Toujours plus de conseils de lecture hors des sentiers battus !
Avoir vingt ans. Rêver sa vie ou vivre ses rêves ?
D'un côté ou de l'autre du périphérique parisien, d'origines et de milieux différents, tous sont traversés par les mêmes questions existentielles.
Lisa commence à peine sa carrière. Salem, brillant financier, remet en cause sa fulgurante ascension. Matthieu, écrivain du dimanche, se complaît dans son personnage de dilettante. Ronnie se rêve rappeur. Céline, en rébellion contre son milieu, vit une liaison passionnelle.
Leurs destins sont liés.
Walid Hajar Rachedi dresse avec humour et brio le tableau d'une génération perdue, née dans les années 1980 et ballottée dans un monde où toute recherche de sens semble aboutir au non-sens.
Toujours plus de conseils de lecture hors des sentiers battus !
" C'est beau tout de même, se découvrir 《issu de l'immigration 》 alors qu'on se croyait juste issu... de sa mère !"
Des jeunes qui commencent dans la vie par des galères, de prime abord du déjà vu en littérature mais le travail sur le rythme des phrases est tout simplement exceptionnel. Je me suis entendue chanter tout un lisant.
Des histoires personnelles qui se lient petit à petit et qui remuent sans tomber dans les clichés. Des personnages non manichéens, attachants, hésitants, et même énervants parfois. Je suis passée du rire aux larmes en quelques phrases.
Très beau roman. Du style, de la profondeur, de l'humour, des personnages attachants, des interrogations sur notre société et nos rapports aux autres, avec de la légèreté et beaucoup d'empathie. Superbe.
Walid Hajar Rachedi a de la suite dans les idées. Ce deuxième roman est la continuité de « Qu’est-ce que j’irais faire au paradis » même si les lecteurs peuvent très bien découvrir ce nouvel opus sans avoir lu une ligne du précédent. La géopolitique est nettement moins présente mais la « psychologie des banlieues » est le socle de tous ces destins.
Ceux de Salem, de Lisa, de Matthieu, de Ronnie, de Céline, cette dernière ayant une situation beaucoup plus confortable mais ne supportant l’ambiance « naphtalisée » de son milieu.
Alors que tout peut éloigner un rappeur d’un financier (il ne s’agit pas d’un gâteau), une habitante du 93 et une résidente des quartiers riches de Versailles, tout les rapproche ou va les faire rapprocher. Tous sont pris dans un étau, ne sachant plus s’il faut continuer à rêver un peu ou se laisser glisser dans l’inexorable cours du temps qui happe la plupart des jeunes.
Le ton est léger pour des sujets graves et, curieusement, chaque paragraphe devient percutant, comme ceux narrant la facilité à juger sans discernement, à toujours faire monter les amalgames. Inutile de raconter l’histoire, elle est à découvrir par soi-même mais croyez que le passage avec le présumé terroriste est exemplaire.
L’un des points culminants du roman est conversation entre Ronnie et sa professeure de philo, genre old school. Juste un extrait, pour le plaisir « Je me suis rendu compte que la vraie réussite d’un enseignant, c’est de réussir à intéresser un public qui n’est pas conquis d’avance. Et il faut reconnaître qu’ici je suis servie, n’est-ce-pas ? Certes, les élèves n’ont pas le profil type de futurs pensionnaires de Normale Sup, mais qui sait ? Alors, en ce qui vous concerne, réfléchissez à ce que vous avez vraiment envie de faire et ayez le courage de vos ambitions. Je ne dis pas que ce sera facile… Mais rien n’est facile dès lors qu’on y tient un peu. Et ce n’est pas parce que qu’on ne peut pas tout de suite, qu’on doit croire qu’on ne peut rien. Réflexion qui, au passage, vaut autant pour vous que pour moi. Jean-Paul Sartre disait très justement à ce sujet « La liberté, ce n’est pas de pouvoir ce que l’on veut, mais de vouloir ce que l’on peut » ». C’est ce que vous aviez écrit dans votre copie, si je ne me trompe ? »
Merci Madame Bazart, merci Ronnie, merci Salem… et merci Walid Hajar Rachedi.
« Passer une soirée, juste une seule, avec quelqu’un qui ne parle pas sa « langue » - celle des audits sociaux, de l’optimisation du capital humain et des perspectives de mission et de carrière qui vont avec – lui paraît une excellente idée ».
Blog Le Domaine de Squirelito ==> https://squirelito.blogspot.com/2023/10/une-noisette-un-livre-nos-destins-sont.html
Cinq personnages, cinq destins. Tous différents et pourtant un fil les relie les uns aux autres. Salem est le directeur de la filiale française d’une grande entreprise financière ; Ronnie jeune homme qui se rêve un avenir de rappeur ; sa sœur Lisa, qui travaille aux ressources humaines dans la même entreprise que Salem ; Cécile, jeune fille en rupture avec sa famille bourgeoise et Mathieu, qui se définit lui-même comme un écrivain du dimanche mais qui, en attendant, travaille en tant que téléopérateur dans la même entreprise que Salem et Lisa. Entre eux tous, le fantôme de Malek, frère de Salem et meilleur ami de Ronnie, et l’une des victimes d’un attentat commis à la Gare du Nord.
Chacun, à tour de rôle, prend la parole et se raconte dans des pages pleines de sincérité et d’émotions. Lisa, Ronnie et Salem, issus de la même cité du 9-3, Stains. Cécile, qui verse dans le gothique et cherche à se couper de sa famille et Mathieu, amoureux de Cécile mais qui se cherche un avenir tout en repoussant ses envies d’écrire de peur du rejet.
Le tout est très joliment orchestré et Walid Hajar Rachedi a su donner à chacun de ses personnages une voix différente, son tempo personnel. On retrouve dans ce roman le jeune Malek, héros du premier roman de l’auteur, Qu’est-ce que j’irai faire au Paradis, et dont l’histoire s’inscrit à travers les pages.
Les fils se tissent au fil des pages, on comprend petit à petit ce qui se trame entre tous les personnages, leurs points communs mais aussi leurs dissensions. Walid Hajar Rachedi a aussi travaillé ses personnages secondaires, comme la professeure de Ronnie ou la femme de ménage des parents de Cécile. Une manière habile de passer des messages et de renforcer l’intrigue sans pour autant perdre le lecteur.
L’auteur aborde une nouvelle fois les sujets qui lui tiennent à cœur : religion, identité, position sociale. Il interroge sur un déterminisme qui serait dicté par la naissance et une appartenance à une classe sociale originelle dont on ne pourrait s’échapper. A travers des personnages qui osent et ne renoncent pas ou d’autres qui préfèrent ne pas tenter et abandonner, Walid Hajar Rachedi dresse le portrait d’une société et d’une jeunesse plurielle et pleine de nuances.
J’ai beaucoup aimé ce roman qui nous transporte en 2005 à Paris, quelques temps après un attentat en gare du Nord. Le premier à faire son entrée est Salem, grand frère de Malek (personnage principal de l'opus précédent « Qu'est-ce que j'irais faire au paradis »), tout juste débarqué de Hong Kong pour Paris, où il occupe une fonction ++ au sein du Groupe très coté Smith and Carlson. Et puis il y a Ronnie, Lisa, Céline, Mathieu, autant de portraits de jeunes qui se cherchent, dans une narration alternée sur leurs vies, rêves, et qui tentent de percer dans un monde fracturé. J'ai retrouvé avec plaisir le style plein d'humour et de poésie de l'auteur, qui joue avec les mots, les formules, et qui décrit une génération qui veut en découdre avec la vie, dénonçant les codes préétablis et les injustices sociales. J'ai trouvé ce roman pétillant et musical, qui, sous sa douce légèreté, incite à la réflexion sur de nombreux sujets, encore présents aujourd'hui, pour faire entendre d'autres voix.
Finaliste du Prix Orange du Livre 2022 avec son premier roman « Qu’est-ce que j’irais faire au paradis ? », Walid Hajar Rachedi avait séduit les jurés dont je faisais partie. C’est donc avec joie que je retrouve sa plume pour son second roman. On retrouve d’ailleurs des personnages de son premier livre mais vous pouvez lire les deux indépendamment.
Ce roman choral composé de 5 voix est dense et très bien orchestré. Tous les personnages sont liés entre eux sans le savoir. Chacun a son langage, son flow et raconte une part ou une face de notre société. Walid Hajar Rachedi brosse le portrait d’une génération née dans les années 1980-1990, qu’on suit dans les années 2000, et tout parait très actuel.
Salem est le personnage central. C’est un transfuge de classe. Il a grandi dans la banlieue parisienne. Il a fait de brillantes études et il est devenu un jeune directeur d’une entreprise de finances internationales, chez Smith & Carlson. Mais il vit avec une ombre, celle de son petit frère, Malek. Il se pose beaucoup de questions et se demande s’il a réellement réussi sa vie. C’est certainement le plus attachant des cinq.
Lisa Elatre-Levy vient également du quartier des Peupliers à Stains en Seine-Saint-Denis. Elle est plus jeune que Salem. Elle aussi a réussi à s’extraire de sa condition et elle est désormais DRH chez Smith & Carlson. Elle a un frère, Ronnie. Il ne sait pas quoi faire de sa vie. Il s’oriente vers des études de lettres un peu par hasard suite à une rencontre féminine lors d’une manifestation. Mais sa véritable passion, c’est le rap, la musique.
Mathieu vivote d’un job de téléopérateur chez Smith & Carlson qu’il n’aime pas. Il a vécu en foyer et il essaye d’écrire son premier roman.
Céline de Verrières est issue d’une famille catholique bourgeoise. Elle habite Versailles et fait des études de lettres. Elle a l’âme rebelle et s’habille en gothique.
Autour d’eux gravitent des personnages « secondaires » tout aussi intéressants. On plonge dans les pensées de jeunes qui ont 20 ans et ne savent pas quoi faire de leur vie alors qu’un attentat a eu lieu en gare du Nord à Paris et sème la terreur. A cela s’ajoutent des émeutes dans les quartiers et vous avez un climat social similaire au nôtre. Beaucoup de thèmes sont abordés : le racisme, la condition sociale, la religion, la géopolitique, l’identité. Il y a aussi de l’amour dans l’air, des histoires de famille (de frères) et des amitiés. La vie, en somme.
Ce qui est particulièrement réussi ce sont les différentes voix, chacune est identifiable à la lecture. Il y a une langue, un rythme et un ton pour chacun. Pour Salem, par exemple, il y a des expressions anglaises, les anglicismes utilisés par les cadres de chez Smith & Carlson, on s’y croirait.
Et puis il y a la musique, très présente, certes avec Ronnie, le rappeur, mais aussi tout au long du livre, car l’auteur a disséminé des chansons qui pourraient constituer la bande-son du roman.
Dans ces pages, on ressent l’amour de Walid pour la littérature. Il y a de nombreuses références à des auteurs qui l’ont nourri. L’écriture est poétique, vivante, fluide. Chaque chapitre donne envie de lire le suivant. Les détails fourmillent et ont leur importance. Les liens se resserrent progressivement. Tout prend sens lorsqu’on avance dans la lecture. C’est très bien pensé, construit et écrit !
En fait ce second roman, l’auteur a commencé à l’écrire il y a 20 ans. Depuis les personnages ont continué à l’habiter. Son premier roman était donc son second roman et inversement, si vous me suivez toujours. Il a entrepris une saga et a prévu de faire évoluer certains personnages. Je me réjouis de suivre cette œuvre brillante et pleine d’humanité à l’image de son auteur. J’espère qu’elle sera adaptée en série TV.
Je vous recommande le replay de la rencontre VLEEL du 03/09/2023, quand il sera en ligne, vous pourrez alors avoir la chance de l’écouter. C’est un auteur passionnant. Et comme le dit très bien son éditrice, Emmanuelle Collas, « il y a de quoi vous nourrir pour penser » dans l’œuvre de Walid.
Merci VLEEL et les éditions Emmanuelle Collas pour cette lecture
J ai noter se livre très intéressant le sujet comme j aime ,une belle découverte de lecture merci
"Qu’est-ce que j’irais faire au paradis ?", le premier roman de Walid Hajar Rachedi fut finaliste du Prix Goncourt du 1er roman 2022, mais aussi du Prix Orange du Livre alors que j’étais membre du jury. J’avais été époustouflée par sa qualité et l’avais fortement défendu. "Nous sommes tous liés", son petit dernier, est de la même veine.
J’ai retrouvé avec plaisir et intérêt la belle écriture de l’auteur. Travaillée à la perfection, elle est toujours aussi adaptée à chacune des situations. Elle est simple et pourtant détaillée à l’extrême, présente une facture classique pour, l’instant d’après, utiliser un vocabulaire actuel pas si éloigné du "verlan" – bon, là, j’exagère un peu – et même parfois utilise des termes étrangers à la mode. Malgré toutes ces variations, toutes ces qualités, elle laisse toute la place au fond du récit. Et le fond, justement, parlons-en !
Il s’agit de l’histoire de cinq personnages, tous différents et pourtant… tous plutôt jeunes, mais…Cinq voix qui s’expriment, se racontent, expliquent, avec, par ordre d’apparition : Salem, directeur français de Smith and Carlson, une grande entreprise financière, Lisa Elatre Lévy qui termine sa période d’essai dans la même firme, Ronnie Elatre Levy, son frère, plutôt glandeur, rappeur en herbe et ami d’enfance de Malek, le frère de Salem, Mathieu Vincent "écrivain du dimanche" et Céline de Verrières, en classe terminale dans un lycée privé, portée sur le style gothique,. Leurs destins sont liés !
Ce roman ne se raconte pas, il se lit et se vit. La construction est remarquable qui ne supporterait pas de lecture en diagonale, de sauts de mots et de pages, de survols de passages, au risque de ne pas en savourer tout le sel, et de manquer à coup sûr le petit détail placé là au détour d’une phrase et qui éclaire la suite. Car, il est foisonnant ce récit qui mêle l’amitié, l’amour, la différence, la difficulté à vivre, la religion et les obstacles parfois pour l’assumer, qui parle de tristesse, de tendresse, le tout souvent avec humour.
En quelques mots, "Nous sommes tous liés" est un très beau roman, riche et foisonnant, qui dresse brillamment le portrait d’une génération.
https://memo-emoi.fr
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