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La littérature sur les origines politiques, sociales, intellectuelles du fascisme est immense, mais on s'est beaucoup moins interrogé sur ses origines proprement littéraires.
Dans ce livre tout à la fois profond et précis dans ses analyses, Uri Eisenzweig poursuit le projet ambitieux amorcé dans son ouvrage remarqué Fictions de l'anarchisme et tente de montrer que ce fut précisément une logique avant tout littéraire qui donna naissance à la vision du monde que l'on appellerait plus tard " fasciste " et la nouvelle forme d'antisémitisme qui lui correspond.
À partir de l'examen de l'oeuvre de trois grandes figures littéraires - Maurice Barrès, Bernard Lazare et Octave Mirbeau - il soutient que le discours fasciste émerge dans le contexte de la crise fin de siècle du réalisme narratif, qui correspond très exactement à la séquence politique de l'Affaire Dreyfus. Il montre ainsi par exemple que ce sont ses choix littéraires qui poussèrent Maurice Barrès à devenir le principal porte-parole de l'antidreyfusisme : la vérité ne se donne pas dans le récit, mais comme une donnée immuable, organique - le capitaine Dreyfus est coupable par nature.
L'histoire politique est intimement liée à celle des formes littéraires : telle est la grande leçon théorique du livre d'Uri Eisenzweig.
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