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Carmen apprend la mort soudaine du Grand Poète, sa seule attache à la Roumanie, au moment où elle traverse un rond-point occupé par un peuple prêt à tout renverser. Alors, elle a comme un éblouissement : les souvenirs d'une autre révolution, conduite par ce poète autrefois dissident, lui reviennent, intacts. 1989. Elle avait dix ans et écrivait des poèmes à sa «camarade maîtresse» pendant que sa mère, cachée dans la salle de bains, enregistrait des K7 audio à destination d'une amie passée à l'Ouest et que son père échangeait les savons de son usine contre des petits pains. À l'époque, tout cela lui paraissait aussi banal que la folie de sa grand-mère, surveillée depuis toujours par les autorités, ou que les ours des Carpates dont on disait qu'ils mangeaient les enfants. De quel genre de vague à l'âme naît une révolution ? Est-ce une impulsion animale ou poétique ? En conteuse aussi insolite qu'inspirée, Irina Teodorescu puise dans les souvenirs vifs de son enfance pour mettre en scène trois générations de femmes - et quelques animaux à leur suite - que rien ne préparait à voir la grande Histoire tout bousculer.
Ni poète ni animal de Irina Teodorescu est beaucoup plus qu'un roman, c'est un témoignage fort sur le quotidien d'une enfant en Roumanie pendant la guerre froide.
L'auteure par la voix de sa narratrice entrouvre la porte de sa famille en cette année particulière de 1989 où elle fête ses 10 ans.
J'ai aimé les 3 beaux portraits de femmes qui dessinent le texte. Celui échevelé de la grand-mère Dani pris dans les filets de la folie, celui de la mère Em(a) dont le caractère énergique et fantasque s'exprime dans des cassettes audio qui s'accumulent dans des cartons.
Et Carmen, qui apprend à grandir sous surveillance, avec l'innocence amusante de son âge et sous les feux de son immense admiration pour un poète dissident.
Ce roman est une très belle immersion culturelle et humaine faisant rimer de manière brillante légèreté et dictature dans les yeux d’une enfant qui comme le Petit Poucet sème les cailloux de la révolution qui gronde.
Emouvante mais sans pathos, sincère et édifiante, la belle écriture d’Irina Teodorescu donne tout son sens au mot liberté.
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