolas en a été chamboulée. Il aimait bien sa vie avant, un village de 550 âmes, des cabanes dans les arbres, le souffle du vent, le chant des oiseaux, les cloches de l’église, le coq qui s’égosille.
« On me préservait vaillamment du mauvais bruit des mauvais jours. »
Il aimait jouer avec maman où écouter l’histoire du soir. En général papa arrivait à la fin du livre, un bisou sur le front : « Bonne nuit bonhomme. »
Après le séisme des mots, Nicolas se souvient du jour où son père l’avait emmené visiter son usine, le seul vrai moment de complicité.
Devenu grand, l’enfant aura envie d’accoler un nom et un visage au mot papa.
J’ai adoré ce court roman qui traite du sujet grave de la quête quasi impossible de ses racines lorsqu’on doit la vie à un donneur anonyme de gamètes.
Humour, tendresse et nostalgie cohabitent harmonieusement tout au long du texte.
L’enfant ne juge pas, il accepte.
« On fait parfois des vagues » est un roman qui, outre le sujet de fond, fleure bon l’enfance, joliment rehaussé par le point de vue souvent pertinent d’un petit garçon en quête de (re) père.
Merci à NetGalley et aux Editions Anne Carrière.
#Onfaitparfoisdesvagues #NetGalleyFrance
Alors qu’il a dix ans et quelques jours, Nicolas s’apprête à vivre un véritable séisme dans son quotidien. Ses parents lui annoncent qu’ils ont fait appel à un donneur, et que son père n’est en réalité pas son père biologique. Pour Nicolas, c’est un choc. Il perd tous ses repères et décidera par la suite de tout faire pour retrouver son père biologique.
C’est un très beau roman que j’ai découvert et je ressors conquise par cette histoire de filiation, de quête identitaire. Le sujet est traité avec énormément de finesse et de tact et en très peu de pages, tout y est, que ce soit au niveau de l’intrigue comme au niveau de l’émotion.
Dès les premières lignes, je me suis attachée aux parents de Nicolas, qui se sont battus pour devenir parents. Leur combat est abordé et en peu de mots, l’auteur réussit à retranscrire les difficultés que peuvent rencontrer certains couples au moment de tenter de concevoir.
La quête identitaire de Nicolas est touchante. Avec beaucoup de sensibilité, l’auteur va aborder les divers états d’âme par lesquels va passer le jeune protagoniste et comment ces événements vont influencer sur son développement personnel. Après le choc de la révélation, Nicolas va entrenir une relation faite de non-dits avec son père et c’est bouleversant à découvrir.
C’est un long chemin initiatique qui attend Nicolas, afin d’accepter ces révélations et de pouvoir entretenir des conversations sereines et apaisées avec son père. Le dénouement m’a totalement émue, et je suis passée par un carrousel d’émotions lorsque, finalement, le père et le fils osent se dire ce qu’ils ressentent.
La plume de l’auteur est tout en délicatesse et le récit d’une grande finesse. Avec des chapitres très courts, le lecteur suivra la reconstruction de Nicolas. Le choix narratif à la première personne est particulièrement judicieux, permettant d’appréhender au mieux les pensées et l’évolution du personnage principal.
Un roman qui sonne juste, sur la quête identitaire. Beaucoup d’émotions parsèment les pages d’un récit tout en finesse, empreint d’une grande sensibilité. À découvrir sans hésiter.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !