"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Hollywood, années 50. Au coeur de l'usine à rêves du cinéma, l'immense actrice Betty Pennyway est victime d'un crime sans précédent et particulièrement abominable. L'affaire fait la Une de toute la presse et l'Amérique entière est en émoi. La police de l'état fait appel au peu orthodoxe inspecteur Hernie Baxter pour mener cette délicate enquête qui secoue tout le petit monde du 7ème Art.
Moon River est un polar noir, poisseux et angoissant, au suspense insoutenable, dont on découvre seulement à la page 12 que le coupable est l'acteur qui joue avec Betty Pennyway.
La présentation de cette BD m’a plu. Élégante couverture noire tissée imprimée argent avec cette empreinte digitale sous le titre très attirant aussi : « Moon river »… Auteur : Fabcaro. Tiens, tiens… Jamais rien lu de lui… Pas pu la feuilleter car présentée sous cellophane plastique transparent… Allez. Hop dans le sac.
Je n’ai pas regretté mon audace parce que j’ai beaucoup ri et des bons éclats de rire qui fusent en lisant un bouquin, c’est rare et ça m’a fait un bien fou !
Totalement déjanté. C’est écrit sur trois histoires qui se suivent et se complètent :
- En couleurs. L’histoire du tournage d’un western de seconde zone avec Betty Pennyway ;
- En bleu gris. Un polar style années 50 avec Hernie Baxter (parodie des romans photos, vieux films, voire sur le ton des ‘Feux de l’amour’) ;
- En beige. L’auteur de la BD s’invite. On le suit dans sa vie avec son problème de hernie discale dont il fait une page hilarante, son travail qui nous convie à la création de l’album, etc.
Son éditeur circonspect. « Tout un livre à partir d’un dessin de bite sur la joue ?...Euh… Tu es sur de ton projet là ?... ».
Ses deux filles horrifiées : « C’est la honte ce projet. Papa t’es connu maintenant, tu peux pas faire n’importe quoi !!! T’es chez Gallimard maintenant, assure !!! »
Mais Fabcaro va maintenir son projet : « Je fais une histoire de bite sur la joue, si je veux… »
Et il a eu raison Fabcaro d’écrire cet album très réussi tout comme son éditeur, « 6 Pieds Sous Terre », a eu raison de le suivre dans cette aventure !
C’est très bien fait mais irracontable. C’est d’une absurdité absolument talentueuse. C’est surtout très drôle.
Une excellente surprise !
Fabcaro poursuit son oeuvre BD en absurdie, mais attention, une absurdie maîtrisée. On flirte parfois avec le Léonard de Bob de Groot, mais en moins enfantin, plus contemporain et plus bobo. Avec la mise en abîme du dessinateur, on rejoint le petit personnage de Manu (Manu Larcenet), mais en plus caustique et irrévérencieux.
Les planches de cette BD font souvent le bonheur de Twitter (pour critiquer l'URSAFF Limousin par exemple), et j'ai donc enfin compris pourquoi sur ces extraits, le personnage féminin avait un drôle de dessin sur la joue !
Add. : un gros gros problème, les pages de la BD ne sont pas numérotées, ce qui rajoute à l'absurde : sauter une page n'est pas jugé grave par l'auteur lui-même !
https://animallecteur.wordpress.com/2021/10/24/moon-river-fabcaro/
J’ai découverts FabCaro sur le tard avec sa BD Pause puis son roman Le discours dont le style ne m’avais pas laissée indifférente. En faisant mon pèlerinage mensuel à la librairie je suis tombée sur sa dernière BD et j’ai été intriguée par cette jolies couverture noire, sobre et élégante avec un empreinte digitale argentée. Et la citation m’a conquise.
J’ai retrouvé le style imprévisible de l’auteur et surtout j’ai ri, un vrai rire à plein poumon, pas un petit sourire esquissé. L’histoire est simple : une comédienne américaine nommé Penny Way est victime d’un crime violent, on lui a dessiné une bite au marqueur sur sa joue (malheureusement du côté de son meilleur profil) durant son sommeil. Heureusement, l’enquêteur Hernie (coïncidence ? Je ne crois pas, FabCaro explique qu’il a souffert dernièrement d’une hernie discale) prend cette affaire très au sérieux. C’est plein de non sens et tellement absurde. Mais il n’y a pas que ça, on trouve dans cette BD 3 styles pour 3 réalités : le western dans lequel joue Penny, l’enquête et les moments d’écriture de cette histoire où l’auteur se met en scène avec ses filles et sa « charmante » voisine a qui il achète du foin. On passe du comique de répétition, au roman photo avec James Dean en passant par la recette d’endives au jambon, la parodie d’enquête et des réflexions sur le quotidien.
C’est un grand oui pour cette BD et le remède à la morosité qui s’installe avec le début de l’hiver.
Fabcaro, je le connaissais par son roman « Le Discours » mais je n’avais encore jamais lu de ses bandes dessinées. Mon œil a été attiré par la superbe couverture noire élégante et son empreinte digitale argentée. La tonalité polar classieux était donnée… mais légèrement remise en cause par la citation de la quatrième de couverture ! Et le tout sous plastique ! Il n’en a pas fallu plus pour piquer ma curiosité et me décider à l’acheter…
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On a trois styles différents qui s’entrelacent : un dessin de facture plutôt classique en couleur avec l’apparence de l’aquarelle (mais sans doute réalisé à l’ordi) et un cerné noir ; des cases au trait plus fin en noir et blanc et lavis de gris-bleu et enfin des vignettes sur fond beige qui délimitent les cases dans un mode dessin de presse ou d’humour. A ces trois styles correspondent trois réalités : celle du western que tournent Stanley et son équipe dans lequel joue Betty Pennyway ; puis celle de l’enquête d’Hernie Baxter et enfin le moment de l’écriture où Fabcaro se met en scène ainsi que son entourage proche (son éditeur, ses filles et sa « charmante » voisine) ; On peut ainsi admirer diverses facettes du talent du dessinateur.
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Mais c’est du Fabcaro alors ça dérape et ça part dans tous les sens ! A ces trois « lignes » initiales viennent s’ajouter des pages de roman-feuilleton détournées, un montage photo dans lequel James Dean joue les guest-stars de luxe et des publicités parodiques. Et le scénario est à l’aune du graphisme ! S’il respect les codes du polar en apparence, il vire rapidement à l’humour Monty Python ! Le crime horrible commis est un dessin de bite sur la joue de l’actrice principale, l’enquêteur manque de se faire tuer avec une barquette de moussaka congelée, l’identité du coupable est dévoilée à la page 13 ! Mais le sel de l’histoire est justement dans ce pot-pourri (le mot satire ne signifie-t-il pas étymologiquement mélange ?). On ne sait jamais quel sera le prochain délire de l’auteur et il nous surprend constamment. On passe du gros comique de répétition à la recette de l’endive au jambon ; de la parodie du thriller à une réflexion bien plus nuancée sur le quotidien de l’artiste de bande dessinée qui n’a pas manqué de m’évoquer « La Femme papillon » de Grégory Mardon ou le « Oleg » de Peeters … dans un patchwork d'éclats de rires !
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Ça faisait longtemps que je n’avais pas autant ri à la lecture d’un album et ça fait du bien dans ce climat morose ! Les œuvres de Fabcaro font office d’anxiolytiques ! A consommer avec jubilation !
Ce n'est plus un secret, j'adore le travail de Fabcaro. Son humour corrosif a l'art de me séduire. En est-il de même pour cet opus?
Nous voilà donc plongé en plein tournage d'un western. Alors que tout se déroulait à merveille, un drame survient. L'actrice principale Betty Pennyway, a effectivement été agressée en pleine nuit, un immonde personnage lui a dessiné une bite sur la joue.
Pour ceux qui connaissent Fabcaro, vous noterez que l'auteur n'a pas perdu en sens de l'humour. Lire cette BD, c'est se lancer dans une enquête hors du commun. J'ai adoré ce scénario loufoque où les personnages se prennent tellement au sérieux. Les dialogues sont improbables tout comme l'histoire.
En effet, tout au long de l'enquête, Fabcaro nous propose de petites parenthèses qui le mettent en scène en plein travail. De la réaction de son éditeur, à celui de ses enfants, de sa sciatique à la "charmante" dame chez qui il va chercher son foin, tout y passe. Pour le coup, on a un peu l'impression d'assister au processus de création. Le scénario est donc très original.
Ne vous inquiétez pas, l'enquête sera bel et bien résolue à la fin de la lecture mais avant d'en arriver au dénouement, Fabcaro nous offre des situations hilarantes. J'ai énormément ri en lisant cette BD, qui m'a remis le moral au moment où j'en avais besoin.
Les illustrations sont fidèles au style de Fabcaro, mais ce dernier a pris le parti d'utiliser deux styles différents. Pour raconter son enquête, le style utilisé est très fin. On retrouve les personnages de Fabcaro parfois sans visage. Il y a très peu de couleurs et de décors. En revanche, pour les moments de sa vie, l'illustrateur a opté pour un style de dessin qui s'apparente plus à un dessin d'humour. Les personnages ont des trait plus épais, ils sont très expressifs mais là aussi peu de décor.
J'ai eu un vrai coup de cœur pour Moon River. J'ai beaucoup ri pendant cette lecture et comme à chaque fois, l'humour de Fabcaro a su faire mouche.
http://aufildesplumesblog.wordpress.com
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