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Les amateurs d'opéra sont réunis à la Fenice de Venise. Une sonnerie annonçant la fin de l'entracte retentit, les spectateurs regagnent leur place et le brouhaha s'estompe. Les minutes passent, le silence devient pesant : le maestro se fait attendre. Il gît dans sa loge, mort. Le commissaire Brunetti, aussitôt dépêché sur les lieux, conclut rapidement à un empoisonnement au cyanure.
Dans les coulisses de l'opéra, Brunetti découvre, horrifié, l'envers du décor.
Je viens seulement de faire connaissance avec Guido Brunetti, célébrissime commissaire de police exerçant ses talents dans la cité qu’on appelait jadis « la Sérénissime ».
J’ai choisi sa toute première enquête dans laquelle La Traviata donnée dans le théâtre de La Fenice débute avec un chef et se termine avec un autre au motif que le premier a trépassé pendant l’entracte après avoir bu le cyanure dilué dans son café.
Qui a tué le maestro dont la description fait beaucoup penser à Karajan, icône de la Deutsche Grammophon? La cantatrice avec laquelle il s’est querellé, la veuve beaucoup plus jeune que lui ou une ancienne victime de ce personnage dont les investigations mettront en lumière une personnalité moins reluisante que sa réputation musicale ?
C’est très agréable à lire; on a envie de suivre le commissaire dans les ruelles vénitiennes, de prendre le vaporetto ou d’entrer, à sa suite, dans les palazzi qu’il fréquente comme celui de ses beaux-parents.
L’intrigue, sans être exceptionnelle, est de bonne facture et il faut attendre la fin du roman pour obtenir le fin mot de l’histoire.
Cela appelle donc d’autres rencontres avec ce commissaire qui ne manque pas d’humour :
« - On dirait que vous cherchez à l’excuser, observa le vice-questeur. Est-elle jolie ? »
Brunetti comprit que Patta devait avoir appris la différence d’âge qui existait entre Wellauer et sa veuve.
-Oui, à condition d’aimer les grandes blondes.
- Vous ne les aimez pas ?
- Ma femme ne m’y autorise pas, monsieur. »
Je fais aujourd’hui la connaissance du commissaire Brunetti puisque « Mort à la Fenice » est tout premier Donna Léon que je lis. Le commissaire Brunetti, donc, un flic vénitien débonnaire, mesuré et obstiné, est appelé à l’Opéra de Venise : le chef d’Orchestre allemand de la Traviata a été retrouvé empoisonné au cyanure pendant l’entracte. Il ne faudra pas bien longtemps à Brunetti pour comprendre la victime était parfaitement odieuse, manipulatrice, avec un passé trouble de nazi pendant la guerre et qu’au cours de sa longue carrière, le Maestro a eu l’occasion de se faire d’innombrables ennemis ce qui fait autant de suspects potentiels. Un polar très old school, une enquête menée violence, sans scène d’action, très loin des polars modernes que j’affectionne d’habitude : ici on tue proprement dans une ambiance feutrée et entre gens de bonne compagnie et cultivé. En fait, Léon décrit le petit monde de l’Opéra comme un monde de cynisme, bien laid caché derrière la grande musique et les beaux costumes. Plus que l’enquête (qui se suit sans déplaisir), c’est la personnalité du commissaire, ses rapports avec sa hiérarchie, son regard désabusé sur le monde et ses relations attendrissantes avec ses enfants (le chapitre du Monopoly en famille est très drôle !). Rien que pour pouvoir le retrouver, on a envie d’en lire quelques unes. Mais peut-être faudrait il que Donna Léon imagine des intrigues policières plus tordues que celle-ci, qui peine à sortir des sentiers battus. Cela dit, à 10 pages de la fin je n’avais pas du tout le moindre indice sur l’assassin et sur le mobile, comme quoi ce n’est peut-être pas si mal amené que cela… Expérience Donna Léon à renouveler !
Première enquête de Guido Brunetti. Une histoire bien menée qui nous fait découvrir Venise. Le suspens est bon. Pas assez de vagues dans cette histoire à mon goût mais ça reste correct.
Beaup aime ....mais on devine la fin. J'adore retrouver Venise dans ses romans.
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