Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
"Je m'appelle Mary Katherine Blackwood. J'ai dix-huit ans, et je vis avec ma soeur, Constance. J'ai souvent pensé qu'avec un peu de chance, j'aurais pu naître loup-garou, car à ma main droite comme à la gauche, l'index est aussi long que le majeur, mais j'ai dû me contenter de ce que j'avais. Je n'aime pas me laver, je n'aime pas les chiens, et je n'aime pas le bruit. J'aime bien ma soeur Constance, et Richard Plantegenêt, et l'amanite phalloïde, le champignon qu'on appelle le calice de la mort. Tous les autres membres de ma famille sont décédés." Ainsi commence le chef-d'oeuvre de la romancière Shirley Jackson (1915-1965), également auteur de la célèbre nouvelle "La Loterie" et du roman Maison hantée, porté à l'écran par Robert Wise (La Maison du diable).
Affectueusement surnommée « cette petite folle de Merricat » par son aînée Constance, la narratrice Mary Katherine a dix-huit ans, même si, à la lecture de son seul récit, alors qu’elle se complaît à se cacher dans les cabanes qu’elle construit, à enterrer des objets dans le jardin et à jouer avec son chat en rêvant de se réfugier sur la lune, là où personne ne lui imposerait de compagnie indésirable, on la prendrait volontiers pour une enfant. Avec sa sœur bientôt trentenaire et son vieil oncle impotent Julian, elle est l’un des trois derniers occupants de l’imposante maison Blackwood.
Cachée au plus profond de son vaste parc à l’abandon, en surplomb du village où Merricat est la seule à se rendre, avec la plus extrême répugnance, pour les courses hebdomadaires, la demeure semble en vérité se replier sur ses habitants, comme pour les protéger d’un monde extérieur qui ne serait que menace et hostilité. C’est d’abord au travers des sous-entendus perfides des villageois et des moqueries de leurs enfants, puis bientôt par la bouche de ce vieil original d’oncle Julian, aussi obsédé par ce qui s’est passé qu’incrédule d’y avoir survécu, que l’on réalise que les trois Blackwood se remettent à peine d’une énigmatique tragédie, qui, six ans plus tôt, a coûté la vie aux autres membres de la famille. Tous ont péri, mystérieusement empoisonnés. Tous, sauf Julian – très diminué depuis -, et les deux sœurs, dont la rumeur continue sans répit d’incriminer l’aînée.
Une impression d’étrangeté plane sur le récit mené par la déconcertante Merricat. Pour conjurer ce qu’elle perçoit de malfaisance chez les villageois qui la harcèlent, la jeune fille s’invente mille rituels protecteurs et bascule dans des images mentales emplies de haine noire lorsqu’ils sont sans effet. Chez elle, toujours flanquée de son chat, elle ne se départit de ses comportements sauvages et fantasques que pour se perdre en adoration devant la douce Constance. Les deux sœurs vivent dans un troublant état fusionnel, l’une mi-elfe mi-sorcière, l’autre véritable fée du logis permettant au trio de poursuivre son existence comme si de rien n’était, le dos tourné à la réalité. Et, pendant que dans la tête de la plus âgée, le temps semble s’être pétrifié dans une maison figée à l’heure du drame, comme si maintenir chaque objet à sa place pouvait effacer la mort de leurs propriétaires, les velléités protectrices de la cadette vont bientôt prendre une tournure inattendue lorsque surgira un cousin, visiblement tout sauf désintéressé.
Intrigué par un drame passé qu’il lui faut plus ou moins deviner au travers du seul prisme de personnages à la psyché de plus en plus manifestement dérangée, baigné dans une atmosphère d’étrangeté ambiguë laissant planer l’inquiétude, le lecteur se retrouve insensiblement entraîné dans une plongée obsédante au coeur de la névrose et de la paranoïa. Un classique adapté au cinéma à redécouvrir, pour son mystère, mais surtout pour son tableau troublant, notamment parce que vu de l’intérieur, de la maladie mentale.
Mary Katherine (Merricat) Blackwood et sa soeur Constance vivent confinées dans leur grande propriété avec leur oncle Julian, depuis le drame qui a décimé toute la famille, empoisonnée à l’arsenic.
Merricat est la seule à oser sortir pour aller se ravitailler dans un village où tout le monde semble les détester et avoir une peur bleue desdits survivants … Parfois quelques anciens amis viennent prendre de leurs nouvelles sans avoir le courage d’entrer dans la maison ou d’y consommer quoi que ce soit … Ce qui semble prodigieusement ravir les trois occupants des lieux.
Le drame est constamment discuté par l’oncle Julian et ses nièces : qui a versé l’arsenic dans le thé ?… L’ambiance est particulièrement bizarre dans ce roman qui tient davantage du fantastique que du policier, à tel point que je me suis demandée jusqu’à la dernière ligne si j’avais bien compris l’intrigue … Jusqu’à me poser la question : ne seraient-elles pas des fantômes, finalement ?…
Le roman de Shirley Jackson (écrit en 1962) n'est pas un roman de terreur classique. Nul gore ou scène de barbarie infâme. Nous sommes directement connectés aux états d'âmes d'une héroïne, un brin déséquilibrée, intelligente mais particulièrement peu adaptée au monde qui l'entoure, ou est-ce le monde extérieur qui ne comprend pas ce qu'elle est ?.
Laissez-vous emporter par la voix de Merricat...
J'attendais beaucoup de ce livre, présenté comme un "classique". Si je pense avoir tout compris, il n'en demeure pas moins que ce livre n'est qu'ambiance ; l'intrigue est réduite à rien. Certes l'atmosphère est intéressante mais un certain temps seulement et l'on se demande quand l'histoire va commencer (réponse : jamais). Quel était le but de l'auteur ? Que voulait-elle exprimer avec ce roman ? Aucune idée.
Le meurtre a eu lieu il y a plusieurs années; la principale suspecte a été acquittée lors du procès et est retournée vivre dans la maison familiale avec sa petite sœur et son oncle; mais aux yeux des villageois elle est coupable. un semblant de vie a été reconstruit mais dans une ambiance très pesante.
Super bien écrit
Un huis-clos assez bizarre... En le lisant, je n'ai pu m'empêcher de penser au film "les autres" avec Nicole Kidman par rapport à l'ambiance étrange de ce livre.
Malheureusement, j'avoue ne pas avoir tout capté. A tel point que l'ayant terminé, je ne saurai dire comment cela finit vraiment, ni ce qu'il en est des personnages...
J'ai peut-être loupé quelque chose, pas saisi les subtilités éventuelles ou alors l'auteure a t-elle écrit à dessein afin que l'on reste sur l'expectative... ? Peut-être n'a t-elle voulu créer qu'une ambiance seulement car il est vrai qu'il se passe peu de chose. On ne fait que s'interroger tout au long des pages sur lesquelles je suis personnellement restée sur ma fin, n'ayant pas les réponses que j'attendais.
De par son écriture, il est indéniable malgré tout que l'auteure sait nous happer dans son monde, je regrette juste de ne pas avoir réussi à en trouver la clé pour en ressortir satisfaite...
Si quelqu'un peut m'éclairer, peut-être verrai-je l'histoire différemment !?
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